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  • Writer's pictureSylvain Lupari

NIK OWEN-JONES: I/O (2019) (FR)

I/O est une belle surprise qui devrait plaire aux fans des années Jive de Tangerine Dream, comme le genre England School du label AD Music

1 Pale Blue Dot 9:36

2 Despair (An Ending) 4:54

3 Summer Daze 3:47

4 Theory 5:38

5 Mission 4:19

6 Pandora 4:26

7 Marrakesh 5:47

8 Luxflux 6:58

9 Visions 6:15

10 i/o 8:51

(CD/DDL 60:29)

(E-Rock, E-Soft-rock, Techno, New Age)

Ouverture cinématographique suivie d'une voix féminine qui récite un texte de Carl Sagan. Pale Blue Dot émiette sa longue introduction narrée sur un parcours de 4 minutes avant que les couleurs tonales de Nik Owen-Jones illuminent nos oreilles. On entendait derrière cette voix les séquences grasses et juteuses naître entre les glissements des bancs de brume pour torpiller nos oreilles avec un débit statique des lignes de rythme qui étendent leurs amples boucles séquencées dans une vision futuriste. Ce sont les percussions qui instaurent une approche très rock-électronique, alors que les séquences multisonores enfilent un lien finement stroboscopique. Le rythme oppose donc une vision fluide à une autre plus saccadée jusqu'à une courte phase d'ambiances cosmique avant de revenir avec force sous un ciel bardé de striures vives et de graffitis sonores digne des jeux-vidéo de guerre intergalactique. Des bribes d'harmonies très Jean-Michel Jarre, dans un pattern qui rappelle Nuit à Shanghai, ainsi que des jets de solos se couchent sur le dernier quart de Pale Blue Dot qui nous met les oreilles en appétit. Artiste invité au E-Scape 2019, Nik Owen-Jones est un musicien Anglais qui traîne ses rêves de rockeur des temps modernes depuis plus de 30 ans. Il a touché à tout et a joué tous les styles. C'est l'album Oxygene du musicien Français qui allait déclencher sa passion pour la MÉ. Il investit temps et argent dans sa nouvelle passion jusqu'à ce qu'il termine I/O qui se veut une des belles surprises en 2019.

On en a pour tous les styles et les goûts dans cet album. Nos oreilles embrasseront du gros rock bien pesant, comme des ballades avec un zest de New Age. Despair (An Ending) et son piano nostalgique est une belle ballade du style que David Wright aurait certainement aimé concevoir. Beau, tendre et poignant! Summer Daze est un bon funk cosmique à la Robert Schroeder, alors que le très énergique Theory se décarcasse le rythme dans un techno spasmodique qui me rappelle les gros partys rave des années 80. Tant pour le son que la vision! Petit texte connu sur la Genèse et Mission s'envole dans un rock léger avec des harmonies tissées sur des effets twistés et des orchestrations dans un contexte de pieusité pour un aller simple aux oubliettes. Pandora veut dire ce que ça veut dire! Soit une boîte de rythme statique qui s'ouvre avec un essaim d'éléments percussifs nerveux et grouillant en tous sens. Ce nid de percussions et séquences grouille d'une vie hyperactive qui fait contrepoids à un décor musical plutôt sobre et qui visite plusieurs époques. Je dirais que nous sommes dans le creux de I/O qui reprend vie, autant au niveau de l'énergie que de la créativité, avec Marrakesh. Ses 2 premières minutes sont d'ambiances et mettent la table à un fabuleux train qui roule avec une très belle vision aux niveau des percussions et des harmonies avec une mélodie qui fait très Tangerine Dream des années Logos. Très, très bon! La finale nous amène aux tonitruants accords traînants de Luxflux qui jette un voile d'intensité à une introduction où voltigent dans le décor de fébriles arpèges tout frêles. Les percussions réalignent le rythme vers un rock lourd et vivant avec une portion mélodieuse qui l'est tout autant. Du très bon rock électronique lourd, lourd et lourd avec une courte phase atmosphérique, qui dure moins longtemps que ça pris de l'écrire, avant que les séquences dures et lourdes ne rassoient un rythme en béton où le synthé ne fait pas que siffler des mélodies. Le très mélodieux Visions ne joue pas les timides après ces deux gros mastodontes. Pas aussi lourd, ni aussi vif, mais aussi beau avec son beat électronique qui s'adoucit dans les caresses de violon. Le ruisselet de séquences ondulantes s'accroche à des orchestrations en mode staccato et dévie vers un genre de New Age, surtout à cause de la mélodie sur piano, dans une enveloppe de soft-rock électronique. La guitare ajoute plus de rock à un titre digne du répertoire de Code Indigo. On reste un peu dans le créneau des années 90 avec l'ouverture plutôt Leftfield de la pièce-titre. Un synthé déguisé en trompettiste mexicain ajoute de la mélodie à cette structure qui bouillonne de l'intérieur. Une structure qui respire un peu de Mark Shreeve et de beaucoup David Wright avec une violence refoulée par le séquenceur et assumée par des sobres percussions. Au final, c'est un rock électronique statique dans une enveloppe très cinématographique.

Les influences des années 90 remplissent nos oreilles avec ce premier album de Nik Owen-Jones. I/O est une belle surprise qui devrait plaire aux amateurs de MÉ des années Jive de Tangerine Dream, comme du genre England School d'AD Music. La vision très détaillée au niveau des arrangements et des harmonies de son auteur lui donne une apparence de New Age qui flirte très bien avec les différentes structures d'une MÉ qui puise son essence auprès des grands noms de la MÉ contemporaine, de Robert Schroeder à Mark Shreeve, sans oublier les visions Techno de Jean-Michel Jarre.

Sylvain Lupari (29/02/20) *****

Disponible au Nik Owen-Jones Bandcamp

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