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Writer's pictureSylvain Lupari

Nord A Red Zenith (2016) (FR)

A Red Zenith est un album correct qui plaira à tous les fans de Nord et je ne crois pas que c'est le meilleur moyen de débuter la découverte de son univers

1 Mystique Water 7:49 2 The Lost Oasis 9:19 3 A Red Zenith 9:47 4 Dunes 11:59 5 Seconds Before Midnight Remix 11:50 (Bonus Track) Nord Music

(DDL 50:47) (Roumanian and Berlin School)

Moi je me dis que Sztakics István Attila ne doit pas dormir! L'homme doit passer son temps derrière des claviers, derrière des notes. Imaginez! A RED ZENITH a été composé en 2015 alors que Nord délivrait quelques 4 albums. Et considérant la qualité de ses compositions, il est tout à fait légitime de se poser la question. Dort-il? Eh bien, il faut croire que oui! Pas que cet album ne soit pas bon. Il y a de bons moments et d'autres qui sont plus creux. C'est un album qui est juste un peu inégal avec 5 titres tous très déconnectés l'un de l'autre et dont certains nous plongent dans l'autre versant de la MÉ, soit l'anti-musique où tout se justifie pour certains et tout se condamne pour d'autres. Allons voir de plus près...

Une lointaine onde se jumelle à un chant synthétisé assez aiguë. Ce duo d'harmonies disparates éveille une lourde ligne de séquences qui pulse vivement, dressant un rythme linaire dont les ombres qui se détachent se sauvent en une série de ruades agressives. Simple et efficace, Mystique Water est dans la pure tradition Nord avec son rythme minimaliste où se greffent une foule d'éléments sonique tous aussi séduisant pour l'ouïe les uns des autres. Les larmes de synthé sont incroyablement touchantes avec leurs enveloppes de brume et les arrangements qui les bercent tonifient l'ampleur émotive de ces harmonies. Le jeu des séquences et des percussions électroniques est dans le ton en libérant, pour les séquences, des tonalités toujours aussi près du monde organique. À chaque album, Nord nous a habitué à un titre très solide. Ici c'est The Lost Oasis! Un titre qui est dans la plus pure tradition Berlin School avec une introduction inondée d'une ambiance éthérée très arabique. Un petit concert de carillons tinte parmi des vents d'Azur. Des cordes symphoniques y pleurent sous les impulsions d'une ligne de basse à l'approche très furtive. Et une superbe mélodie jouée au piano inonde des ambiances qui sont très près du répertoire de l'unique Bernd Kistenmacher en même temps que les percussions tombent pour y forger une structure plus lente que lourde. Ces notes de piano tracent un schéma qui flirte avec l'improvisation, même que les larmes de pluie dans Rider in the Storm des Doors peuvent nous sembler si près, sous des roulements de grosse caisse. On dirait du Pink Floyd mélanger à The Doors et envelopper des arrangements dramatiques de Bernd Kistenmacher. C'est très bon et ça n'arrête pas de l`être avec un Sztakics István Attila de très belles lignes de flûtes. Une flûte qui est aussi très présente sur le rythme pulsatoire, mais tout de même ambiant, de la pièce-titre qui domine ses ambiances vers la sixième minute afin d'offrir un bon mid-tempo. Les synthés sont très présents et injectent des lignes d'harmonies aux teintes plutôt contrastantes. Des tintements d'ondes sonores ouvrent le couloir spatio-temporel de Dunes. D'autres ondes ondulent comme les caresses d'ophidiens sur du sable chaud alors que des séquences pulsatoires aiguisent leurs tonalités acidifiées. Cette intro se dissout dans une mare d'ondes ondoyantes où des parfums de Rick Wright stigmatisent les ambiances assez alambiquées. Les multiples chants des synthés roulent comme une messe synthétisée où la chorale s'époumone à inventer des harmonies spectrales. Et peu à peu, le rideau d'ambiances moirées se dissout pour laisser place à un down-tempo qu'il faut imaginer très langoureux où tous les éléments s'entortillent dans une masse d'ondes qui dérive avec ses caresses synthétisées plus lascives qu'animées.

Une intéressante compilation que j'ai chroniqué en début d'année était une de Kontinuum Productions où nichait Seconds Before Midnight, le premier titre que j'ai entendu de Nord. Le synthésiste Roumain nous offre ici un remixe qui donne une teinte plus vivante avec plus de percussions que de synthés et des effets orchestraux. Le parfum industriel de Klaus Schulze y est tout autant présent mais dans une enveloppe plus réaliste de son époque Dig It. J'aime mieux cette version que Nord récupère dans son catalogue. Et je crois qu'avant tout A RED ZENITH est un album tout désigné pour ses fans. En fait, ce n'est pas avec cet album que l'on découvre Nord, quoique Mystique Water soit très beau. Il y a des moments moyens, comme Dunes et la pièce-titre, comme il y a aussi de bons moments. Oui, les fans de Nord vont aimer. Moi? J'ai entendu mieux de ce sympathique musicien Roumain qui doit absolument trouver le moyen de dormir un peu...

Sylvain Lupari (06 Aout 2016) *****

Disponible au Nord Bandcamp

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