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  • Writer's pictureSylvain Lupari

NORD: Säulen der Schöpfung (2017) (FR)

“Un mix de Berlin & French School collé à ce Prog Rock que Nord a développé depuis quelques albums, un bon cocktail de MÉ!”

1 Säulen der Schöpfung 9:54 2 7000 Lichtjahre 10:50 3 Dunkelwolken 10:04 4 Sternwind 9:06 5 Der Adler im Nebel 9:54 Nord Music

(DDL 49:48)

(Electronic Progressive Rock)

Toujours intarissable, l'imagination de Sztakics István Attila travaille sans relâche afin de peaufiner son style et ses équipements pour les délices de ses fans et pour les nouveaux qui seraient tenté pas son habile mélange de rock progressif floydien et de bon vieux Berlin School. SÄULEN DER SCHÖPFUNG est le 4ième album de Nord en 2017. Il tire son inspiration des Piliers de la Création (d'où le titre); une image célèbre de colonnes de poussières interstellaires prise le 2 avril 1995 par le télescope spatial Hubble. La musique? Nord s'est inspiré du modèle Berlin School purement et simplement, d'où les titres en Allemand. Mais Berlin School? Je crois que Mr Attila a oublié qu'il traîne dans son arsenal musical depuis quelques albums une propension à faire du rock progressif…

La pièce-titre débute par des poudres d'étoiles dont les prismes poussiéreux flottent avec des ondes d'un synthé aux nappes d'orgue. Une ligne de séquences basses sautille en arrière-scène et danse avec de jolis effets percussifs. Ça fait effectivement Berliner avec cette structure introductive qui part du vide et crée un mouvement flottant. Un mouvement qui dérive avec une certaine vélocité sans pour autant vouloir agresser sa quiétude. Les nappes d'orgue sont envahissantes. La course du rythme et ses ondulations de couleuvre reste toujours attrayante. Un clavier délie de délicates harmonies autour de la 3ième minute. Leurs cabrioles aériennes se heurtent à un lourd riff qui résonne quelques secondes plus loin. Superbe, ce synthé libère de très beaux solos, ainsi que des nappes de brumes mystiques, sur un mouvement de rythme croissant mais toujours ondulant. En fait, ce sont les lourds riffs qui alimentent l'approche tempétueuse de Säulen der Schöpfung qui finit par exploser avec un solide rock progressif dans la tradition Pink Floyd avec de furieuses batteries et des solos de synthé aussi stylisés que ceux de Rick Wright. La recette est bonne, pourquoi ne pas l'exploiter à nouveau dans 7000 Lichtjahre? Son introduction prend ses racines avec des vifs mouvements de séquences sautillantes. Lunaire et rêveur, le synthé et ses charmes font très Jean-Michel Jarre. Le rythme finit par devenir plus racé avec les percussions qui le guident vers un rock tempéré par des ondes d'un synthé aussi cosmique que les belles années de la French School.

Dunkelwolken reste confortablement niché dans ce style avec une structure de rythme apaisante, même si elle reste aussi secouée par de bonnes percussions vers la finale, qui se dore de ces belles caresses synthétisées venant d'Orion et d'ailleurs dans le cosmos. Avec son approche rythmique moulée par des vagues oscillantes minimalistes, Sternwind charme nos oreilles plus avec son très beau chant flûté que son rythme tout de même galvanisant et surtout magnétisant. Taillé dans des séquences ondulantes, ce rythme prend plus de force, mais garde la même forme avec de beaux effets dramatiques (grosses caisses roulant comme du bon Vangelis) qui n'atteignent jamais la précision émotionnelle de cette superbe flûte enchanteresse. Der Adler im Nebel termine SÄULEN DER SCHÖPFUNG avec une autre approche ambiante et stationnaire. Une nuée de séquences, assemblées comme de perpétuels riffs, volètent pacifiquement sous les chants d'un synthé aussi déchirant que nostalgique. Comme chacune des structures dans cet album, Nord souffle l'ambiant et les rythme avec de bonnes implosions et explosions où autres séquences et percussions allument une délicieuse discorde qui trouve toujours un moyen de s'harmoniser. Il est à noter que Sztakics István Attila utilise ici des échantillonnages de voix qui parlent en Cherokee.

Malgré une avalanche d'albums disponibles uniquement sur Internet, Nord réussit toujours à maintenir un niveau d'intérêt très acceptable avec une MÉ bien sculptée, bien structurée. SÄULEN DER SCHÖPFUNG n'est pas différent! Il y a un beau mélange de Berlin School, surtout au niveau des séquences, et de la French School avec des ambiances et des harmonies cosmiques. Le côté furieux du rock progressif reste très présent avec des parfums de Vangelis, dans certains arrangements harmoniques, et de Rick Wright dans la férocité des solos de synthé. Un bel album!

Sylvain Lupari (04/12/2017) ***¾**

Disponible au Nord Bandcamp

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