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  • Writer's pictureSylvain Lupari

One Arc Degree The Forest and the Milky Way (2023) (FR)

Du techno ambiant dans un décor de psybient, ça reste très agréable à entendre…

1 Elevator to the Stars 10:19

2 Oceans Gone 6:55

3 Stella Obscura 6:13

4 Time Invariance 6:59

5 Exponential Age 9:00

6 Galactic Fall 6:48

7 Hidden into the Future 6:54

8 The Final Parsec 5:39

(DDL 58:49)

(Ambient Techno-Dub Psybient)

Du techno ambiant! Vous y croyez? C'est le premier terme que les dirigeants du label Synphaera Records ont choisi pour désigner le style de musique électronique de One Arc Degree. Fuyant la stigmatisation des genres comme la peste, ces mêmes dirigeants aiment voguer d'un style à l'autre, soit le Berlin School ambiant de Martin Stürtzer, avec son album Cosmic Echo, comme celui très séquencé de Remote Vision et son excellent The Architecture of Time, ou encore du psychill avec une forte essence cinématographique en Joystick et l'album The Landing. D'ailleurs c'est plus dans ces eaux que THE FOREST AND THE MILKY WAY navigue. Mais peu importe les genres choisis, les productions de ce label établit en Californie atteignent une perfection sonore et musicale où chaque nuance de rythme, chaque impulsion de la basse, chaque couleur des couches d'ambiances et chaque miroitement des ceinture d'arpèges sont taillés dans la pureté musicale de façon à stimuler encore et toujours l'écoute. Dans des écouteurs, comme à l'air libre avec les haut-parleurs. THE FOREST AND THE MILKY WAY est passé sous mon radar cet été. Je l'avais distraitement écouté pour me dire que j'y reviendrais plus tard. Faut dire que Elevator to the Stars m'avait complètement sorti de mes shorts! Au fait, est-ce que j'aime ça moi du techno ambiant? Techno ambiant, Dub House ou ambient Dub, ce 5ième opus du duo Grec, c'est le 3ième chez Synphaera, offre une panoplie de rythmes dans des ambiances qui flirtent plutôt bien avec le style psybient. Et ça, j'aime!

C'est d'ailleurs dans les cerceaux sonores vacillants d'une onde de bruissements bourdonnants que s'ouvre Elevator to the Stars. L'ouverture fait très sci-fi cinématographique avec des nuages de particules sonores et des effets de crotales qui se déploient comme une massive invasion d'arthropodes. De loin, vient une structure de rythme couchée sur cette membrane de basse qui ondule en copulant avec nos oreilles. L'amorce est sensuelle avec une mélodie insaisissable dans ce ballant ambiant. Un lit de percussions y grouille. Mais c'est temporaire, puisque Elevator to the Stars trébuche sur sa phase de transition atmosphérique remplie de cette richesse tonale qui flirte avec l'univers de Solar Fields, du temps de Ultimae Records. D'ailleurs, ça ne sera pas la seule phase où des liens avec le label Lyonnais fuiteront jusqu'à nos oreilles. Normal, puisque Vasilis Kesalidis (aka Spinnet) et Ioannis Konstantios ont enregistré 2 compositions qui ont paru sur les compilations Ambrosia et Digiseeds pour ce label. La texture des percussions est tout simplement obsédante dans ce titre. Elle le réanime après la 5ième minute, structurant un envoûtant rythme de danse molle qui sert plus d'ancrage aux multiples ressources sonores de One Arc Degree. Et toujours, cette one de basse dévore les sens! Les sources de ce panorama sonore sont reproduites, dans des visions différentes mais le concept reste le même, pour les 7 autres titres de THE FOREST AND THE MILKY WAY. Oceans Gone suit avec une bonne EDM où ces accords de clavier étirent leur aura musicale, un peu comme un doigt qui ferait bondir des cercles sonores après avoir appuyé sur le mur du son. Le rythme est doucement entraînant, comme un techno ambiant effectivement, avec des percussions sobres qui sont accompagnés de cliquetis ornementaux. Des effets de tonnerres et des bruits d'eau complètent le décor. Le débit de Stella Obscura est nettement plus accentué. Le titre flirte avec le style psychill avec un bon jeu des percussions qui répand une forme d'écho, donnant ainsi une structure soutenue qui passe aussi par une phase transitoire plus ambiante, comme la plupart des titres ici, avant de renaître avec légèrement plus d'autorité.

Hormis le travail des percussions, et leurs complices faisant des ravages avec leurs cliquetis, Time Invariance est propulsée par cette ligne de basse élastique où se jettent ces cerceaux sonores qui bondissent et s'écrasent avec fracas pour continuellement renaître. Le titre est intercepté ici par deux phases atmosphériques qui sont riches d'un concept sonore contemporain. J'aime bien! Exponential Age est un gros titre tout en rythme et rempli d'effets psybient dans une savoureuse texture de Dub House. Les percussions ont un petit côté tribal et la basse est gourmande, affamée. Elle nous fait rouler du cou dans des nappes de synthé anesthésiantes. Un contraste avec la vélocité d'un rythme qui pulvérise les paramètres du techno ambiant en ce qui me concerne. S'extirpant d'une onde flottante qui subdivise ses molécules atmosphériques, Galactic Fall s'éveille avec cette ombre de basse qui imite la sensuelle chorégraphie flottante de spectres. Des battements sourds enchainent avec une succession soutenue. En mode ostinato. Ils structurent un techno bien plus qu'ambiant. Des arpèges se dissolvent en créant un chapelet scintillant d'une mélodie à naitre, alors que les percussions qui s'invitent redimensionnent le rythme qui devient plus fluide. Plus en mode IDM! Alors que le titre franchit une phase qui transite vers du psychill dans son dernier tiers. Les battements deviennent plus assourdissants et leurs résonnances activent nos pulsations cardiaques. Et toujours ces arpèges qui maintenant flottent avec une mélodie qui est en quelque sorte en symbiose avec ces flottements de la basse synthétisée. Hidden into the Future propose une ouverture qui flirte avec du psybient, notamment à cause des bruissements percussifs organiques. Le titre exploite bien agréablement cette introduction pour évoluer vers une bonne structure de ambient Dub. J'aime le côté effets sonores organiques qui se transforme en séduisants éléments de percussions. L'ouverture de The Final Parsec respire la nostalgie avec des accords pensifs qui sautillent en errant sur une lointaine structure de rythme oubliée sur le continent de la danse. Des boom-boom et des tssitt-tssitt font bondir notre rythme circadien après les 90 secondes, rappelant sans équivoque que THE FOREST AND THE MILKY WAY de One Arc Degree est avant tout un album de danse. Une musique de danse électronique (EDM) ambiante, ou pour zombies marinés dans le THC! Alors, est-ce que j'ai aimé cet album de techno ambiant? Quand les rythmes resplendissent sur ces textures de basse, et dans un décor de psybient et de psychill riche de ses éléments organiques comme percussifs, ça reste très agréable à entendre…mais pas vraiment ma tasse de thé😉

Sylvain Lupari (15/10/23) ***¾**

Disponible au Synphaera Records Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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