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  • Writer's pictureSylvain Lupari

OTARION: Monument (2015) (FR)

Updated: Nov 25, 2020

Mélodieux, intense et assez pompeux; Monument surf sur les profondes émotions de Genius et traverse vers du bon Électronica

1 Movement 8:37

2 Touch the Sky (Pt.1) 5:18

3 Stardriver 7:24

4 Hidden Place 5:07

5 The Prophecy 7:35

6 The Discovery 6:49

7 Touch The Sky (Pt.2) 3:53

8 The Monument 14:45

9 Lost Past 4:17

10 Upstairs 8:31

MellowJet Records |CD-r OT1501

(CD-r/DDL 72:14)

(Cinema, New Berlin School and Electronica)

Je suis tout tombé sous les charmes de Otarion avec la musique de Genius. Je sais! Nous sommes loin, très loin même, des longs fleuves soniques de la Berlin School où ambiances éclectiques s'imbriquent dans des rythmes en constantes fusions et défusions. Mais nous sommes toujours dans le royaume de la MÉ avec un Rainer Klein très philosophe qui cherche toutes les recettes afin de nous donner la chair de poule. Mélodieux, intense et pompeux; MONUMENT surfe sur les profondes émotions de Genius, bifurque dans une phase d'Électronica, où le genre Enigma et Era pompe l'huile dans des rythmes endiablés, pour terminer dans des structures un peu plus près de la musique progressive avec, et toujours, une très forte attirance pour les arrangements de Vangelis. Chronique d'un album qui se déguste par phases.

Des notes de piano très mélancoliques percent un voile moiré pour se promener timidement dans les échos de claquements de sabots. Le mouvement est tendre. Des nuages grondent en arrière-plan, donnant à Movement ce style si cinéma dramatique désiré par Rainer Klein. Nous surfons sur les cendres de Genius. Les nuages tremblent à la 2ième minute, initiant le feu de Movement. Le rythme est lourd. Un bon mid-tempo nerveux, il chevrote dans des parfums d'Électronica avec de brefs lassos technoïdes qui vont et vient dans les tremblements d'une bonne structure de basse dont les palpitations qui s'enchevêtrent à un intéressant jeu de percussions à la Jean-Michel Jarre sont tisserands d'un rythme créatif et vivant dont on oublie qu'il porte de bonnes harmonies nasillardes soufflées par un synthé un brin arabique. Le rythme perd un peu de son ardeur afin de lier sa finale à l'intro de Touch the Sky (Pt.1) qui est un titre plus éthéré avec des élytres métalliques qui virevoltent dans des larmes de synthé/guitare et des voix angéliques. Des pulsations font vibrer, et oreilles, murs et âmes, permettant à un superbe et tendre piano d'y coucher une trop belle mélodie à faire pleurer le plus sensible des nostalgiques. Touch the Sky (Pt.2) est encore plus poignant, mais pas tant que le début de Stardriver et de sa superbe voix d'Elfe qui fait pleurer les arbres. Le piano qui défile ses agiles notes par la suite nous guide vers une phase intense où une étrange mélodie très brumeuse flotte dans les échos de percussions à la Chariots of Fire. Stardriver bascule par la suite dans une structure vivifiée par des éléments de danse et d'Électronica où cette voix de femme mi-dieu erre comme les vestiges d'Enigma sur un rythme qui fini par être pompeux. Hidden Place est une belle mélodie d'un genre ballade éthérée qui se parfume de Vangelis avec une superbe intro pianotée dans la tendresse où de beaux solos de synthés voguent sur un rythme doux.

Par la suite, nous entrons dans la phase Électronica de MONUMENT. Boom-boom, tsitt-tsitt, filets de séquences stroboscopiques, palpitations et structures de séquences nerveuses, ainsi que des violons enveloppants et agités; The Prophecy et The Discovery me rappellent The Bronski Beat ou encore Frankie Goes to Hollywood mais avec un tempo encore plus énergique et des arrangements encore plus pompeux. La voix n'a pas de paroles, mais des souffles d'oracles qui peuvent autant chatouiller les sens que les agacer. C'est selon les goûts. C'est entraînant. Les arrangements sont très bons, créatifs même, mais ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Après le très beau Touch the Sky (Pt.2), je sais je suis un romantique, The Monument nous amène à un autre niveau du répertoire d'Otarion. Une délicate mélodie, martelée dans un carillon, en ouvre le chemin. Un brouillard menaçant s'élève au dessus de cette ritournelle un brin diabolique, amenant une phase dramatique où de très beaux solos sifflent autour des séquences qui papillonnent sur un genre de marche funèbre. Et comme un cocon qui aurait plusieurs métamorphoses avant d'éclore, The Monument changera de structures comme de rôles passant de bon rock électronique à du bon progressif tout en reniflant les rythmes plus endiablés de l'Électronica. C'est un bon titre bourré de profond passages ambiosphériques où la guitare crachent des solos rêveurs, les chœurs murmurent des mélodies morphiques et le synthé embaument les ambiances de solos oniriques dans de beaux arrangements.