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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Patrick Kosmos The Visitor 1988 (2022) (FR)

Un album pour les fans qui veulent se remémorer de bons souvenirs d'une tournée d'automne en 88

1 Stranded 3:23

2 Eruption 12:21

3 She 6:49

4 Rainbow Warrior 6:37

5 City of Dreams 10:00

6 Earthbound 11:16

7 Shuttle Lock Part 2:13

8 Random Illusions 9:51

9 Hurry on Sundown 8:48

(CD/DDL 71:16)

(Ambient, Art for Ears)

Difficile de cerner les orientations de ce 4ième opus, après Lophophora, Mindscapes et Monument, de la série The Chronicles que Groove nl réédite pour les fans de Patrick Kosmos, ainsi que ceux qui ont raté les œuvres du musicien Belge dans les années 80. Pour les fans, puisque THE VISITOR 1988 est un enregistrement en concert de la tournée The Visitor à l'automne 88. Les chanceux qui ont assisté à un de ces concerts s'entendent tous pour dire que l'enregistrement, qui niche sur le coffret de 11 CD-(r) oh longtemps discontinué The Chronicles, est une petite galette argentée qui garantit bien des frissons d'émotions. Et pour ceux qui n'ont pas eu cette chance de suivre la carrière du musicien-synthésiste de Belgique, nous avons la chance de constater comment ce musicien n'avait rien à envier à des pointures tel que Tangerine Dream, Klaus Schulze, dont le style sur scène est assez similaire, Vangelis et même Kitaro. Difficile à cerner, parce que la musique transite entre des ambiances tibétaines et du Moyen-Orient sur des textures atmosphériques qui flirtent avec du New Age et qui sont aussi près des océans que du Cosmos. Bref, un beau voyage inhomogène où nos neurones n'ont pas à travailler bien fort pour succomber aux charmes d'un album de musique électronique (MÉ) méditative que le temps à légèrement usé.

Des vents faisant tournoyer une série de carillons aux tintements diversifiés animent l'ouverture du très atmosphérique Stranded. Le bruit, pour ne pas dire le tintamarre, continuel de ces carillons apporte une touche plus industriel tribale que d'ambiances méditatives, quoique nous ne sommes pas loin d'une forme de transe tibétaine, à ce titre qui peu à peu fait fondre sa magie pour migrer vers Eruption qui ajoute des éléments aquatiques à son ouverture. Des effets de ballasts de sous-marin et des accords à consonnance sino-acoustique précèdent de tendres nappes de synthé gémissantes. Une ligne de basse bourdonne, jetant une structure ambiante légèrement nerveuse qui s'arrime à un séduisant jeu de basses séquences aux ondulations arythmiques. Les harmonies du synthé entreprennent un virage harmonique porté sur les fragrances du Moyen-Orient. Ces éléments macèrent sur une distance de 4 minutes avant que les percussions redéfinissent une structure plus près d'un rock électronique passif qui est le complément idéal aux nombreux solos de synthé très mélodieux que Patrick Kosmos lance dans l'univers de THE VISITOR 1988. Par la suite, nos oreilles et nos sens ont droit à une suite de titres qui nous plonge dans les ambiances méditatives de ce concert. Un chant spirituel et céleste ouvre She qui est un titre tranquille porté par des percussions, parfois sobres et parfois symphoniques, bien éparpillées sur ses presque 7 minutes, ainsi qu'une série d'accords cadencés qui trace un mouvement ascensionnel. Ça ressemble assez aux rythmes acoustiques de Vangelis dans ses années 70, L'Apocalypse des animaux, La Fête Sauvage, etc... Le synthé libère de sinueuses ondes réverbérantes. Mais ce qui retient l’attention est ce chant flûté très séraphique qui s'en dégage. Cette vision symphonique et lyrique est aussi présente sur Rainbow Warrior qui présente les mêmes éléments, la même texture avec des orchestrations plus nourries. Le rythme est ambivalent, parfois lent et parfois animé mais sans nous faire danser. Un rythme de transe pieuse je dirais et les arrangements sont effectivement en mode donne-moi-des-frissons.

Les vents soufflent fort en ouverture de City of Dreams, beaucoup comme dans Stranded, qui continue d'exploiter cette structure de rythme pour les neurones entreprise avec She. Il y a une légère gradation, qui suit celle de Rainbow Warrior, mais sans plus. Les accords du clavier ont une fragrance plus orientale ici que sur les 2 titres précédents. Earthbound est un titre tranquille pourvu de carillons célestes et d'ondes de synthé aux orchestrations apaisantes, comme aux résonnances menaçantes, où nichent des accords aux tonalités acoustiques qui sonnent comme une guitare japonaise, genre koto. Patrick Kosmos semble très inspiré ici. Une guitare électrique fait rugir sa passion à l'orée des 6 minutes. Shuttle Lock Part est un passage plus atmosphérique qui nous conduit à Random Illusions et à ses ambiances d'un paysage sur le bord de la mer. Une ligne de séquences aux bonds alternant émerge des carillons qui enveloppent son intro, créant une structure de rythme entrainante. Une ombre s'en détache. Usant d'une autre tonalité et avec un débit qui est aussi plus accentué, elle donne une profondeur paradisiaque à une structure de rythme qui me fait drôlement penser à du Mind Over Matter dans l'album Avatar. C'est très bon, d'autant plus que le synthé lance de très belles phases mélodieuses saisissantes qui se fondent dans une nappe de voix angéliques. Patrick Wille possède cet art de bien mélanger les tonalités des accords de ses claviers. À certains moments dans THE VISITOR 1988 on peut entendre du koto comme du xylophone. Du xylophone qui est moins discret dans Hurry on Sundown et qui résonne mélodieusement sur une structure de rythme d'un genre art rock électronique avec un synthé qui domine par de bons solos toujours mélodieux. Ces deux derniers titres sont une bonne façon de conclure un album plutôt tranquille où nous constatons que Patrick Kosmos peut s'éloigner de ses ondes cosmiques afin d'offrir une musique plus près des valeurs acoustiques et surtout théologiques à saveur orientale. Effectivement, un album pour les fans qui veulent se remémorer de bons souvenirs du temps que la musique de Kosmos sortait uniquement sur cassette. Une autre belle initiative de Groove nl.

Sylvain Lupari (08/10/22) ***¾**

Disponible chez Groove nl

(NB : Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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