top of page
  • Writer's pictureSylvain Lupari

Paul Ellis Music For the Space Between Atoms (2023) (FR)

On écoute pas du Paul Ellis; on écoute des artistes variés

1 Forever Exploring 3:59

2 Blue Ice 3:16

3 Heron Rising 6:42

4 Shifting Interdimensional Construct 5:40

5 The Kite Escapes 3:24

6 The Space Elevator's Last Ride 2:52

7 Cinnamon Sunrise 5:38

8 Ocean Immersion 2:28

9 Broken Jewel 5:38

10 State of Gray 5:17

11 Still the Center 10:03

12 Geometries and Ellipses 5:28

13 Persona Non Grata 5:05

(DDL/CD-(r) 70:34)

(E-Rock EM Berlin School)

Paul Ellis est plus que très productif ces dernières années. Il y a eu la trilogie Panoramas qui a débuté en 2021.Puis les albums en collaboration avec Daryl Groetsch, The Interior Rhythms, avec Jared White pour Unbroken Spirit et Pabellón Sintético pour Clouds and Terrain. En parallèle, il a continué à produire des albums en solo, comme Pulse Width et Five Bliss Machines on the Infinite Stage parus en 2022. Ces albums ont été produit soit par Cyclical Dreams ou le label Hollandais Groove nl. Ils ont aussi permis de découvrir d'autres facettes de la musique électronique (MÉ) du musicien-synthésiste Américain. Reconnu principalement pour ses longues structures abstraites et/ou atmosphériques, Ellis flirtait avec du solide Berlin School, néo comme rétro, du rock électronique et même du psybient. C'est un peu la macédoine des genres qu'il offre avec ce très éclectique MUSIC FOR THE SPACE BETWEEN ATOMS. Les titres proposés sur cet album proviennent d'enregistrements antérieurs où Paul Ellis s'amusait à créer une MÉ plus méthodique, dans le genre de musique narrative. Il affirme sans détour que la musique de Vangelis, William Orbit et Air l'émeut, de même que la période Private Music, notamment les premières œuvres de Patrick O'Hearn et d'Eddie Jobson. Des influences qu'on retrouve sur cet album-téléchargement produit par le label Argentin. Et ceux qui connaissent le répertoire Ellis à fond et depuis des années entendrons des versions modifiées de certains de ses classiques. Pour d'autres, comme moi, on découvrira un album plein de belles surprises. Des surprises tout simplement inattendues!

Forever Exploring part le bal avec une texture de rock progressif bien ancrée sur de bonnes percussions et une solide ligne de basse. Le rythme est ainsi lourd et lent, comme un slow cosmique, avec un jeu du clavier qui fait très Pink Floyd et des harmonies flûtées. Une délicate texture de guitare, je crois, remplace la flûte dans la seconde partie du titre. La guitare acoustique prévaut dans Blue Ice. Une mélodie ambiante qui reste dans le giron de la MÉ dans un mélange des styles de Patrick O'Hearn et Darshan Ambient qui migre tranquillement vers du Tangerine Dream des années Jive. Heron Rising est un titre évolutif qui allie le rock progressif à une structure de rock électronique plus progressif. Le rythme est bon et entraînant avec de bonnes textures de percussions à laquelle se greffe de séduisants claquements percussifs. La nappe de basse est vampirique avec un grognement organique dans son évolution. Ça me fait penser à du Traffic. Shifting Interdimensional Construct suit en exploitant une structure de rock électronique circulaire qui transite vers une phase plus jazzée en seconde partie. Le clavier harmonise des arpèges qui se succèdent dans une alternance fluide, ça me fait penser au Synclavier de Jobson dans son délicieux et intemporel Theme of Secrets, et la basse est gourmande comme celle de O'Hearn. Au final, la musique respire beaucoup celle des premiers albums sur l'étiquette Allemande ErdenKlang Music. The Kite Escapes est une belle mélodie lunaire avec un mouvement ascendant de la séquence du rythme ambiant qui se développe avec un peu plus de vélocité sur son court laps de temps. Le clavier y dépose une belle berceuse lumineuse dont le timbre fait assez Vangelis. C'est le genre de musique qui fait rêver en plein jour! The Space Elevator's Last Ride est une ballade avec une dimension un peu plus sombre, voire ténébreuse lorsque des effets organiques se mettent à grogner, pour nous faire danser un slow le jour d'une éclipse totale du Soleil. C'est aussi musical que théâtral avec de bons arrangements. Doo do doo do doo do do doo… Excusez! Je chantonnais la mélodie vampirique de Walk on the Wild Side. La basse de ce titre composé par Lou Reed hante les corridors de Cinnamon Sunrise, une bonne ballade sur un rythme lourd et lent où les riffs de clavier sonnent comme du Tangerine Dream des années Private Music. Des effets de réverbérations torsadées en illuminent les ambiances, rappelant que Paul Ellis et son album MUSIC FOR THE SPACE BETWEEN ATOMS nichent sur Cyclical Dreams. Et un titre comme Ocean Immersion, qui flirte avec du Psybient organique sur un rythme mou, lent et circulaire, le rappelle avec un doux confort aux oreilles avides d'audace.

Broken Jewel est une délicate mélodie ambiante. Un slowtempo qui vit et tournoie avec langueur sur une basse gourmande. Paul Ellis semble très pensif sur ce morceau. Il dessine des solos pleureurs sur un collier d'arpèges flottant qui pivote inlassablement en tentant de s'accrocher au rythme lent de la basse. Ça s'écoute aussi bien que ça se danse en amoureux sous une Lune remplie de tristesse. On saute du coq à l'âne avec State of Gray qui est un upbeat saccadé avec une structure de rythme nouée par des secousses et des soubresauts d'une fusion arpèges, séquences et percussions. Le rythme est nerveux avec un synthé qui marmonne un dialecte organique tout en traçant des solos qui roucoulent avec des acrobaties en formes de boucles s'étirant en zigzags. Un titre enjoué qui devient un mélange de rock et de Funk électronique sur un fond d'Électronica. Le pas lourd de la basse et des cliquetis qui dansent comme si des frappes de dactylo virevoltaient dans des vents en spirale, Still the Center se développe comme un boléro électronique. Les arpèges alternent et sautillent en symbiose avec cette spirale de rythme ambiant où Paul Ellis ajoute un ingrédient musical après un autre…et ainsi de suite. Still the Center tourne ainsi sur son axe en développant une structure de plus en plus vive où harmonie et contraste, comme le poids vibrionnant de la basse, fusionne dans une belle vision délicatement saccadée. Un brin spasmodique. Les percussions, qui se greffent après la 7ième minute, donnent une dimension plus rock électronique à cette ritournelle dont la finale très harmonieuse hantera vos tympans. C'est un titre brillant qui est le bijou de cette étonnante compilation de titres refoulés dans les voutes du musicien Américain. Le rythme sautillant comme un cheval venant de se faire piquer par un gros taon de Geometries and Ellipses bondit de sa résonnante texture caoutchouteuse. Des effets organiques se greffent à ce rythme dominé par des arpèges virevoltant et des percussions électroniques tambourinées par des macaques mécaniques. Il y a un peu de Tangerine Dream, époque 81-82, dans les éléments percussifs et séquences de ce titre. Persona Non Grata apporte une nouvelle texture à cette compilation qui se veut des plus éclectiques. Le rythme est du genre clanique et est en symbiose avec une guitare acoustique qui trace le chemin d'une belle ballade mexicaine. Oui, du rock électronique mexicain, ça peut exister!

La beauté, et le principal attrait de MUSIC FOR THE SPACE BETWEEN ATOMS, est cette fascinante impression d'écouter une compilation des meilleurs moments d'artistes d'un label de MÉ plus anonyme. Un label qui cherche à se faire connaitre en faisant la promotion de ses styles et de ses artistes. On écoute pas du Paul Ellis; on écoute des artistes variés! Et il y a de beaux petits bijoux ici.

Sylvain Lupari (12/08/23) *****

Disponible au Cyclical Dreams Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

160 views0 comments

Comments


bottom of page