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  • Writer's pictureSylvain Lupari

PAUL LAWLER: Lucid Dreamer (2018) (FR)

“Ne vous attendez pas à de la Berlin School ou du Dark Ambient ici, mais à un bon voyage musical dans un univers de MÉ facile à amadouer et très harmonieux”

1 Lucid Dreamer 6:57 2 A Traveller's Tale 6:04 3 The Poet 5:14 4 Sunchaser 5:12 5 Dreamtime 5:49 6 Nights in Neon 6:05 7 Soul Dancer 4:51 8 Walk While the City Sleeps 6:11 9 The Sun Train 5:53 10 Cerulean Skies 4:07 11 White Steps 5:53 Paul Lawler Music (DDL 62:22)

(Melodious and cinématographic EM)

Si vous approchez la musique de Paul Lawler en espérant entendre Arcane vous risquez d'être déçu. En fait, Paul Lawler, et je l'avais découvert avec Opus, est un très bon compositeur qui est autant à l'aise avec du gros Berlin School, de l'ambiant, de l'expérimentale et du New Age avec juste ce qu'il faut pour bien équilibrer les nuances et les différences entre ses multiples chapeaux. Composé et enregistré entre l'automne 2003 et le printemps 2004, LUCID DREAMER démontre les multiples facettes de compositeur certes, mais aussi d'homme de studio qui sait habiller ses structures avec les instruments adéquats et qui possède une belle vision pour ses arrangements afin de donner à son album toutes les apparences d'un conte oriental. Sur des rythmes qui varient entre du pop léger, du down-tempo, sans les artifices de l'EDM et des rythmes tribaux, la musique de LUCID DREAMER propose une belle collection de mélodies qui sont nappées de bons arrangements, tant électroniques qu'orchestraux, et d'effets de voix qui sonnent avec justesse. Discontinué depuis belle lurette, Paul Lawler offre une version remasterisée de cet album, qui inclut 2 nouveaux titres composés 3n 2010, sur son site Bandcamp.

Une petite poussée du séquenceur libère la ritournelle introductive de la pièce-titre qui sonne comme une belle fusion d'Halloween et de Tubular Bells. Un coffret à bijoux soniques s'ouvre. Il laisse partir de faibles pulsations ainsi que des effets électroniques miroitant, ajoutant une vision un tantinet menaçante à cette ouverture qui peu à peu débouche vers un rêve orné des tendresses du New Age. Un nuage d'arrangements et des percussions imbibées de gaz sculptent un beau down-tempo mélodieux. Lucid Dreamer s'évade dans ma salle d'écoute avec son rythme lent et aphrodisiaque. Les percussions se répandent au travers les haut-parleurs alors qu'une guitare acoustique rêveuse tisse une approche mélodieuse rejointe par les fredonnements sensuels d'une Déesse des sables et par des souffles de hautbois. Les arrangements sont de soie et la structure est de poésie musicale avec son parfum et ses arrangements orientaux. Cette pièce-titre, et sa combinaison d'instruments assortis nés des différents synthétiseurs de Paul Lawler, donne le ton à un album étonnement musical qui charme, malgré ses influences New Age soufflées par Mike Oldfield, pour Songs of Distant Earth, et Vangelis, pour Voices. A Traveler's Tale suit avec une approche plus onirique, plus éthérée figée par la romance d'une six-cordes acoustique et de délicates percussions tribales, genre Tabla. Le rythme s'anime avec les chants d'une bohémienne et d'un Shaman Gitan. The Poet est l'équivalent Rom de The Little Fete de Vangelis. Sunchaser épouse les rythmes doux d'un Down-tempo qui devient encore plus lascif avec cette délicieuse voix de chanteuse Bohème qui parfume la majorité des structures de cet album. Dreamtime est du pur Easy Listening avec un rythme mou et des mop-bop d'une chorale qui recouvrent les nappes larmoyantes d'une guitare électrique pleureuse.

Nights in Neon est un des 2 titres bonis sur cette nouvelle réédition de LUCID DREAMER. Composée autour de 2010, la structure est un léger Up-tempo avec des percussions nerveuses et des effets de saxophones et de flûtes qui structurent son approche mélodieuse. Ça se colle assez bien avec les ambiances de Dreamtime. Soul Dancer est un genre de ballade tribal tzigane. Le rythme est entraînant avec une guitare acoustique dominante dont les riffs et accords suivent la profondeur des percussions tribales. Les arrangements électroniques forment un décor riche en effets ornementaux. Surtout lorsque la voix d'une chanteuse fait frémir les sens. Walk While the City Sleeps est un titre pour rêveur. Un titre qui se développe lentement avec un piano méditatif qu'un violon vient rejoindre et finalement une guitare afin d'unir 3 solitudes. Des percussions agitent un peu les ambiances alors que la musique s'anime encore plus avec l'arrivée de violons émotifs et de denses arrangements qui peuvent chatouiller les fibres de l'âme. The Sun Train est l'autre titre boni. Son intro est sculptée par des ombres de trompette qui flottent oisivement tout en se laissant bercer par un doux rythme animé par des percussions électroniques. Des filaments d'harpe coulent et la structure semble réfléchir à son orientation lorsqu'elle est entraînée par l'entrain d'une ballade pop gorgée de belles orchestrations. Des parfums de Mark Isham traînent ici! Cerulean Skies est un beau titre méditatif pour clavier et orchestrations. Il y a beaucoup d'émotivité derrière ce titre, alors que White Steps termine cette nouvelle édition de LUCID DREAMER avec un bon Down-tempo très électronique enrobé des parfums de Mark Isham. Ça fait aussi assez Vangelis par moments, notamment dans l'émotivité des arrangements.

Loin des radars de la Berlin School ou de la musique d'ambiances sombres, Paul Lawler tire ici admirablement bien son épingle du jeu avec ce voyage éclectique de LUCID DREAMER. Riche, mélodieux et par moments émouvant, cet album est le fruit d'un audacieux pari où le musicien Anglais tisse une belle union entre l'électronique, l'orchestral et la musique du monde au travers sa panoplie d'instruments. Un très bel album qui vous fera découvrir un autre visage d'un artiste qui refuse toute étiquette, qui refuse la stigmatisation d'un seul univers!

Sylvain Lupari (31/07/18) ***½**

Disponible au Paul Lawler Bandcamp

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