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  • Writer's pictureSylvain Lupari

PIOTR CIESLIK: Journey into the Unknown (2016) (FR)

Mélanger des mélodies frappantes à du solide e-rock nourri d'ambiances brumeuses, Piotr Cieślik réussit admirablement son premier album

1 Ocean's Loneliness 9:56 2 Journey into the Unknown 6:49 3 Power Crystal 8:38 4 Call of the Ancestors 5:23 5 Comet's Fate 7:28 6 Roaming Soul 7:38 7 Reminiscence of the Journey 9:26 Generator.pl | GEN CD 040

(CD/DDL 55:18) (E-Rock, Berlin and French Schools)

Décidément, la Pologne est devenue la terre d'asile de la Berlin School. J'irai même plus loin; les artistes polonais ont réalisé ce que ceux de la France ont accompli dans le milieu des années 70, soit annexer les racines du mouvement berlinois dans une vision cosmique et surtout poétique qui la rendait plus chaleureuse. Ainsi est née la French Cosmic School et ainsi est née la Poland School avec la venue du très sérieux label Generator. pl. Piotr Cieślik est la dernière trouvaille du label polonais qui a séduit la sphère de la MÉ récemment avec le très beau Anunnaki de Piotr Gepert et avec le fantastique Let Them Float de Przemyslaw Rudz. Si je fais référence à ces 2 albums c'est parce que JOURNEY INTO THE UNKNOWN, qui est le tout premier album de Piotr Cieślik, s'abreuve de ces 2 splendides albums tout en y amenant une délicate prose sonique à la française.

Des vagues d'un lointain rivage intergalactique se perdent dans de soyeuses nappes parfumées d’éther qui dérivent dans le cosmos. Des arpèges assez discrets sautillent en arrière-plan, secouant les premiers vestiges de rythmes et de Ocean's Loneliness, et de JOURNEY INTO THE UNKNOWN, alors que le synthé bredouille des songes nostalgiques. Et boum! Il n'y a pas 3 minutes au compteur que Piotr Cieślik nous démontre de quoi il est capable. Le rythme est aussi fluide que lourd avec un mouvement continue du séquenceur qui libère une autre ligne en parallèle où les ions sautillent comme les coups de ciseaux d'un barbier mythomane. Et toujours ces douces complaintes d'un synthé qui plonge les ambiances de Ocean's Loneliness dans un genre de Jazz Lounge que les harmonies d’un délicat piano ne nient pas. Dans une structure en perpétuel mouvement, Piotr Cieślik s'amuse à déjouer nos attentes en mélangeant les arômes d'un bon rock cosmique électronique avec des phases plus musicales que nos oreilles reconnaissent sans pour autant identifier clairement. Et c'est comme ça tout au long de cet album. Après une brève introduction ambiosonique, la pièce-titre crache un rythme lourd et lent qui sautille en un mouvement linéaire où dansent d'autres séquences et sifflent divers éléments cosmiques. Un synthé flûté fredonne discrètement tandis que le rythme s'écrase dans une belle phase mélodieuse en mi-parcours.

C'est à cet endroit que Piotr Cieślik délie ses doigts gracieux sur un piano qui fredonne une mélodie aussi suave que jazzée sur une rythmique toujours aussi lourde mais qui s'efface devant ce décor mélodique très stylisé. Les arrangements sont superbes et on ne peut s'empêcher de faire un lien avec Vangelis dans l'approche assez mélancolique des mélodies, tant pianotées que couchées par un synthé. Power Crystal troque sa structure rythmique, un mélange de Berlin School et de ['ramp], pour deux phases atmosphériques nourries par une nuée de vents creux. Call of the Ancestors est assez théâtrale, genre Let the Night Last Forever de Walter Christian Rothe, avec une approche rythmique qui oscille de façon sournoise. Ces deux derniers titres plongent l'auditeur dans un mélange de rythmes et d'ambiances où la signature harmonique est peu présente et est assumée par le mouvement des séquences. Et c'est tout le contraire avec Comet's Fate qui est un superbe rock électronique. Les séquences invitent à la danse alors que le synthé souffle des harmonies cosmiques digne des meilleurs moments de Jean-Michel Jarre. C'est un très bon titre qui nous replonge dans ces ambiances de théâtre musical très français avec Roaming Soul, la finale va étonner plus d'un, avant que Reminiscence of the Journey nous cloue sur place avec un autre bon rock cosmique qui cache une mélodie foreuse d'oreilles et qui ne nous donne aucun autre choix que de réécouter JOURNEY INTO THE UNKNOWN; un très bel album où l'esthétisme sonore, la production et la juste balance entre rythmes, mélodies et ambiances en font mon coup de cœur et ma découverte de 2016. À se procurer parce que Piotr Cieślik démontre que la MÉ est plus qu'une histoire de boutons, de fils et d'enregistrements préprogrammés.

Sylvain Lupari (20 Janvier 2017) ****½*

Disponible chez Generator PL

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