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  • Writer's pictureSylvain Lupari

POLLARD-FSP & HASHTRONAUT: Time out of Mind (2009) (FR)

Nul doute, le meilleur album de style Berlin School en 2009 et même depuis belle lurette

1 The Valther Twins 22:53

2 Exodus 17:46

3 Time Out of Mind 27:56

4 "Option C" 8:32

(DDL 77:14)

(Berlin School)

Je vous vois déjà sourciller de l'œil, les oreilles en attentes mais sceptiques ou déphasés par un autre album de Brendan Pollard et cie. Après tout, ne sommes-nous pas saturés par toutes ces créations musicales électroniques qui copient le style de Tangerine Dream dans ses années de gloire? Il s'en faut! TIME OUT OF MIND est le titre idéal pour cette autre collaboration entre Brendan Pollard et d'autres artistes qui noient leurs mélancolies musicales dans les sphères très vaporeuses et cosmiques des années 70. BP avec Free System Project et Hashtronaut! Une gang de chums qui se pointent pour un Jam Session d'une couple de jours. Ça donne tout un opus. Nul doute, le meilleur album de MÉ style Berlin School en 2009 et même depuis belle lurette.

The Valther Twins nous conduit dans un soporifique univers cosmique aux nuées de poussières stellaires qui flottent parmi des particules sonores psychédéliques. Une intro où les sonorités composites flottent dans un cosmos couvert de brefs vélums synthétisés corrosifs. Une douce intro qui caresse au passage l'ère psychédélique d'un Floyd sur LSD et d'un Klaus Schulze rêveur qui cherche la porte de l'univers. Superbe je dirais. Un superbe voyage temporel qui ébloui encore plus avec un synthé symphonique qui souffle les mesures du Dream sur Cherokee Lane, dissipant les cendres spatiales pour faire place à une superbe séquence qui échange ses accords dandinant sous les pénombres d'une structure de basse naissante et d'un mellotron aux souffles d'une douceur romanesque. Le rythme est pris dans ce voyage astral et étend ses contrecoups sous de fines percussions alors qu'un synthé aux boucles méphistophéliques hurle au silence sur une séquence qui accélère le pouls avec un lourd zigzag insaisissable dans les hurlements d'une guitare éthérée. Du grand Berlin School à la sauce psychédélique et progressive. La vaporeuse intro aux souffles psychédéliques de Exodus est plus courte. Elle baigne dans de lourdes réverbérations qui font offices de phares circulaires, éclairant une douce séquence sautillante qui initie une rythmique innocente mais dont le débit devient plus frénétique, épousant les sombres lourdeurs d'un Phaedra. Cette pesanteur cadencée laisse filtrer une douce flûte mellotronnée qui parfume cet air sauvage d'une douceur paradoxale, alors que la séquence est plus névrotique et le synthé plus pervers avec ses nappes qui encerclent un espace clos d'où s'échappent de bons solos de guitare.

Time out of Mind est le titre épique de ce nouveau CD aux arômes sonores très Tangerine Dream. Épousant les mêmes structures introductives de The Valther Twins et Exodus, l'ouverture est plus lente et repose sur un mellotron aux diverses sonorités de flûtes qui sillonnent les sentes d'un cosmos aux chœurs austères. On sent la basse fréquence d'une lourde résonnance cosmique, comme une lente impulsion d'une navette spatiale qui peine à se mouvoir parmi cette kyrielle de particules cosmiques. Cette résonnance secoue sa linéarité, propulsant une lourde séquence qui fraye dans une nébulosité astrale étonnamment poétique. Un synthé habille cette séquence de belles strates vaporeuses dans une sphère musicale où mellotron, séquences et synthé fusionnent en une harmonie complexe mais tellement tendre à l'oreille que l'on ne voit, ni n'entend le temps passé. "Option C" clôture ce brillant opus avec le même concept que les plus longs titres, sauf que la séquence est plus mordante sur un mellotron dont les flûtes entrecroisent un synthé aux strates ondoyantes qui emprisonnent l'incertitude musicale dans les symphonies synthétisées du Dream.

Il est évident qu'avec un panel d'artistes aussi talentueux et aussi influencé par Tangerine Dream et la Berlin School des années 70 que TIME OUT OF MIND en serait teinté de la première à la dernière note. Et c'est là que le débat divise sur GOD : Est-il pertinent de toujours entendre des groupes imiter le Dream des années Ohr et Virgin? Ce n'est pas à moi d'en répondre, car qui aime les Beatles cherchera toujours les harmonies dans n'importe quel genre de musique. Mais ça n'enlève absolument rien à la fraîcheur, la hardiesse et la musicalité d'un CD plus complexe que mélodieux et qui enivre à chaque note capricieuse qui en sort. Un superbe album de Berlin School qui se parfume des arômes de Phaedra, Rubycon, Atem, Zeit, Ricochet et Encore avec des zests d'un Schulze rêveur et d'un Pink Floyd aux hallucinogènes fortement présents. Avouez que le cocktail ne peut être que divin! Je lui colle un 4 boules et demi, parce que c'est excellent, mais ça ne peut être intemporel.

Sylvain Lupari (22/11/09) ****½*

Disponible au Brendan Pollard Bandcamp

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