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  • Writer's pictureSylvain Lupari

PYRAMID PEAK: Evolution (2007) (FR)

Evolution flirte entre la musique de danse électronique et ses influences de TD

1 Gravity 11:06

2 Evolution 29:21

3 History 11:56

4 Sequenced 11:44

5 Dive 2007 9:33

(DDL 73:48)

(New Berlin School)

Distancées et égouttant de fines réfractions, les premières notes de Gravity tombent dans une ambiance vaporeuse où le mysticisme trône avec la beauté. Une superbe flûte émerge pour se fondre à un doux clavier qui fait cascader ses accords sur une mélodie limpide de l'ère de Underwater Twilight ou Tyger de Tangerine Dream. Un peu avant la 5ième minute, le son du synthé si particulier de Pyramid Peak dessine une arche sonore solitaire encore plus mélodieuse, juxtaposant 2 lignes harmonieuses aux ondes poétiques qui valsent sur le doux rythme de percussions sobres. Axel Stupplich décrit cette dernière parution comme étant un retour aux sources pour ce groupe qui nous avait donné l'étonnant Ocean Drive en 1999. Et effectivement c'est le cas! EVOLUTION est une superbe ode à la Berlin School. Un New Berlin School je dirais, musical, mélodieux et plus accessible. Car le côté complexe des élaborations structurelles fait place à un minimalisme séquencé progressif et captivant, sillonné de ces couches de synthé à la sonorité unique du Peak. Basé sur la théorie de Darwin, EVOLUTION se transforme à partir des changements d'orientation du trio depuis sa fondation. C'est ainsi que l'on retrouve un mélange des segments déjà joués en concert avec un fascinant remix de Dive.

Evolution est un long voyage épique de trente minutes qui débute avec une onde sinueuse dont la sonorité ronflante cache des murmures de mammifères océaniques. Ces bruissements sont pris en sandwich par une deux couches de synthé, dont la toute dernière est plus musicale. Des fines lignes filamenteuses laissent siffler une bribe harmonieuse au même moment qu'une séquence résonne comme une bille bondissant sur une surface caoutchouteuse. Ce mouvement séquencé peut rappeler certains phases rythmiques de Tangerine Dream dans Hyperborea, comme dans la bande sonore de Flashpoint. Hypnotique, cette phase de rythme trébuche et libère une poignée d'ions sauteurs qui accélère la cadence alors que même les synthés sont obnubilés par les influences de TD. Tout un contraste dans l'univers pourtant stylisé du Peak. Le séquenceur en mode Chris Franke et les synthés aux armoiries spectrales du Dream, Evolution nous piège avec une phrase lancée dans un vocodeur. Une phrase qui reviendra quelques fois et qui laisse un goût de naïveté créatrice dans ce superbe titre qui creuse loin dans les racines d'Axel Stupplich, Uwe Denzer et Andreas Morsch. La 12ième minute arrive avec cette phrase qui est suivi d'un ricanement machiavélique, signifiant aussi que le titre quitte ses influences pour s'arrimer à une phase où le New Berlin School embrasse la musique de dance électronique pour une période de plus de 5 minutes. Cette phase atmosphérique dure à peine 3 minutes avant que Evolution ne retrouve la véritable identité de Pyramid Peak avec un rythme séquencé flottant sous les plus beaux attraits de ses synthés.

Un titre bizarre et fascinant, History propose une lourde introduction songée dans une masse sonore et ses réverbérations qui secouent la membranes de nos tympans. Les nappes de synthé qui s'en dégagent sont aussi imposantes qu'intenses. Un rythme en retrait s'anime sous cette couverture atmosphérique qui se nourrit d'éléments sonores et de solos qui épousent une fascinante texture de rock électronique lourdement empêtré dans une masse sonore musicale qui refuse de fléchir, ne serait-ce qu'un instant. Sequenced est le meilleur des deux extrêmes et présente une entrée très atmosphérique où les synthés flottent dans une opacité hantée. Une séquence indisciplinée perce ce voile mystique pour explorer un tourbillon dont les courbes donnent naissance à une multitude de cycles tournoyants qui valsent sur un beau synthé tendre et émouvant. La 2ième partie est corrosive avec un solide rythme techno dont le mouvement est aussi saccadé qu'un effet de stroboscope sur une musique enflammée. Dive 2007 est un remix d'un titre que l'on trouve sur Ocean Drive. Son introduction est plus atmosphérique avec plus d'effets alors que son rythme est aussi plus dynamique. Seule la mélodie semble intouchée…et avec raison!

EVOLUTION nous fait entendre un Pyramid Peak qui flirte entre la musique de danse électronique et ses influences de Tangerine Dream. Un album dont la pièce-titre est un véritable vol d’identité. Un des bons albums en 2007 qui ne peut passer inaperçu et qui plaira aux amateurs de Berlin School et surtout de Tangerine Dream, période White Eagle à Tyger.

Sylvain Lupari (24/09/07) *****

Disponible au Pyramid Peak Bandcamp

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