Sylvain Lupari
RAINBOW SERPENT: Stranger (2010) (FR)
Updated: Dec 31, 2021
“Un CD audacieux qui a tout pour plaire aux fans de la Berlin School et du New Age”

1 Intense 3:27
2 Elements 15:00
3 Elements 24:21
4 Leave & Love4:52
5 Beyond New Worlds6:46
6 Wide Open Spaces 5:26
7 Gateway 6:38
8 Ark 4:31
9 Rub Al-Chali 4:35
10 Sands of Time 5:47
11 Memory Leaves 7:02

12 Stranger 4:15
13 Beautiful Child 4:10
(CD 66:53)
(Progressive Berlin School)
Du Enya sur l'acide ça vous intéresse? Ça peut être intéressant et c'est ce qui se passe sur ce dernier album de Rainbow Serpent qui risque de laisser les fans du duo Allemand interloqués. Avec Live @ Liphook 2007, Gerd Wienekamp et Frank Specht avaient déjà fait une incursion dans le monde des vocalises avec une approche sentie pour les fragrances musicales du Moyen-Orient. Et sur STRANGER, ils ont pris le pari de jumeler deux extrémités de la MÉ; la Berlin School très progressive aux douces et mielleuses mélodies du New Age. Le résultat? Eh bien ça dépend de vos attentes! De votre ouverture d'esprit et peut-être aussi de votre patience afin d'apprivoiser cette voix irréelle et virginale de Isgaard Marke qui se moule fort bien aux nappes de synthés et qui résiste aux assauts tempétueux des séquences et des rythmes agressifs Rainbow Serpent. Et même si STRANGER effleure les nuances romanesques et oniriques du New Age, le duo exploite toujours ses rythmes bouillonnants. Les structures sont houleuses et nerveuses avec de très bons passages atmosphériques qui sont ici et là engloutis par la doucereuse voix de l'Ange des sables.
Une longue saga musicale de près de 70 minutes divisée en 13 actes qui se collent en une longue mosaïque musicale, STRANGER débute comme une avalanche de sons entendue de loin. Intense s'annonce avec un lointain vent sombre et sinueux qui flotte au dessus de percussions et sonorités hétéroclites, tout en fractionnant son souffle pour créer une nuée de couches qui valsent lentement dans un vide cosmique. Des orchestrations déchirent cette atonale danse des vents alors que des percussions tombent et déboulent telle une chevauchée dramatique sur des dunes désertiques, fermant Intense pour dériver nonchalamment vers Éléments 1 et ses souffles réverbérants qui mugissent dans un univers métallique. Les percussions reprennent le rythme. Elles martèlent une cadence endiablée, soutenue par une ligne de basse aux débits rapides et ondulants et une ligne de séquences dont les ondulations se moulent discrètement aux accords de claviers saccadés pour circuler en boucles syncopées. Du beau et puissant Rainbow Serpent se déroule dans nos oreilles, avec des rythmes complexes et fous entourés d'un synthé aux lourdes nappes qui fouettent les ambiances et sonorités hétéroclites qui sont recouvert par la suave voix d'Isgaard avant de plonger dans Elements 2 et ses accords qui se dandinent parmi des pulsations amphibiennes. Un carrousel de séquences tournoie autour d’une belle ligne de synthé mélodieuse dont les envolées circulaires sont caressées par des strates orchestrales et de suaves vocalises pubertaires. Le rythme de Leave & Love galope sur une ligne de basse séquences aux ondulations lourdes. Un mouvement syncopé qui tourbillonne autour des lignes de synthé mélodieuses et des murmures éthérés d'Isgaard. Un bon titre chanté qui détonne dans le baroque et complexe univers de Rainbow Serpent. C'est ce genre de titre qui accroche et dont l'air colle aux oreilles sans trop savoir pourquoi. Nous continuons notre avancée dans cet univers de dualité où les rythmes, parfois sauvages, et les douces harmonies de Rainbow Serpent sont jumelés aux chants oniriques de leur invité. Beyond New Worlds naît d'une superbe fusion cosmique et aquatique. Une rencontre entre l'univers cosmique et analogue de Jean-Michel Jarre et le monde sans description de Rainbow Serpent. Une lente nappe de synthé flotte et coule dans un état d'apesanteur, embrassant une ligne séquencée aux accords fractionnés et moulant un rythme chaotique. La voix d'Isgaard vient couvrir cette rythmique comm