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  • Writer's pictureSylvain Lupari

['ramp]: Doombient.one - verbrannte erde (2003) (FR)

“Doombient.one - verbrannte erde est un album sombre et lourd qui est imprégné d'une ambiance de métal en fusion”

1 kaeltekrieg 4:48

2 antistatik 10:39

3 kryogen 1:39

4 freundliches feuer 7:49

5 kaelteinduktion 8:40

6 reizgas 12:12

7 gefrierbrand 14:20

(CD 63:32)

(Dark Ambient EM)

(C'est une de mes premières chroniques)

Enregistré lors d'un concert à Dorsten en Allemagne, doombient.one - verbrannte erde n'est sorti qu'en édition limitée. Mais est maintenant disponible depuis 2018 en format téléchargeable sur le site Bandcamp de ['ramp]. Et c'est tant mieux puisque cet album était très représentatif de Frank Makowski et Stephen Parsick, un duo allemand qui était fort influencé par les œuvres sombres et ambiantes d'un trio allemand; Tangerine Dream.

Album concept, doombient.one - verbrannte erde est une lente procession industrielle qui flirte avec une approche de musique abstraite hautement progressive. kaeltekrieg présente une introduction très obscure. Les nappes de synthé sont figées en suspension, bougeant à peine dans une lourdeur atmosphérique. On perçoit de faibles modulations, annihiler par de sombres vrombissements qui s'installent en maîtres des lieux. Velléitaire et statique, l'ambiance est ténébreuse. Les froissements d'ailes métalliques qui éraflent ces ambiances dans un lourd silence incompréhensible et augmentent cette inconfortable vision apocalyptique d'un champ de batailles sonores où les notes semblent agoniser. Nous sommes dans l'univers oppressant de [´ramp]! Cet étrange duo s'amuse à modeler des ambiances tordues par des effets sonores mécaniques et métalliques. Sans rythmes précis certes, mais on a toujours cette sensation d'être en mouvement même que parfois les implosions des masses ambiosoniques semblent forger ses rythmes ambiants et évasifs. Une séquence bourdonne au loin sur des riffs étalés en cascades. Tranquillement, antistatik nous traîne dans un univers grouillant d'une vie mécanique où des percussions bigarrées et des poussière d'acier poussent un rythme aux étranges modulations. Un chœur patibulaire fredonne une secrète incantation alors que de partout fusent des sonorités industrielles. Elles modulent un tempo sans structure qui crache des percussions éparses sur des bouts d'air d'une guitare bien effilée et une panoplie d'effets sonores qui ne sont pas étrangers à cette fascinante procession des métaux, comme pour une messe industrielle. Une fusion des folies et des bizarretés que l'on rencontre tout au long de ce spectacle unique.

Si kryogen est un souffle sans fin, c'est uniquement pour se remettre de l'invasion de antistatik et pour reposer nos oreilles des décibels à venir avec freundliches feuer; un titre hautement mécanique aux très belles modulations rythmiques. C'est comme des gémissements de fer forgé dans une haute distorsion qui se moule et fusionne à un rythme hésitant qui est troué de solos de synthé et/ou guitare dans une ambiance érodée par la froideur métallique. Avec cette sensation de métal bien enfoncée dans les oreilles que kaelteinduktion est la bienvenue. Et ce même si les vibrations des pulsations de la fin soulèvent nos sourcils, puisque déjà reizgas agite ses pulsations d'une façon désordonnée sur de denses strates de synthé liées entre de souples modulations. Mais le mouvement de reizgas demeure statique et se fige aux éclectiques sonorités industrielles que nous avons croisées sur kryogen. Sans être totalement identique, reizgas confirme la thèse d'un album concept même avec ces passages plus toxiques. gefrierbrand est un lent mouvement de dégrisement auditif. C'est doux, voire cosmique, et ça s'étire jusqu'aux confins d'un système mécanique industriel.

Audacieux et déconcertants, Frank Makowski et Stephen Parsick ne font aucun compromis en transcendant cette vision d'une musique sombre et ambiante. Doombient.one - verbrannte erde est un album sombre et lourd qui est imprégné d'une ambiance de métal en fusion. On s'imagine fort bien flotter dans les hauteurs d'une aciérie, alors qu'en réalité nous sommes à l'intérieure de la bête. À l'intérieur de ['ramp]!

Sylvain Lupari (10/03/06) ***½**

Disponible au ['ramp] Bandcamp

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