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  • Writer's pictureSylvain Lupari

REDSHIFT: Oblivion (2004) (FR)

Updated: Dec 5, 2021

A part quelques bons moments, Oblivion m'a laissé sur mon appétit

1 Oblivion 10:28

2 Leave the Light On 5:54

3 Flow 12:31

4 Under The Sun 3:00

5 Runes 14:47

6 Small Bright Light:Gone Out 6:40

(DDL 53:20)

(England & Berlin School)

Enregistré en studio, OBLIVION marque un nouveau départ pour Redshift. Le guitariste Rob Jenkins a tiré sa révérence. Donc, exit guitare électrique! Pour le remplacer, Mark Shreeve fait appel à son bon ami Ian Boddy. Comme pour Halo, l'œuvre a été composé et performé par Mark Shreeve, sauf Flow fait avec la complicité de son partenaire dans l'aventure Arc. Autant le dire d'emblée, OBLIVION m'a laissé sur mon appétit. À part quelques bons moments, la pièce-titre et Flow, le reste de l'album, sonne beaucoup comme du déjà entendu. Mais en ce qui concerne les ambiances de terreur, Mark Shreeve s'est carrément surpassé ici!

La pièce-titre débute comme un bon Redshift sait le faire. Brises ténébreuses et pulsations arythmiques jettent un canevas de terreur où hululent ces voix qu'on ne veut pas entendre. Le débit est rapide, sans être entraînant jusqu'à le séquenceur lance une ligne de rythme cabossée qui ondule dans une démarche de fanfaron. D'autres accords de clavier suivent le pas, alors que les effets sonores se concentrent autour de voix gémissant de frayeur. Mais peu importe, le rythme tisse son ver-d'oreille. Pas de guitare? Pas de problèmes puisque le groupe instaure des riffs de claviers sonnant comme des boucles de guitare. Cette introduction monte en intensité jusqu'à frapper la barrière de 5 minutes. Là, Oblivion stagne dans une phase atmosphérique constituée des battements de son ouverture et d'un échantillonnage de voix et murmures. Ça dure une 60taine de secondes lorsque d'autres riffs se mettent en mode rock, restructurant la deuxième phase de Oblivion en un gros rock électronique du style England School unique à la signature de Redshift et où tremblent les murs comme les tympans. C'est lourd, sombre et intimidant! La finale est aux portes de nos tympans lorsque les derniers ions sombres sautillent comme des goblins moqueurs sous l'enchantement d'une fine ligne de synthé, toujours à cheval entre la lumière et l'obscurité. Ainsi est fait Oblivion et ainsi seront fait les phases rythmiques et atmosphériques de l'album. Théâtrale comme cinématographique, Leave the Light On est plus atmosphérique et propose une mélodie qui s'évapore dans des bruissements organiques. Quasiment pastorale, l'ambiance est à découper au couteau tellement elle est dense. En fait, l'impression d'être dans un caniveau dégoulinant des sueurs de la peur imprègne ces ambiances qui sont propulsées par de violentes brises, faisant ressurgir cette mélodie disparue dans les profondeurs abyssales de l'introduction.

Ces vents s'acheminent vers l'ouverture dystopique de Flow. Des drones sinueux parcourent son ciel, régurgitant le trop plein de sons sur un délicat piano qui tente de charmer une faune aviaire. Ça ne prend pas de temps pour que les tintements des enfers se mettent à faire étinceler une mélodie dansant comme un pantin désarticulé. Une pulsation espacée sert de base aux tintements d'où se détachent des arpèges moirés qui dansent dans leur ombre. La pulsation s'accélère autant que ces bouts de mélodies séquencées qui virevoltent dans un micmac d'ombres rythmiques et mélodiques. Une nappe de voix énergiques s'imposent après la 6ième minute, accompagnant ce rythme devenu fondu dans une phase poly percussive. Les ions sauteurs aux couleurs métissés vibrionnent autour des accords de piano électrique et s'accrochent à l’intensité d'Ian Boddy jusqu'à ce que Flow soit absorbé dans une finale où les drones gargouillent jusqu'à Under The Sun. Ce titre noir coule ses courtes minutes dans une ambiance Méphistophélique où les sons prennent des apparences comme des hoquets de frayeur qui vont au-delà de l'entendement. C'est comme si Mark Shreeve réécrivait le livre du sang en musique. Ça vous donne une idée de la dimension de Under The Sun. Runes est dans la lignée des bons Redshift et Arc, mais dans une façon plus progressive sinon expérimentale. Son ouverture est en tout point identique; vents sombres et pulsations croissantes qui roulent sous des vents qui atteignent des proportions tonales sidérantes. Entre ambiant ténébreux et rythme stationnaire puissamment infernal, Runes demande des ajustements de volume afin de préserver la raison. Je ne pense pas que ça deviendrait un de mes titres favoris du catalogue de Mark Shreeve et Cie. Small Bright Light:Gone Out est une longue finale du genre ambiant ténébreux très connu du répertoire Redshift. C'est ok, avec de bonne pointes d'intensité. Sauf que la gang à Shreeve a déjà mieux paru dans une telle proposition. Un peu comme l'ensemble de OBLIVION d'ailleurs.

Sylvain Lupari (15/03/07) ***½**

Disponible au Redshift Bandcamp

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