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RENE VAN DER WOUDEN: Atmospherics in a Nutshell (2018) (FR)

“Au final, c’est un bon album d’un MÉ difficile à apprivoiser, mais pas trop compliqué non plus, avec un titre très accrocheur”

1 The Surface 16:57 2 To have the Atmospherics in You 12:37 3 When the Coastline hits the Sea 5:13 4 The open Dream of the Lindenstrasse 22:43 REWO Music

(DDL 57:32)(Cosmic Rock)

René van der Wouden est un personnage très particulier dans les sphères de la MÉ. Celui qui érige ses compositions derrière ses influences de Jean-Michel Jarre est aussi fécond que bien des artistes dans l'univers Bandcamp, où il peut signer 2 à 3 albums par année. Sauf qu'une cassure au niveau de sa productivité est survenue entre 2015 et 2016, éloignant un peu le synthésiste Hollandais de son écriture musicale. Un seul album est apparu en 2017, Trust, alors que 2018 semble vouloir être une année de renaissance pour celui qui ne fait jamais les choses comme les autres. À priori, sa musique, composée autour des thématiques mélodieuses, semble avoir ce besoin d'errer dans des longs corridors d'ambiances et de complexité afin d'expulser cette surcharge d'improvisation du style des années analogues que René van der Wouden exploite et contrôle d'une façon qui lui donne toujours plus d'attraits que d'animadversion. Et c'est un peu l'histoire de ATMOSPHERICS IN A NUTSHELL, un album qui demande un peu plus d'ouverture d'esprit pour apprivoiser le monde coloré du synthésiste Hollandais.

En conformité avec le genre de longs titres dans le registre de la MÉ, The Surface débute avec un ballet anesthésiant animé de lignes de synthé morphiques dont les extrémités se caressent dans un univers bondé de tonalités cosmiques. Les étoiles scintillent alors que les bouts d'ailes sonores effleurent des nappes de voix astrales. Graduellement, ces ambiances, qui flirtent entre du Jarre et du Vangelis, cimentent un panorama dont la lourdeur le rend apathique. Des accords de clavier dessinent alors une approche mélodieuse légèrement animée, alors que les nappes de synthé et de voix s'empilent dans une forteresse d'ambiances. Des percussions manuelles animent The Surface un peu après les 6 minutes, structurant une approche rythmique très Mind Over Matter tandis que des coups de caissons graves redirigent le rythme vers un genre d'EDM dont les solos de synthé forment une symbiose avec les accords de clavier. Évoluant sans déborder, la musique et son rythme atteignent les frontières de l'harmonie vers la 12ième minute, là où une finale ambiosphérique et ambiosonique prend d'assaut une paire d'oreilles friande des tonalités hétéroclites de la MÉ. To have the Atmospherics in You ne perd pas de temps avec les détails! Le rythme éclot dès la première seconde avec une ligne de séquences dont les fluides oscillations et les grandes enjambées imparfaites accrochent du tonus à nos pieds. Ce bon rock électronique très entraînant propose aussi des percussions électroniques savoureuses, comme des claquettes de guignols, qui accompagnent la gradation des tonalités des séquences dont les continuelles oscillations sont maintenant solidifiées par de sobres percussions. Des arrangements cosmiques et des complaintes de synthé ajoutent de la viande autour de l'os de cette structure qui affiche une belle progression dans sa vivacité tout en trouvant sa façon d'élaborer de bons solos de synthés qui flirtent toujours avec ce besoin de dégager des fils harmonieux dans les décors musicaux de René van der Wouden. Après ce titre très accrocheur, When the Coastline hits the Sea propose un petit 5 minutes de méditation avec une formule développée dans l'introduction de To have the Atmospherics in You. Lent et surtout très calme, en avons-nous besoin? Mais dans tous les cas, cela pourrait être un très bon prélude au plus long titre de ATMOSPHERICS IN A NUTSHELL où du haut de ses 23 minutes, The open Dream of the Lindenstrasse propose une structure légèrement en mouvement. Son introduction est très cathédralesque avec des nappes de violon qui flottent avec une vision de sérénité. Pourtant, le rythme qui suit est comme un hymne de combat avec une structure soutenue par des lignes de séquences et des percussions dont le débit ascendant est idéal pour les harmonies sifflées du synthé. Cette structure est avalée par des nappes de voix, autour de la 6ième minute pour renaître 120 secondes plus loin dans une approche plus ambiante ornée de beaux éléments percussifs. Les synthés sont plus en mode déco ici et gratifient des effets ainsi que des bouts de mélodies et/ou de solos à un long fleuve de rythme et à ses nuances qui en font une structure toujours en mouvement et dont la faune tonale la rend séduisante à découvrir.

Dans l'ensemble, c'est un bon album d'une EM pas facile à apprivoiser, mais pas trop compliquée non plus je dois dire, de René van der Wouden. Un artiste très agréable à découvrir.

Sylvain Lupari (02/06/18) ***½**

Disponible au René van der Wouden Bandcamp

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