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  • Writer's pictureSylvain Lupari

RENE VAN DER WOUDEN: Sounds of Silence (2020) (FR)

Deux albums consécutifs très solides de REWO en 2020 sont un grand plaisir pour tous les fans de EM, surtout quand ils sont aussi bons

1 Improbable 9:39

2 Sounds of Silence 8:54

3 Cloudy Mysteries 11:29

4 In the Calmness of a Blue Evening Sky 11:18

(CD-R/DDL 41:20)

(Berlin School)

Dans une vision cinématographique d'un Western futuriste où le vent souffle des brises sur une vieille cabane avec un seul carillon à sa chaine, Improbable nous entraine dans l'improbable de René van der Wouden. C'est le séquenceur qui perce le mystère de cette brume inexplicable avec une série d'ions sauteurs qui alternent vivement, comme les jambes des nageuses synchronisées ou encore ces coups de ciseaux qui meurtrit le vide. Ce mouvement alternant et dérivant à besoin de cette splendide ligne de basse pour décoller dans un panorama rempli d'étoiles, scintillantes comme filantes, où le bleu et le noir se confondent dans l'horizon. Cette basse forge un rythme coulant comme un bon Groove cosmique que des percussions, œuvrant comme un métronome et son bec en bois, stabilisent. Devenu légèrement entraînant et plus festif mais toujours assez cosmique ce cha-cha, à qui il manque un cha, devient enserré pour d'innombrables couches de synthé dont les orchestrations, on peut même ajouter les solos, sont les proies des influences de Vangelis. Un très beau titre qui ouvre un autre très bel album de REWO. Toujours confortablement installé dans ses studios, pandémie oblige, René van der Wouden nous gâte avec deux albums sortis presque coup sur coup avec des sujets plutôt dépareillés. Si Cinnamon Horizons visait carrément dans les sphères de Tangerine Dream, SOUNDS OF SILENCE défie l'impossible en créant des rythmes ambiants qui nous ramène 40 ans auparavant. Aux racines de la Berlin School. Entre Vangelis, Bernd Kistenmacher, Klaus Schulze et Ashra, REWO nous fait danser dans des couloirs rythmiques stigmatisés dans une époque où l’expérimentation des nappes de brume se faisait toujours avec une lueur de romance.

C'est après quelques écoutes de la pièce-titre que je décèle cette mélodie fantôme ayant un vague air de Klaustrophony que nous trouvons dans l'album Dreams. Ce rythme de Sounds of Silence travaille fort pour justement sortir d'une introduction tissée dans ces brumes denses cachant ces cris de chauve-souris mythiques des armoiries KS. Il arpente dès lors sa longue et lente excursion tout en accélérant graduellement la cadence sous un ciel rempli d'ombres et de souvenirs. Cette promenade dans des forêts mythiques est comme une brèche dans ce titre légendaire où REWO restructure une approche qui est moins expérimentale et plus séduisante dans un doux Berlin School ambiant où les nappes qui accompagnaient souvent les moments de romances de Manuel Gootsching, dans New Age of Earth et plus tard dans Echo Waves, nous ramène presque 40 ans plus tôt. Des lamentations spectrales flottent comme des ombres de vampire dans l'ouverture de Cloudy Mysteries. Des gorges sonores restituent des gargouillements organiques qui deviennent des amas de sons bourdonnant comme des milliers de petits drones habillés comme des abeilles. Voilà de quoi se nourrit le décor de cette ouverture qui se remplie de wooshh pelletant ces particules sonores industrielles en avant, allant jusqu'au point des 4 minutes.

C'est à ce point que REWO structure le plus beau moment rythmique de SOUNDS OF SILENCE. Les ions gambadent et sautillent avec plus de fluidité que dans Improbable, créant une belle structure hypnotique avec des tintements d'étoiles polaires qui scintillent ici et là. Le mouvement se dandine quasiment avec un ballant envoutant sous un ciel musical nimbé de stries écarlates qui définies la menace des ombres se substituant à des nappes de synthé doucement invitante pour que l'on ferme les yeux et que l'on s'imagine gambader avec des particules sonores sous les caresses des aurores boréales. In the Calmness of a Blue Evening Sky propose une texture ambiante avec des boules clignotantes et leurs teintes argentées qui sautillent et gambadent sur le faux pré institué par un assemblage de nappes chloroformiques. Les séquences et les arpèges qui y gambadent donnent une musicalité à ce mouvement des wooshh et wiishh dont les contours inégaux créent de brises sonores qui amplifient le jeu des séquences/arpèges. Le mouvement apporte une légère nuance dans son évolution minimaliste par une soudaine impulsion qui donne plus de vigueur et d'élans aux ambiances de In the Calmness of a Blue Evening Sky. Des voix murmurant la quiétude astrale se greffent à cet amoncellement de nappes devenu masse sonore dérivante avec les activités des ions jouant innocemment jusqu'à ces impulsions/implosions reviennent réanimer cette musique avec de longs élans qui n'affectent pas la récréation des éléments harmoniques qui se feront aspirer par la fin. La fin de SOUNDS OF SILENCE qui porte assez bien son titre pour un album défini par de très bons mouvements de séquenceur flirtant avec les étoiles…Bon travail René!

Sylvain Lupari (19/11/20) ****¼*

Disponible au REWO Bandcamp

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