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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ROBERT SCHROEDER: 30 Years After (2009) (FR)

Un rapide tour d'horizon sur la carrière d'un des grands noms de la MÉ contemporaine

1 30 Years Before 2:14

2 Hypnotics 8:10

3 All You Can Dream 9:52

4 Modifiers 7:43

5 Let It Flow 5:04

6 Destination Galactica 8:35

7 A New Message 11:21

8 Mood Control 14:25

9 30 Years After 8:24

(CD/CD-r 75:48)

(New Berlin School, New Beat EM)

Voilà déjà 30 ans que Robert Schroeder nous charme avec sa musique qui suit constamment une tangente aussi innovatrice que déroutante. Et pour fêter l'évènement, l'homme aux mille rythmes et aux visions musicales tout autant diversifiées présente un album qui se veut un survol musical de ses 30 années. 30 YEARS AFTERn'est pas une compilation, mais plutôt une fresque créative qui représente les différentes orientations rythmiques d'un artiste qui est le précurseur d'une MÉ que l'on a baptisé le down tempo, le hip-hop et le groove de l'électronique.

30 Years Before ouvre avec une courte rétrospective de Harmonic Ascendant, album paru en 1979, avec comme thème musicale la fabuleuse intro de ce titre culte. Sous une voix ocrée d'un voile tétanisé, Robert y explique les aléas d'une époque où la créativité était l'enjeu majeur dans la conception d'une œuvre de MÉ. Doucement nous dévions sur le rythme plus moderne de Hypnotics avec une séquence construite sur des percussions et une rythmique de basse hypnotique où une guitare électronique disperse ses accords parmi un piano solitaire et des avalanches spontanées de percussions; une marque de commerce des rythmes de Schroeder. Des strates en boucles, asservies de voix voilées, surplombent cette douceur musicale qui se forme dans une approche spatiale. All You Can Dream augmente un peu la cadence avec de fins accords d'une E-guitare et des percussions de style groovy qui sont nappés dans un synthé enveloppant et une belle ligne de basse sensuelle. Légèrement stroboscopiques, les séquences ceinturent un mouvement qui tangue entre le cosmique et le downtempo sur un superbe piano qui se fond à une approche séquencée aléatoire ainsi que de brèves incursions oratoires du synthésiste Allemand.

Ici, comme partout dans l'opus, le synthé épouse des mouvements moulants et flotte avec une errance cosmique rêveuse qui rappelle les premiers mouvements de la MÉ. Des percussions, un peu comme des pulsations arythmiques, ouvrent un Modifiers qui hurle à travers un synthé caustique. Tôt, le mouvement devient saccadé et explose sur des percussions qui roulent comme un tonnerre chimérique dans une sphère ralentie par les lourdes nappes synthétisées. Vers la seconde minute, le rythme devient plus soutenu sur un bon jeu de percussions et une sinusoïdale lourde et spasmodique enveloppée d'un synthé non moins pesant. Un titre très près de la techno des Chemical Brothers (dont l'inspiration Schroeder est évidente) qui a du punch et qui va faire vibrer n'importe quel plancher de danse, surtout avec sa lourde basse résonnante.

Let it Flow fait dans un autre registre avec une approche plus doucereuse et plus moelleuse. Pulsations, basse et accords pulsatoires évoluent sur un rythme freiné par une structure rêvasseuse. Beau, doux et sensuel, comme seul le musicien peut le faire avec ses éclats de synthé qui font des cercles comme un doigt fait ses ronds dans l'eau. L'intro houleuse de Destination Galactica roule avec des oscillations en cascade sous les nappes d'un synthé accrocheur. Le mouvement est ceinturé d'une séquence rotative dans un moule sonore percuté par des percussions aux forts roulements aléatoires. C'est un long titre sur une approche rhythmique fracturé par des permutations souples dont les strates synthétisées survolent de pesantes réverbérations saccadées. A New Message est la perle des perles sur 30 YEARS AFTER. Un rythme langoureux sur une É-guitare qui libère ses notes à l'ombre d'une nostalgie romanesque dont les souffles se perdent dans les douceurs d'une cadence légèrement ondulante. Flottant, rêveur et merveilleusement tendre c'est du bonbon pour l'âme et les oreilles. Martèlements tribaux lourds fusionnés à une basse sensuelle et un synthé flottant aux éclats vivants; voilà la structure de Mood Control. Le plus long titre de son 20ième album exploite un rythme hypnotique avec de brèves incursions cosmiques. Tergiversant entre la space-music et les rythmes vitaminés, Robert Schroeder clôture 30 YEARS AFTER avec la pièce-titre. Ça débute par une intro cosmique qui se fait allumer par des percussions frappant aux portes du cosmos, créant un rythme suave et traînant sur un synthé valsant dont les solos saxophonés parfument l'ambiance de belles tirades harmonieuses. C'est de la poésie électronique drapée de chœurs mellotronnés qui pullulent à merveille sur un opus qui se veut un splendide et poétique retour sur la carrière d'un des grands noms de la MÉ contemporaine.

Sylvain Lupari (30/09/09) ***½**

Disponible chez Spheric Music

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