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  • Writer's pictureSylvain Lupari

RON BOOTS: Detachment of Worldly Affairs (1994) (FR)

Meilleur album de 94, un autre solide album de Ron Boots qui laisse ses empreintes dans un style maintenant connu comme le Netherlands School

1 Detachment of Worldly Affairs I 11:54

2 Cool Down 7:07

3 Detachment of Worldly Affairs II 7:49

4 Lachrymation 12:60

5 Breath the Living Air 9:55

6 Free Flying Spirits 13:45

7 Far Bounderies 9:20

(CD 72:28)

(Sequencer-based Netherlands School)

Je dois admettre que partir à la découverte de l'univers Ron Boots est l'équivalent d'une belle chasse aux trésors. Après mon agréable audition de Different Stories and Twisted Tales, me voilà à explorer les méandres sonores de DETACHMENT OF WORDLY AFFAIRS; un album étonnant où des rythmes lourds s'arriment à des passages plus cosmiques, voire hétéroclites, afin de créer un des beaux albums des années 90. Un album où l'on saisit aussi la nette influence de Ron Boots sur des artistes tels que Rainbow Serpent, Pyramid Peak, Axess, Gert Emmens, Certamen et ainsi que plusieurs autres noms qui meublent nos oreilles avec une approche musicale que l'on appelle le Netherlands School.

Et ça part avec des mugissements métalliques qui rugissent parmi des cerceaux sonores flottants. Detachment of Worldly Affairs I offre une intro aux tonalités éclectiques qui s'animent auprès d'une belle séquence. Une séquence qui ondule sur une structure de basse chaleureuse à laquelle s'ajoutent les bonnes frappes de batteries de Harold Van Der Heijden qui uni son rythme à un clavier aux accords saccadés et un xylophone aux frappes cristallines. Le clavier s'isole et s'échappe pour insuffler une approche mélodieuse minimalisme qui accroche l'oreille. La structure rythmique amplifie sa présence autour des solos de synthé virevoltant avec langueur sur ces séquences subdivisées où leurs échos moulent un agréable canevas mélodieux. Comme toujours, l'univers musical de Ron Boots est dense et riche. Et cet album reprend a peu près là où Different Stories and Twisted Tales se concluait. Cool Down ramène le rythme dans une proportion plus près de la ballade électronique avec un doux synthé aux souffles d'un sax virtuel et aux fins accords hésitants sur une fine structure de basse qui pulse d'un délicat beat rêveur. C'est aussi une douce ballade électronique qui occupe l'introduction de Detachment of Worldly Affairs II. Une ouverture chaleureuse qui coule vers une structure aux sonorités plus riches avec ses éclats dramatiques et ses éléments cosmiques qui flottent entre de bons solos de synthés et une cadence aux spirales légèrement syncopées.

Après une lente intro truffée de sonorités de métal tordu qui se fond à un synthé aux souffles sinistres, une superbe séquence anime Lachrymation. Initialement elle sautille innocemment, joignant son rythme pudique à des percussions aux subtils battements tribaux qui animent un tempo enrobé d'un velours synthétisé. Une autre séquence plus harmonieuse se colle à cette étonnante danse astrale qui bat sous un doux synthé ouaté avant d'embrasser une phase ambiante. Une courte phase où le rythme reprend ses droits sous des solos aux impulsions spectrales. Un très bon titre qui est un classique de MÉ séquencée. Après une ouverture fracassante, Breath the Living Air prend une envolée très ambiante avec une ligne de basse qui ondule sous un ciel bardé de polyèdres cosmiques muent par un synthé aux multiples souffles et accords cristallins. C'est un étrange néant de lumières et de sons percé de la voix fantomatique de Ron Boots qui engendre une sorte d'hypnose cérébrale. Après ce repos cérébral, Free Flying Spirits nous sort de ce coma prismique avec un superbe jeu de séquences qui hoquète à l'ombre de belles frappes de percussions et des stries synthétisées qui dessinent une trame musicale extrêmement puissante. De tous les albums de MÉ que j'ai entendu dernièrement, ce titre doit être un des plus lourdes et mélodieux à se frayer une route entre mes oreilles. C'est du rythme riche qui prend racine sur des séquences dont les vibrations et les résonnances font un enchaînement perpétuel sur des percussions tribales qui ajoutent une touche surréaliste à un titre totalement débridé. Far Bounderies conclut DETACHMENT OF WORDLY AFFAIRS avec une excursion cosmique où tout est en suspension. Un long titre ambiant avec ses éclats de claviers qui ornent un firmament de lourdes vagues synthétisées avec des chœurs astraux psalmodiant une ode à la sérénité.

Remixé et réédité en 1999 par le label Groove nl, DETACHMENT OF WORDLY AFFAIRS est une pure merveille de Ron Boots qui y multiplie les rythmes débridés sur des séquences audacieuses et développe une approche mélodieuse qui sied si bien à son style qui est assez robuste. Un très bel album, selon moi son meilleur de cette période, qui a été primé par les fans de MÉ à titre du meilleur album de 1994 où, encore une fois, Ron Boots approche toutes les formes musicales d'une Berlin School qui est devenue la source du mouvement de la Netherlands School.

Sylvain Lupari (17/03/10) *****

Disponible chez Groove nl

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