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  • Writer's pictureSylvain Lupari

SKOULAMAN: Byssed (2021) (FR)

Il y a l'embryon d'un superbe ver d'oreille qui se cache dans cette mélodie ambiante

1 Intro 5:19

2 Illusion 9:34

3 Fata Morgana 13:33

4 Poly 15:24

5 Byssed 15:57

6 Sheltered by a Flash of Rays 12:42

(CD/DDL 72:30)

(Cosmic & melodious Berlin School)

Bas Broekhuis a eu une excellente initiative en décembre dernier de mettre une partie de ses installations à l'usage d'artistes voulant faire une prestation qui sera retransmise en direct sur You Tube. Le 12 décembre dernier était la date du concert de Skoulaman. Un excellent concert dont la ritournelle mélodieuse est restée accroché dans un des corridors de mon ouïe. Après le concert de Ron Boots gravé dans l'album When it Gets Dark, c'est autour de Hans Van Kroonenburg de nous présenter BYSSED. Et le jaune fleuri sur fond de bleu étincelant est une pochette invitante à une séance de méditation New Age! C'est par contre dans un environnement où les couleurs du Cosmos chatoient avec la douceur des rythmes hypnotiques de la vieille Berlin School que ce spectacle nous soit offert en CD et dans une bien meilleure captation sonore.

L'écho de quelques effets percussifs se perd dans une ligne de synthé dont la larmoyante ascension rencontre l'origine de ces percussions. Intro dit ce que ça veut dire! Dans une masse sonore en légère montée, Skoulaman étend des nappes d'asthénie et d'amertume, sonnant tellement comme la French School de Jean-Michel Jarre, où se collent une mélodie dispersant ses arpèges qui seront le point d'enclume de cet album. Déjà, ils résonnent majestueusement dans l'ascension Berlin School cosmique de Ilusion. Les nappes qui structurent son ouverture sont comme ces couleurs caramel et vanille que l'on brasse les yeux dans le vide. Une ligne de basse-séquences se soude à ces nappes et fait entendre son lent mouvement ascensionnel. Les perles en verre émiettent une chanson éthérée qui scintillent en symbiose avec les discrets fredonnements astraux. Des cliquetis percussifs stimulent la fluide ascension de cette ligne de basse-séquences qui montent dans une sphère nourrie de beaux solos et peinte de quelques graffitis sonores, certains plus audacieux. Le tintement des arpèges, cognés doucement sur une enclume en verre, est doucereux et son voile de résonnances couche une mélodie ambiante ayant une ascendant prismatique. La ligne de basse-séquences s'isole afin de mieux se diviser, créant une approche rythmique avec des éléments lourds et résonnants qui gambadent et s'entrecroisent avant que Illusion redevienne une masse sonore aspirant la vie avant de s'éteindre avec une rébellion en son sein. À partir de là, le cœur mélodieux de BYSSED se dévoilera de plus en plus après chaque 4 minutes et des poussières de ses prochains titres.

Alors, ces deux lignes du séquenceur reviennent faire grimper nos émotions dans le solide Fata Morgana. Son ouverture est plus tempétueuse et prépare nos oreilles à entendre un beau synthé déposer ses solos ayant une teinte flûtée. Le séquenceur reprend sa route ascensionnelle dont le cadre minimaliste est inondé de beaux solos aux dimensions cosmiques. Mélodieux, ce rythme irradie sa présence avec un contour plus lumineux qui s'entend et se voit même. L'imagination aidant. La sensation que le rythme prend un peu plus de vigueur s'accroit lorsque nous entendons des arpèges imiter sa tournoyante danse circulaire. Pour un album en concert, chaque titre est rescapé en étant isolé l'un par rapport à l'autre. C'est donc dans une nouvelle enveloppe introductive, qui a toujours un lien avec l'introduction précédente, que nous arrivons à Poly, le diamant brut de BYSSED. Son magma sonore remue à peine. Les nappes de synthé et les ondes de sons se tiraillent sans trop le vouloir. Les murailles de woosshh et de waasshh se dressent en un corridor ambiant où tintent ces arpèges orphelins qui traînent dans tous les quartiers de BYSSED. Et puis, cet engin rythmique que l'on discernait à peine dans le dernier segment de Illusion revient hanter nos oreilles avec plus de force dans son timbre et sa vélocité. La ligne de basse-séquences et les arpèges sautillant avec la grâce des ions sculptent un phénoménal moment de danse sphéroïdale dans un Cosmos qui n'aura jamais paru aussi humanisé ici qu'ailleurs. Ça y est! Cette foutue mélodie toujours inexplicable dans mon ouïe jaillit avec la perfection de son timbre. Elle étend son pouvoir d'attirance juvénile dans un lent tourbillon où les éléments rythmiques comme mélodiques jouent au saute-moutons avec des à-coups invisibles. Ces sons alternant évincent les atmosphères de leurs étreintes sautillant jusqu'à plus sons. Cette danse éthérée revient après une autre ouverture dépareillée dans la longue pièce-titre. Si la mélodie est la même, son décor est modifié par des solos de synthé plus progressif et une vitesse légèrement plus accentuée. Mais non, je ne la trouve pas redondante. C'est comme gravir les invisibles escaliers pour aller dormir avec les étoiles. J'aurais pensé qu'avec un titre tel que Sheltered by a Flash of Rays que Skoulaman avait de nouveaux plans musicaux en réserve. Quelle ne fût pas ma surprise dès que les arpèges se sont mis à danser en solitaire avant de reprendre leur forme mélodique qui hante mes oreilles depuis que j'ai visionné ce concert. Maintenant, je l'ai dans les oreilles. Et ce n'est pas parce que j'ai écouté cet album au moins 6 fois depuis que j'arrive à la conclusion de cette chronique que je vais changer d'idées.

Sylvain Lupari (21/04/21) ****¼*

Disponible chez Groove nl

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