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Writer's pictureSylvain Lupari

SOUND COMBUSTION: The Eye of the Storm (2021) (FR)

Cet album demande un peu plus de patience et d'ouverture que Magnetic Island

1 The Eye of the Storm 27:04

2 Sunrise Industry 4:34

3 Twilight Air 12:14

(CD/DDL 43:52) (V.F.)

(Prog EM, England School, E-Rock)

Il faut avoir les reins solides et une extrême confiance en ses moyens pour choisir un titre d'ouverture de 27 minutes à un nouvel album. C'est le défi de Sound Combustion qui décide de suivre les préceptes de Magnetic Island afin de construire un nouvel album intitulé THE EYE OF THE STORM. Sauf qu'il n’y avait pas un titre de cette durée là sur le premier album du musicien Anglais Marakas, mais bel et bien une belle brochette de titres qui ont sans doute inspiré son second album sur un label indépendant.

Donc, la pièce-titre débute avec un effet de bolide prenant un virage sur une piste de course en Formule 1. Ce vent mécanique se transforme en une onde mouvante bourdonnante. En un Dark Ambient avec une tonalité acrylique d'un bleu métallique où le synthé sifflote un air obsédant. Et lorsque la rage du mouvement diminue, on perçoit un peu plus ce chant, de même que cette pluie crépitant sur une nappe de voix éthérées. On vient à peine de franchir la 4ième minute que des bruits électroniques et d'étranges murmures d'humanoïdes nous guident vers une première zone de transition dans The Eye of the Storm. Les 5 premières minutes sont derrière nous que le premier mouvement du séquenceur libère une ligne qui fait bondir ses ions de concert avec des percussions et autres effets percussifs qui en imitent la cadence. Un clavier juxtapose une ligne mélodieuse qui roule sur les harmonies rythmiques du séquenceur contre tonnerres et éclairs. Des gargouillis séduisent une écoute attentive au changement de rythme qui impose une structure à la Geoff Downes, une trentaine de secondes après la 8ième minute. La structure de The Eye of the Storm change pour devenir un bon rock avec une essence orchestrale. De beaux solos roucoulent et coulent sur un rythme entraînant guidé par de bonnes percussions électroniques et des effets percussifs toujours aussi séduisants. Le synthé revêt sa tonalité d'ouverture en élaborant un peu plus cet air obsédant devenu sibyllin, un signal pour que le séquenceur retourne repenser une autre attaque ultérieure. Entretemps, le titre franchit une première zone de transition atmosphérique d'où émerge une ligne de clankers à la fin de la 13ième minute. Une autre ligne d'ions sauteurs suit les courbes zigzagantes de ces nouvelles oscillations, jusqu'à amener The Eye of the Storm vers un gros rock électronique lourd et savoureusement entraînant. Victime du surplus de créativité de Sound Combustion, le titre bouge encore pour entrer dans une autre zone de transformation même pas 3 minutes plus loin avant de revenir sous la forme d'une ballade électronique pour finalement se terminer dans les astres et leurs corridors d'une noirceur où on tisse le vide. Mais au final, le temps n'est pas le principal problème de The Eye of the Storm…Il y a de très gros moments dans ce titre qui n'ont pas été suffisamment exploités, me laissant sur mon appétit.

Après une structure aussi alambiquée, Sunrise Industry est le bienvenu avec son enveloppe de rock électronique bien ramassé par de bonnes percussions et des riffs de clavier orchestraux. Le rythme est nerveux et la mélodie, même le refrain, sont accrocheurs avec une tonalité en mode synth-rock des années 90. Ça fait du bien et ça ressemble pas mal à ce qu'il y avait sur Magnetic Island. La première nappe de synthé dans Twilight Air est suivie par un cortège de nappes dont les modulations sont à peines significatives dans cette structure ambiante pourtant plus éthérée ici qu'ailleurs dans THE EYE OF THE STORM. La preuve? Ces chants et pépiements de moineaux à la phonétique impeccable! C'est avec une texture atmosphérique que Sound Combustion à choisi de terminer son second album. La seule période de transition s'effectue autour de la 5ième minute avec un mouvement croisé de deux lignes de rythmes qui structurent un Berlin School ambiant. Des nappes de voix, riches en émotion, nous amènent au bord des frissons tandis que, monte et descend, ce rythme ajoutera une suite d'arpèges qui carillonneront avec ces trompettes célestes qui délimitent les paysages des dieux oniriques.

Je dirais que ce THE EYE OF THE STORM de Sound Combustion requiert un peu plus de patience et une plus grande ouverture que pour celle de Magnetic Island avant de plaire et d'être confortable face à la progression proposée par Marakas. Et tout réside dans sa longue pièce-titre…

Sylvain Lupari (09/10/21) ***½**

Disponible au Sound Combustion Bandcamp

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