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  • Writer's pictureSylvain Lupari

STOCKMAN: Experiment 545 (2012) (FR)

Experiment 545 est un brillant album où les down-tempos plongent dans des panoramas sonores psychédéliques et abstraits

1 Experiment 545 11:22

2 Contamination 10:52

3 Toxic Atmospheres 8:35

4 Genetic Code 10:29

5 The Last of its Kind 7:39

6 Strange Reflections 8:50

(CD-r 57:47) (V.F.)

(Ambient and psy down-tempos)

Il y a de ces surprises qui nous pètent dans les oreilles et Stockman en est tout une. Des vents musicaux et des bruissements de métal se mêlent à des gazouillis de bestioles extraterrestres. L'intro de Experiment 545 flotte dans un bouillon de tonalités vivantes lorsqu'un fin mouvement de séquences fait tinter ses notes comme le vent souffle les carillons. Et un bon down-tempo infiltre nos oreilles. Le rythme est suave, mou et très suggestif. Il ondule par la force des percussions sur ce lit d'arpèges miroitant qui scintillent dans une pluie de bruits blancs. Et 83 secondes plus tard, plus de rythme. Les ambiances de l'intro reviennent hanter nos oreilles avec un collage d'échantillonnages sonores plus expérimental qui appelle un monde de détresse ou une vie éthérée empourprée de tonalités biscornues. C'est selon notre imagination. Et le rythme revient près de 3 minutes plus tard. Roulant sur ses percussions et éclatant de mille prismes, il dure au-delà des 150 secondes avant de retourner se réfugier dans les souffles irisées d'une finale plus sereine. EXPERIMENT 545 est le 6ième opus du musicien Belge Godfried Stockmans qui est actif sur le label Syngate depuis 2003 avec l'album The World of Azquan. Musicien chevronné qui compose de la musique depuis le début des années 80, Stockman s'impose comme une figure de proue dans l'art de la musique abstraite, d'où la parution de son 5ième album sur la division Luna du label Allemand. EXPERIMENT 545 présente près de 58 minutes de musique expérimentale dont les down-tempos aux harmonies nasillardes me rappellent les mouvements séquencés de Software. Mais avant d'embrasser ces rythmes, il faut décoder les messages électroniques qui flottent comme des menaces pour l'ouïe tout autour de ces mouvements égarés. Au final, cet album s'avère être aussi beau qu'une pluie des percidés dans les abstractions d'une aurore boréale triturée de chants magnétiques bizarres.

Contamination présente une lente intro soufflée par de belles lignes d'un synthé qui dégage ses parfums de vieil orgue. La ténébreuse ambiance se recouvre d'un voile d'inconfort avec une pléiade de tonalités aux goûts de métal chauffé à blanc qui hurle d'une voix abstraite. C'est un peu comme entendre le chant des baleines à travers un dôme recouvert de verres brisés. Des tonalités plus graves fait fuir ces chants ésotériques, entraînant la carcasse de Contamination dans un haut niveau de radiation. Des petites séquences se mettent à voltiger vers la 5ième minute. Nous savons qu'il y aura rythme, mais on en ignore la forme. Les séquences valsent et font du saute-lapin dans le vide alors que d'autres séquences plus noires éclatent d'un mouvement circulaire. Des percussions feutrées et une autre ligne plus escarpée tissent un rythme maladroit qui avance furtivement sur la douceur d'une mélodie qui peine à filtrer son harmonie. Ce segment de rythme de 4 minutes évolue avec finesse, dégageant de belles bribes de mélodies électroniques qui sied fort bien aux nuances qui enveloppent cet imposant ouvrage abstrait qu'est EXPERIMENT 545. Toxic Atmospheres est le seul titre à présenter un rythme constant. Et quelle structure de rythme! C'est un bon down-tempo que Stockman offre à nos oreilles avec un rythme sautillant dans des harmonies carbonisées de pépiements abstraits. Une ligne de basse épouse la cadence des percussions qui s'offrent quelques instants de répit pour glaner le plus d'éléments soniques qui iront bien dans le décor sonore de Toxic Atmospheres dont les ambiances cosmiques à la Jean-Michel Jarre s'invitent sans retenue ainsi qu'un doucereux passage à la James Bond à saveur oriental. Superbe et tout à fait inattendu! Des gargouillements recouvrent la tranquille et cosmique introduction de Genetic Code. La musique dérive tranquillement vers un rythme ambiant avec des cliquetis tout timides qui cliquent comme des cymbales en peaux de soie avant qu'un lent down-tempo ne morde à l'hameçon et instaure un rythme claudiquant.

L'ambiance est onirique avec des souffles aux intonations d'oracles qui sifflent et flottent comme des caresses d'éther alors que tranquillement, le rythme plus prononcé aidant, les gargouillis refont surface et chassent l'ambiance poétique qui flottait dans les mystères de Genetic Code. Plus j'avance et plus j'aime. The Last of its Kind ne fait rien pour refroidir ce coup de foudre avec sa superbe mélodie pianotée dans un amas de percussions aux cliquetis débordant de vivacité et ses ombres de synthé qui flottent comme des pleurs endeuillés. C'est un très beau titre où le noir et le blanc cohabitent dans une étonnante symbiose harmonique. Les bourdonnements qui introduisent Strange Reflections se fractionnement et se transforment en étrange clameur d’une foule captive. Ces souffles qui respirent comme les brises de Vuvuzela roulent comme une tornade verticale sur un mid-tempo bariolé de tonalités hétéroclites. Encore, Stockman séduit avec une structure somme toute aux apparences très banale mais dont la séduction passe par ce maillage de sonorités éclectiques qui moulent autant les ambiances que les rythmes parallèles. Et il faut entendre cette étonnante symbiose nous morde les oreilles jusqu'à la toute fin, très abrupte en passant, pour saisir toute la dimension de ce dernier opus de Stockman.

Un coup de cœur! Ça n'arrive pas souvent et lorsque ça arrive, on le souligne avec empressement. Je m'en veux d'avoir oublié cet album de Stockman sur le coin de mon bureau. Le nom, le titre et le label m'effrayaient un peu. Et comme les années d'expériences en écoute me l'ont si bien appris; il ne faut pas se fier aux apparences! EXPERIMENT 545 est un album génial où le down-tempo trempe vraiment dans des effluves de psychédélisme et de l'abstrait sans jamais versé dans un univers sans saveurs ni attraits. Si les premiers bruits semblent suspects, laissez les minutes passées et vous accrocherez sur les premiers rythmes de la pièce-titre. Le reste n'est que formalité. Un grand album qui me donne le goût de découvrir cet artiste qui semble se plaire dans le genre de rythmes ambiants aux arômes psychédéliques.

Sylvain Lupari (09/07/13) ****¼*

Disponible au SynGate Bandcamp

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