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Writer's pictureSylvain Lupari

Synth Replicants Cyclus TWO (2023) (FR)

Des sons TD dans une musique non TD qui retiendra votre attention si vous êtes fan de l'univers TD de la fin des années 80

1 Song of the Faun 11:26

2 Silence in the Distance 5:11

3 Floating Tangerine 9:26

4 Let the Dream Live 8:30

5 Born by the Waterfront 6:48

6 The Quest 4:34

7 Cyclus TWO 5:23

8 Kiev in the Winter 8:00

9 The Girls from Liberty City 8:00

(DDL 67:20) (V.F.)

(E-Rock, New Berlin School)

On parle beaucoup de Perge et de Arcane comme étant les artistes qui rayonnent dans leurs visions musicales très Tangerine Dream de toutes les périodes, mais particulièrement celle des années 80. À cela, il faut ajouter le nom de Synth Replicants qui, pour un 4ième album consécutif, amène mes oreilles vers des territoires extatiques. CYCLUS TWO est son voyage musical inspiré par les jeux RockStar Games et GTA V. Et Per Thomhav, l'homme-orchestre derrière Synth Replicants, propose une musique électronique qui se colle aux structures du Dream de la seconde moitié des années 80. Et même un peu au-delà, soit la période Seattle ne serait-ce que pour la tonalité des percussions électroniques. Si les titres affichent les influences du vaisseau musical d'Edgar Froese, c'est assez différent au niveau musical. Certes les percussions, le séquenceur et cette brise musicale teintée de cette tonalité flûtée des albums Le Parc et Underwater Sunlight portent les armoiries du Dream, mais les structures de compositions et les arrangements portent le sceau progressif de Synth Replicants, donnant ainsi un savoureux mélange qui va amener vos oreilles là où les miennes ont niché le temps d'écouter ce très beau CYCLUS TWO.

Une ligne d'arpèges cadencés s'extirpe d'une nébuleuse ouverture qui est dominée par l'ombre musicale d'un mellotron et une onde de synthé écarlate qui signe des acrobaties astrales dans l'effet vibratoire d'une nappe de basse. Song of the Faun prend ainsi vie, autour de la 100ième seconde, avec un mouvement de rythme zigzaguant. Le séquenceur libère des arpèges sauteurs dans une chorégraphie rythmique à 2 volets où l'approche zigzagante se mélange à un mouvement giratoire plus ascensionnel. Les influences d'Edgar Froese et de Chris Franke sont nettement dominantes. Per Thomhav ajoute des percussions électroniques. Leurs coups ont cette texture élastique qui alimente un écho, donnant plus de profondeur à ce titre qui migre vers une phase plus mélodieuse autour de la 5ième minute. Le débit des percussions devient plus accentué, de même que la couleur des frappes. Ce jumelage séquenceur et percussions électroniques, ainsi que les modulations dans leurs timbres, est à la base des 9 structures de CYCLUS TWO. Synth Replicants y déposera une variété d'éléments percussifs pour le plaisir de nos oreilles. Ici, des effets organiques, genre croassements cadencés, s'ajoutent, de même que des accords de clavier qui y chantent et dansent tout en tentant d'épouser cette structure de rythme parfois fluide, à cause des percussions, et parfois saccadé, à cause de l'alternance des ions sauteurs. Le synthé lance ces bribes d'harmonies qui ont cette essence flûtée et qui nous charme à plusieurs endroits dans l'album. Leurs courtes arias caressent cette ombre de basse vibratoire dont l'aspect sombre constitue la base du panorama de Song of the Faun. Silence in the Distance suit avec une approche de rock électronique structuré bien plus sur les percussions, dans un style synthpop des années 80, que le séquenceur. Certes, une ligne d'arpèges sautille en un long chapelet sériel dans un effet d'alternance serré. Mais les percussions dominent cette structure où les effets électroniques, autant percussifs que d'ambiances, rehaussent la valeur rythmique. Le clavier éparpille une belle vision harmonieuse dans la seconde partie du titre qui nous fait entendre aussi une chorale gréco-romaine. Floating Tangerine est un très beau titre si on aime la prise du mellotron sur le rythme. Le séquenceur forge un débit vif et saccadé avec un bel effet de dribblage, on dirait que les ions sauteurs trébuchent, qui est ralentit par une dense voile du mellotron. De la brume gothique à des airs de flûte enchanteresses, le mellotron exploite toute sa richesse sur ce rythme très bien emmitouflé, même avec l'ajout des percussions qui sont plus sobres ici. Let the Dream Live propose un rythme léger, genre ballade. Un rythme plus sobre avec une vision légèrement teintée des mystères de l'Ouest Américain. On dirait TD lors de sa tentative de séduire ce public au tournant des années 90. Les années Seattle. Sauf qu'ici la musique possède une belle chaleur lyrique avec un synthé qui libère des harmonies qui flottent dans une structure un brin New Age et qui sont parfumées de cette délicate texture de flûte séraphique.

La première moitié de Born by the Waterfront est plus atmosphérique que rythmique. Pourtant, des percussions et des accords cadencés claquent, résonnent et répondent en quelque sorte à leur écho. Le synthé multiplie des chants harmonieux qui ont une teinte plus nostalgiques qu'enjouées, même si un diapason émotif est nettement présent. Le séquenceur tricote en secret une ligne de rythme qui se fait entendre dès la seconde minute. Son discret mouvement est ondulatoire. Il accélère le pas une minute plus loin, structurant ce mouvement croisé conçu sur le zigzag et le dribblage des ions sauteurs. Il devient plus fluide alors que les harmonies du synthé et du clavier deviennent plus lunaires. C'est avec un air gothique du mellotron que le court mais très séduisant The Quest expose le rythme lourd et résonnant de ses percussions. C'est une ouverture qui fait très Tangerine Dream des années Stratosfear. Le séquenceur vient y délier des séquences qui défilent en de brefs zigzags. Ce jumelage des percussions et du séquenceur crée deux structures en opposition rythmique, alors que le mellotron, sa brume et ses harmonies flûtées, nous amènent dans une vision cinématographique d'un genre de The Keep mais dans une tonalité plus analogue. Moins ténébreuse et nourrie selon les préceptes de ce jumelage du séquenceur et des percussions, la pièce-titre offre une belle structure de rythme fluide avec un beau jeu de dribblage des ions sauteurs sous un firmament musical noyé par les harmonies de flûte éthérée, quasiment New Age, du mellotron. Kiev in the Winter propose une ouverture nébuleuse tissée dans les pénombres des froides nuits d'hiver. On y entend des accords de guitare grattés sporadiquement le mur des ambiances dans une longue introduction atmosphérique qui me fait penser à du The Alan Parsons Project et le titre What Goes Up... de l'album Pyramid. Le titre se développe en un bon rock électronique entrainant avec un jumelage rythmique plus cohérent et plus mélodieux. Les pads brumeux de synthé, différents effets sonores et les accords errants de ce qui semble être une guitare complètent un décor qui se colle assez bien au sens de son titre. Après sa courte introduction (plus ou moins 30 secondes) portée par des rafales de drones, The Girls from Liberty City propose rien de moins que le titre le plus accrocheur de CYCLUS TWO. Les arpèges cadencés ont une délicieuse texture de xylophone et épousent assez bien l'entrain des percussions électroniques qui ont cette tonalité synthpop et du Dream des années Miramar. Le synthé aussi d'ailleurs. Il éparpille de très bons solos sur une structure de rythme en mouvement mais qui maintient toujours la cadence d'un bon rock électronique agréablement cerné par des solos de synthé mélodieux et des harmonies qui tirent vers une teinte arabique.

J'aime le son et l'univers de Synth Replicants! Et j'aime encore plus cette façon qu'a Per Thomhav de marier ses influences à son style à la fois mélodieux et bien séquencé qui n'affecte pas pour autant sa vision qui est toujours un peu plus audacieuse. C'est exactement l'essence de ce CYCLUS TWO où l’intérêt pour certains titres se développe au fil des écoutes.

Sylvain Lupari (26/05/23) ****½*

Disponible au Synth Replicants Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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