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  • Writer's pictureSylvain Lupari

TANGERINE DREAM: The Sessions iii (2018) (FR)

Des parfums de Thorsten Quaeschning et Picture Palace Music remodèlent ceux de Tangerine Dream Phase 8, mais pas ceux d'Edgar

1 10.05pm Session - Hanseatic Harbour Lights 35:14

2 09.10pm Session – Ost 42:42

Eastgate ‎| 083 CD

(CD 77:56) (Berlin School, E-Rock)

J'imagine qu'il faut écouter attentivement! Mon premier rendez-vous avec THE SESSIONS iii a été couci-couça. J'ai réécouté! J'ai fait fi de cette introduction, trop usuelle mais oh combien nécessaire dans une session d'improvisation. J'ai écouté, sans images. Juste le son. Brume anesthésiante, effets de cordes que l'on triture, timides nappes de voix célestes et un somptueux air de flûte. Cette flûte? J'avais aimé à la première écoute. Elle est tributaire des premières ambiances de Tangerine Dream avec Peter Baumann au mellotron. Et puis le violon. Maudit que j'ai peur qu'Hoshiko Yamane soit une roche dans un soulier. Comme Linda Spa et son saxophone! Mais ici, il est doux et près des tonalités d'un synthé. Ces synthés, comme les éléments percussifs pétillant ici et là, tissent des effets comme de l'encre sur un buvard. Et le mellotron et sa flûte! J'imagine un dense brouillard, bleu de ses cendres industrielles, alors que des éléments percussifs ceinturent les ambiances. Cette légère pulsation, qui battait aussi timidement que le violon faisait entendre ses effets, change de vitesse après les 8 minutes. C'est l'envolée de 10.05pm Session - Hanseatic Harbour Lights qui devient un véritable rock électronique à la sauce Berlin School. Le mouvement du séquenceur est en mode ascendant, comme un train sur des dunes de ouate. Et le violon! Il revient faire chanter ses cordes qui lancent de bons solos et qui se les fait hachurer par des séquences vives et incisives. Le mouvement épouse une tangente qui nous est très familière où le violon, le synthé et des effets de guitare s'entrelacent et échangent leur place dans un tourbillon rythmique accentué par des séquenceurs et des effets percussifs qui encodent le rythme avec une texture spasmodique. Du grand Berlin School qui reprend son oxygène dans une phase d'ambiances à la Picture Palace Music autour des 20 minutes. Les ambiances projetées par le piano sont superbes et le panorama respire ceux de Natatorium. Mais le rythme n'est jamais éteint. Il bat avec des battements éparses. Et une ligne sourde attend sa renaissance qui viendra pleinement, et pour un bref instant, autour des 27 minutes. Son mouvement est violent, comme un train fou, et revivra sa genèse à l'envers où les effets sonores, comme les applaudissements, sont plus nourris. En fait, je ne sais toujours pas pourquoi mon premier rendez-vous était ordinaire…

09.10pm Session – Ost est sans doute le titre le plus déjanté de ces sessions d'improvisation entreprises au début 2017. Les ambiances introductives sont garnies d'effets sonores qui forment ces nuages inexistants de brume blanche lorsqu'un train quitte le quai du psychédélisme. Après plus de 15 minutes d'attente à cette gare, le rythme mord nos oreilles avec une floppée de séquences, de pulsations, d'effets percussifs et de riffs de violon. Il arpente difficilement ces patterns imaginaires de dunes ascendantes avant d'exploser dans un lourd rock qui est furieux d'être prisonnier dans l'œil d'un tourbillon de sons. Une autre phase d'ambiances avant qu'il ne réexplose (bis et re bis) dans des textures où les empreintes de Thorsten Quaeschning et de Picture Palace Music refaçonnent celles du Dream sans Edgar. 09.10pm Session – Ost achèvera son parcours comme il est arrivé. Laissant tout de même une belle empreinte d'un Tangerine Dream Phase 8 revampé par une vision plus audacieuse que sur les 2 premiers The Sessions.

Sylvain Lupari (16/10/19) *****

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