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  • Writer's pictureSylvain Lupari

THANECO & ROMERIUM: Exploring The Trappist (2021) (FR)

Thaneco & Romerium accordent leurs visions afin de nous réserver de belles surprise

1 Trappist-1 7:00

2 1b 7:39

3 1c 7:08

4 1d 10:01

5 1e 11:39

6 1f 8:44

7 1g 10:35

8 1h 10:24

(CD-R/DDL 73:14)

(Cosmic Berlin School)

Le 22 février 2017, la NASA annonçait la découverte de planètes ayant la taille de la Terre. TRAPPIST-1 est le nom choisi pour désigner cette désormais célèbre planète. Son système comporte 7 mondes rocheux, tous avec un potentiel d'eau à leur surface. C'est aussi le sujet de cette 4ième collaboration du musicien Grec Thaneco et le synthésiste Hollandais Romerium. EXPLORING THE TRAPPIST est un bel album divisé en 2 temps. Soit une délicieuse première partie portée par des rythmes assez près du Berlin School et une seconde partie plus ambiante. La musique est estampillée de graffitis musicaux cosmiques avec des titres qui représentent le code de l'exoplanète. Disponible en CD-r de haute qualité, avec belle pochette à six panneaux conçue par Thanos Oikonomopoulos et en format téléchargeable sur le site Bandcamp de Thaneco. Les rythmes sont beaux autant que les mélodies, dont quelques-unes restent ancrées dans nos mémoires, alors que les titres ambiants ont tous un petit quelque chose de séduisant.

Une onde de sons montant tranquillement expose un dégradé qui flotte avec des effets cosmiques. Unique, elle subdivise sa masse pour engendrer d'autres lignes errantes qui suivent une trajectoire parallèle. Des voix absentes se greffent au trajet de Trappist-1. Son mouvement ambiant détache d'autres ondes, tous aux couleurs séraphiques. Le choc survient autour de la 4ième minute. Des ondes sombres font trembler les horizons en même temps qu'une comptine séquencée se met à tournoyer comme un carrousel diabolique, traçant le premier croquis rythmique de Trappist-1. Des arpèges tintent sur place, alors que les couleurs dégradés des ondes du synthé virent à l'obscur et que le rythme tournoie avec plus de vigueur jusqu'à ce que les vents et effets cosmiques l'amènent au silence. 1b nait d'une réverbération qui étend son fil irradiant sous les fougères sonores d'une faune d'effets sonores cosmiques ressemblant drôlement aux dialogues entre robots et cyborgs. Le fil ténébreux devient un mouvement du séquenceur qui subdivise ce rythme pulsatoire pour inviter une autre ligne afin de supporter ces très beaux accords sonnant comme une guitare. Une guitare acoustique qui émiette ses romances sous des effets de voix et de bruissements, apportant une nuance psychédélique à 1b. C'est très beau! Le style Berlin School n'hésite pas à entrer dans la danse en amenant avec lui ces nappes de brume fumigènes qui nourrissent les ambitions chthoniennes des années 70. Le mouvement accoste un court pont d'ambiances aussi vers sa 4ième minute. Un moment d'une 30taine de secondes où les riffs de la six-cordes acoustique et la brume tétanisée emplissent oreilles et yeux rêveurs. Le rythme renait avec plus de douceur, soutenu plus par la guitare que le séquenceur, pour entrer dans une phase morphique afin de nourrir ses dernières secondes. Un très beau titre mes amis! 1c propose un moment plus solennel avec des cognements de tambours symphonique résonnant dans une atmosphère cosmique et ses décorations tonales. Un moment cinématographique intense!

Les murmures difformes et les bruissements inachevés abondent dans les terres fertiles de EXPLORING THE TRAPPIST et 1d en fait une bonne exposition dès son ouverture. Par la suite une membrane oscillatrice se met à courir, initiant le même schéma pour le séquenceur. Deux lignes de rythme se scindant pour osciller dans un beau Berlin School, 1d offre un spectacle tonal d'une profondeur émotive inouïe avec ce chant morose et nostalgique d'un synthé affable. Un autre mouvement du séquenceur vient danser la claquette dans ce cosmos se remplissant peu à peu de percussions sans destination. Faire du bruit pour faire du bruit, faire du rythme pour faire du rythme, j'ai rarement entendu un titre aussi poignant et énergique en même temps. Par la suite, nous entrons dans la zone sans rythmes de ce nouvel album de Thaneco & Romerium. 1e propose une texture ambiante avec des bourdonnements réverbérants et des nappes de synthé pour le moins méditatives. La vision est assez sibylline avec cet enlacement entre les drones et ces nappes sereines. Des cognements se font entendre tandis que d'autres nappes s'invitent, alors que les bourdonnements s'amplifient et prennent d'autres formes et autres couleurs. On y entend des ululements perdus dans cette masse tonale qui développe plus son penchant abyssal que méditatif. 1e prend alors une tournure dramatique sauf que les arpèges moirés qui tintent tout en errant cherche plus à imposer une vision prismatique. Les vents obscurs et ceux plus creux nous amènent 1f et sa texture de psybient cosmique. Des effets musicaux et autres effets de voix extraterrestres jalonnent les presque 9 minutes du titre qui s'enfonce dans l'obscurité des astres. 1g nous convie à une belle ballade lunaire avec un mouvement ascendant du séquenceur dans un cosmos dont les particules étoilées tombent comme des serpentins dans les chants d'un synthé aux airs de mellotron. Ces harmonies cousues dans l'inexplicable s'expriment par des wah-wah et deviennent un fil de mélodie qui chante autant qu'accompagne le rythme dans les wiiishh et woosshh cosmiques. Une autre ligne de rythme mélodique s'éveille vers la 5ième minute. C'est ainsi que naît d'autres mélodies indépendantes, dont des voix caverneuses et celle d'une suite d'arpèges séquencés qui chantent autant que dansent avec grâce, comme ces caresses de mains de fée sur une longue harpe. L'ouverture de 1h fait dans le dramatique avec une note grave qui devient un genre de murmure pour prendre le timbre d'un sifflet. Ce dernier titre de EXPLORING THE TRAPPIST est comme un gros esturgeon cybernétique qui ramasse toutes des sections d'autres titres et des notes égarées dans les sols des 7 premiers titres de cet album. Cette immense pot-pourri est assemblée de morceaux incohérents qui donnent une autre version possible à cet album. Avait-on vraiment besoin de 1h?

N'empêche, EXPLORING THE TRAPPIST du duo Thaneco & Romerium demeure un très bel album! Les deux complices parviennent à accorder leurs visions à distance afin de nous réserver de belles surprise. Et cet album en est une bien belle…

Sylvain Lupari (19/06/21) *****

Disponible chez Thaneco Bandcamp

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