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  • Writer's pictureSylvain Lupari

TONAL ASSEMBLY: No Solid Ground (2021) (FR)

Tout ici est fait pour aimer chaque instant, séquencé ou mélodieux, dessiné est pour ne plaire qu'à notre passion de mélomane

1 From Afar 8:10

2 Rendez-Vous At Proxima-B 6:30

3 Floating 11:17

4 Winter in Bochum 7:06

5 December 7:37

6 Yanhuo! 5:29

7 Thunderstruck 12:31

8 Waking Up 7:37

(CD/DDL 66:20)

(Melodious and rhythmic EM)

Des vents venant de loin, des pépiements d'oiseaux de la forêt et des tonnerres sont parmi les éléments sonores qui s'agrippent à un balancement horizontal en vue d'amener From Afar à nos oreilles. Quelque deux minutes plus loin, le rythme éclot avec un effet caoutchouteux dans une ligne organique du séquenceur. Un autre ligne, ayant un ascendant plus mélodieux que rhythmique, s'invite avec un effet zigzagant. Cette ligne part et revient en mode circulaire et mes oreilles ont cette impression qu'une autre ligne du séquenceur infiltre cette démarche titubante, créant ainsi un délicat effet stroboscopique. Et lorsque toutes ces séquences convergent dans un point de saturation, où même quelques-unes se mettent à dribbler, Dr. Taede A. Smedes couche un premier refrain électronique composé de voix éthérées cédant la quiétude du moment à un synthé et ses nombreux solos. La deuxième partie de From Afar est plus opaque, en ce sens que Tonal Assembly ajoute une ligne de basse pour supporte le flux rythmique et des solos d'un synthé dont un qui s'échappe pour accompagner d'un air mélodieux la dernière démarche rythmique solitaire du séquenceur. J'avais hâte d'entendre de quoi serait fait le prochain album de Tonal Assembly. Disons que le dernier projet du Dr. Taede A. Smedes en était un très mélodieux à nos manger les tympans, mais aussi tranquille qu'une douce brise musicale. J'avais émis le souhait que le docteur puisse continuer sur les rails de Lost And Found In Imaginary Landscapes. C'est exactement de quoi est fait NO SOLID GROUND. Ce très bel album de MÉ est conçu avec une belle tonalité du séquenceur qui n'hésite jamais à structurer des rythmes dont la complexité réside dans le choix des tons. Ces rythmes sont progressifs avec de belles lignes de mélodies qui y sont attachées de façon à capter notre intérêt alors qu'ils cherchent toujours à progresser. Les synthés sont aussi dominants que le séquenceur avec des solos et des lignes mélodiques sifflées dans des tempêtes de tons stimulées par une écriture intelligente du Dr. Smedes.

Rendez-Vous At Proxima-B s'extirpe péniblement du marécage tonale de son ouverture avec une ligne du séquenceur à peine formée. Titubant pour offrir une démarche de plus en plus convaincante, elle devient le précurseur d'un solide rock électronique dont les essences de Tangerine Dream se perdent dans la voluptuosité des solos de synthé, mais pas dans son excellente vision mélodieuse. Simple et efficace! Plus difficile à apprivoiser, Floating appartient à la catégorie des rythmes structurés par un séquenceur en mode création. Émergeant après 100 secondes de brumes intersidérales, le séquenceur sautille en marchant avec des effets résonnants de fixer à son contour. Le synthé s'empare du moment en enlaçant ce rythme vibrionnant de bons solos torsadés qui s'enroulent autour de cette structure devenue plus verticale. L'effet d'écho dans les solos remplit le fond, de même que cette courte mélodie asiatique qui cède sa place à un riche mellotron. Hypnotique, le rythme bondissant poursuit sa route en rencontrant les mêmes éléments, sauf pour les effets d'un synthé à l'alarme industriel puissant capturé dans un gros filet réverbérant un peu après la 6ième minute. Soit en plein cœur de cette mélodie orientale qui a pris le dessus sur le rythme linéaire et bondissant. Des explosions feutrées, des froissements industriels et des gouttes de sons nous introduisent à Winter in Bochum. L'air est très solennel avec la présence de clairons sonnant comme des synthés, alors que derrière les gouttelettes de son projettent une première vision rythmique. C'est plutôt à un carrousel que nous devons une présence rythmique hypnotique où il pleut toujours de beaux solos de synthé ayant une touche à nous donner des frissons, à refouler une larme dans ce titre qui respire une intense vision dramatique. Le séquenceur trébuche autour de la 5ième minute, déstabilisant le rythme qui délaisse ses rotations circulaires pour entreprendre sa vision Berlin School, sa vision ascendante dans une masse de brume qui nous conduit aux ténébreuses harmonies des cloches d'églises.

December nous propose une belle balade lunaire débutant par un lit d'arpèges ascendantes défilant à une vitesse surréelle pour une ballade. Le ton des arpèges et celui des percussions/pulsations est pourtant sans appel. Les claquements de doigts résonnent dans le décor blanchâtre où finissent par couler ces notes d'une harpe céleste sur le corps trop ferme de cette ballade. Tranquillement December ramasse tout ce qui tombe, incluant coups tintant sur une enclume et des sabots de bois s'entrechoquant. Le débit devient alors une forme de spirale avec des coups de staccato qui reniflent un air de danse. Sauf que la musique revient à sa case départ avec une guitare qui éparpille bien ses quelques notes dans un élan de répétitions où chantent toujours ces éléments trappé dans la grâce de cette ballade devenue spirale. On flairait un air de danse? Yanhuo! nous le délivre avec un rythme sculpté dans les influences de Moonbooter pour les ballades de musique de danse cosmique et de Jean-Michel Jarre au niveau éléments cosmiques comme parfois rythmiques, genre claquements de mains électroniques et synthé agonisant sur une ligne de basse vrombissante. Il y a de l'énergie au pouce carrée ici! Ici et dans Thunderstruck, le titre que j'affectionne le plus dans NO SOLID GROUND. L'intro se passe dans les tourments des tonnerres qui se font transpercer par des solos plaintifs d'un synthé en mode guitare. Si les séquences tourbillonnent en arrière-scène, c'est plutôt un très beau chant astral qui nous soulève les poils des bras alors que dehors il pleut et tonne. Le rythme s'active tout juste avant d'entrer dans la 4ième minute. Dans une vitesse ascensionnelle faisant du surplace, il tourbillonne sans cesse autour des pulsations de basses séquences. Les solos de synthé jouent avec des effets de pépiements alors que la brume solidifie sa notion orchestrale. Le crescendo bien installé, la batterie électronique renverse la vapeur avec une sauvage attaque juste avant la 7ième minute. Élaborant des textures rythmiques moulées dans les bons moments de rock, je pense à The Who ici, le rythme suit une tangente en déroulant une texture spasmodique qui grossit à chaque coup de tonnerre. Les 5 prochaines minutes sont endiablées. Entre le jeu magnétisant du séquenceur et cette furie renouvelée par des percussions et les explosions météorologiques, la vision mélodique saccadée et finement nuancée demeurent les plus accompagnants d'un titre que je ne me lasse pas encore d'écouter. Direction iPod, section plus beau titre en MÉ! Waking Up débute avec des craquements de bois torturé par des flammes et un drôle de bruit, comme une grossière imitation de stridulations entre insectes géants. Inattendu est donc ce piano qui nous souffle une belle mélodie acoustique sur des cendres organiques. On croirait être dans les douceurs de Meditation No.1 lorsqu'un mouvement spiralé du séquenceur désarticule sa ligne en filament spasmodique, amenant ce piano une structure de easy-listening sur un rythme noué dans l'enchevêtrement de lignes de rythme dans ce qui devient une belle ballade électronique dans un très bel album qu'on écoute parce que c'est beau.

Un très bel album que ce NO SOLID GROUND! Tout ici est conçu afin que chaque note de clavier, chaque souffle du synthé et que chaque ion du séquenceur vont l'un dans l'autre comme si c'était la chose la plus naturelle dans cet Eden musical qu'a su créer ce Dr. qui était un pur inconnu juste avant Lost And Found In Imaginary Landscapes en 2019. Avouez que ça sort de l'ordinaire…

Sylvain Lupari (07/04/21) *****

Disponible au Tonal Assembly Bandcamp

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