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  • Writer's pictureSylvain Lupari

UNDER THE DOME: Almagest (2020) (FR)

Douze ans qui sonnent comme un! La musique d'Under The Dome a toujours ces charmes démoniaques si réconfortants pour les oreilles

1 Beach Train 5:47

2 Sundunes pt. 1 4:13

3 Earthrise 2:50

4 Pyramid of Symex 4:14

5 Monolith 8:46

6 The Blind Watchmaker 16:08

7 Berlin 11:43

8 The Naiads 5:18

9 Sonar 6:02

10 Thirteen Bells 4:32

(CD-R/DDL 69:34)

(England & Berlin School)

Lorsque nous avons un coup de foudre intense et immense pour un album d'un tel artiste, il est juste normal de s'attendre à ce que l'artiste répète l'exploit, toujours selon les goûts personnels. The Demon Haunted World par Under The Dome fait partie de cette liste de 10 albums que j'amène tout le temps lors de mes déplacements, de mes voyages. C'est un album parfaitement équilibré entre les rythmes gras et durs versus ses ambiances et les mélodies qui y circulent. Un mélange d'ambiant et de violence tout à fait unique! On m'a dit que Bellerophon lui était supérieur. Je l'ai entendu quelques fois, et effectivement il cache de beaux petits moments. Et donc, ALMAGEST? Sa pochette est superbe avec sa vision psychédélique où on voit Claude Ptolémée, celui à qui on doit cet Almageste, cherchant à fuir sa thèse. Et la musique? Bof, je ne sais pas! J'ai du écouter ce dernier album de Grant Middleton et Colin Anderson au moins une douzaine de fois. Et toujours je n'arrive pas à pincer pour ALMAGEST. Disons qu'il n’atteint pas la barre de mes attentes. Mais il demeure un très bel album qui nous prend encore par surprises, notamment avec son ouverture époustouflante.

Des percussions électroniques, dont ces fameuses queues de crotales, et une ligne de basses séquences croisent leurs efforts dans un fougueux rock électronique à la Jean-Michel Jarre, les crotales pétillant toujours. Vivifiant et entraînant, le rythme de Beach Train est l'équivalence de son titre avec des fragrances qui stimulent notre intérêt pour réentendre Launch de Bellerophon. De magnifiques solos de synthé, uniques à la signature de UTD, injectent des acrobaties sonores jusqu'à ce qu'une ligne de basse réinjecte du tonus au rythme autour de la deuxième minute. Et nous restons dans ce décor familier lorsque les tintements de glockenspiel couche une ligne de mélodie que le synthé, et sa voie hybride, tente d'améliorer. Superbe! Le rythme déborde jusqu'à Sundunes pt. 1 qui introduit un bruit de machines résistant aux vagues et aux étranges lamentations ectoplasmiques dans une vision cinématographique cataclysmique. Colin Anderson est comme ce guitariste que sa blonde vient tout juste d'abandonner! Et ses accords solitaires sont vite absorbés par des faisceaux de synthé apocalyptique où je m'attends à une autre explosion rythmique. Earthrise me donne ce que je souhaite. Le rythme est statique et pétille sur place entouré par des éléments musicaux, incluant de bons solos de synthé et des accords mélodieux, qui le tiraillent de tous côtés. On tombe vite à l'excellent Pyramid of Symex et sa faune sonore rempli de gargouillis régurgitant des gros vers réverbérants. Riche de ces effets, et autres plus iconoclastes, le titre stagne dans un bouillon artistique composé de larmes de synthé qui sont égales à celles d'un Thérémine. Encore une fois, la stridence de ces tonalités sont uniques à la musique du duo Anglais. Monolith se révèle sous une pluie. Rampant sur sa ligne de basses pulsations, le rythme est plus envoûtant qu'entraînant. Le piano électrique, sonnant un peu comme Ray Manzarek, éparpille ses fragiles notes pensives dans un décor de bar malfamé. Le rythme accélère son ascension pulsatoire alors que le décor devient encore plus lugubre, justifiant ainsi ces solos de spectres et ces tintements d'un genre Halloween mal copié.

The Blind Watchmaker est un long titre ambiant. Des larmes de synthé gémissent et infiltrent les hésitations nostalgiques d'un clavier très songeur. J'ai trouvé ça un peu long, mais en revanche il y a quelque chose qui obsède les sens au travers ses 16 minutes. C'est avec un effet de violon que débute Berlin, Une guitare acoustique et une douce flûte s'emparent des ambiances avec une approche Folk des années California Dream. Approche qui n’est pas nouvelle dans le répertoire de UTD. Sur une respiration pulsatoire, Colin Anderson couche les jets d'une guitare à la Edgar Froese sur un titre qui se développe très lentement et qui reste intense. The Naiads est un titre mystérieux avec un violoncelle qui émiette ses craintes métalliques dans une ambiance cinématographique étouffante, genre film d'horreur. Le synthé multiplie ses strates vampiriques qui s'enlacent dans un étrange ballet ambiant où le violoncelle pleure et pleure…Un titre d'atmosphères lourdes et intenses qui tranquillement rôde jusqu'à la frontière de Sonar qui éclate dans nos oreilles avec un très bon Berlin School assez lent mais puissant et surtout rempli des effets sonores et musicaux que Tangerine Dream importait dans ses tournées 81 à 86, sonar inclut. Thirteen Bells remplit les dernières minutes de cet album avec un passage sans rythme, ni vie rythmique, tissé dans les nappes de voix chthoniennes chantant une opéra pour corridors immondes.

Ça faisait plus de 12 ans que Under The Dome avait cesser de charmer nos oreilles. À entendre ALMAGEST, on dirait que ça fait à peine 1 an. Est-ce un bon signe dans un art où la technologie et les idées évoluent plus vite que l'adaptation de nos oreilles? Moi je trouve que ça fait confortable et rassurant. Le groupe Anglais avait un son unique qui n'a pas vieilli d'une ride depuis HJ7. Un bel album-retour, un brin timide mais enivrant à tous les points de vue…

Sylvain Lupari (29/08/20) *****

Disponible au Under The Dome Bandcamp

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