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Writer's pictureSylvain Lupari

V/A GROOVE: E-Day 2010 (FR)

Une autre excellente façon d'en apprendre plus sur les différents styles de MÉ de Groove

1 Gaia (David Wright & Friends) 9:11

2 Cern (Erik Seifert) 12:00

3 Asturiana (E.R.G.) 2:42

4 Day of E (Free System Projekt) 24:29

5 Eden to Chaos (The Corrupted Time Mix) (Code Indigo) 11:44

(CD 60:09)

(Progressive EM, Ambient)

C'est le 22 mai dernier qu'a eu lieu le E-DAY 2010. Et comme c'est la coutume le label Groove nl produit un CD composé de titres inédits composés par les artistes invités à ce festival intimiste qui se tient annuellement dans la ville d'Oirschot aux Pays-Bas. Cette année, ce festival accueillait quelques gros noms de la musique électronique (MÉ) contemporaine avec David Wright, Erik Seifert et Free System Projekt. Et un nouveau-venu, E.R.G., complétait cette brochette de musiciens pour cette 5ième édition du festival E-Day. Encore une fois les organisateurs Kees Aerts et Ron Boots ont su allier une MÉ contemporaine, et même progressive, à une musique plus près des racines de la Berlin School tout en effleurant les harmonies et mélodies qui savent capter l'attention d'une foule déjà conquise mais pas dupe de n'importe quel produit.

Appuyé par ses amis Andy Lobban, Niel Fellowes et Nigel Turner-Heffer, David Wright nous offre un titre qui dépeint à merveille son très poétique et harmonieux univers musical. Une superbe mélodie qui oscille entre les univers des Moody Blues et Pink Floyd, le point de rencontre de Code Indigo, Gaia s'éveille avec de fines pulsations hésitantes qui embrassent de délicates percussions. Une intro à saveur tribale recouverte d'accords d'une guitare acoustique qui gratte ses cordes entre des prismes musicaux et de beaux violons mellotronnés, irradiant les plus belles approches mélodieuses des Moody Blues. Le rythme délicat, Gaia s'orne de ses plus beaux atouts musicaux avec des accords d'un piano mélancolique et d'un clavier harmonieux, avant que la guitare électrique ne jette un voile de romance. Il s'agit d'une belle ballade plus progressive qu'électronique teintée d'un romantisme larmoyant avec ces violons synthétisés qui transportent la musique au-delà des portes du rêve et de ses fantaisies. Cern nous présente l'univers sibyllin d'Erik Seifert, là où la mélodie et les harmonies côtoient les étrangéités musicales du synthésiste Allemand. L'intro est sombre et glauque avec des vents spectraux qui soufflent le long des parois d'une grotte enfouie dans un univers océanique. Une mystérieuse voix, à peine audible, perce un voile aquatique bourré de sinueuses ondes réverbérantes d'où s'échappent d'hésitants arpèges scintillants. Des arpèges qui sautillent et se subdivisent pour danser sur une structure anamorphique avec ces réverbérations qui ondoient sur des percussions éparses. Lentement un rythme spasmodique s anamorphique installe avec des percussions plus nourries et des accords de claviers aux tonalités hybrides. Ils chevrotent et scintillent nerveusement dans un lourd couloir musical divisé entre deux approches rythmiques et grugées de lourdes réverbérations torsadées. Asturiana de E.R.G. est un titre trop court avec une guitare acoustique qui fait la cour à un synthé aux ondes Théramin. C'est une belle, mais curieuse je dois dire, ode spectrale qui accroche instantanément les émotions.

Avec Day of E de FSP, nous entrons dans l'émerveillement des subtilités musicales de la Berlin School. Un long titre de près de 25 minutes qui débute avec tout le charme du dépassement, par improvisation, dans l'univers de la MÉ. Des ébullitions sonores mijotent et forment une étrange pulsation hypnotique qui pétille sous les ondes d'un vieux synthé corrosif. Des voix de moines défrichent les abimes, nous immergeant d'un mélancolique souvenir des vieux Klaus Schulze de l'époque Irrlicht ou Cyborg, alors qu'une douce flûte onirique nous entraîne dans les rêveries de Tangerine Dream. Une lente intro morphique qui emprunte un sombre corridor aux souffles sinueux vers la 10ième minute, point de départ d'une bonne cadence instituée par un séquenceur aux frénétiques accords ondulants. Quoique doux, le rythme modifie subtilement sa structure tout en gardant sa constance hypnotique tel un train sillonnant une route séquencée recouverte d'un synthé qui mélange ses lignes flûtées et violonées. Du beau et tendre Berlin School, typique au style vintage de Free System Projekt, Day of E a tous les ingrédients nécessaires pour plaire aux fans de Tangerine Dream de cette époque. Eden to Chaos (Corrupted Time Mix) clôture cet album avec une approche plus près du gros rock progressif que de l'électronique, un peu comme Gaia mais avec beaucoup plus de fureur. C'est en tout point conforme à l'approche de rock progressif électronique de Code Indigo. Un titre qui allie toute la finesse et le romanesque de David Wright, tout en explorant une tangente plus puissante, voire violente, Eden to Chaos démarre avec une douce intro atmosphérique où le piano jette sa mélancolie sur un rythme latent qui croît lentement, tel un train qui cherche une vitesse de croisière. Ambivalent et inlassablement rattrapé par les notes de piano nostalgique, le rythme est en constant changement embrassant des passages plus pondérés et plongeant dans des structures plus lourdes et puissantes. Comme on en trouve sur du bon gros rock électronique progressif.

Du rock électronique progressif à du bon vieux Berlin School en passant par des atmosphères riches à une MÉ plus contemporaine, E-DAY 2010 est une excellente façon d'amadouer les différents styles de MÉ. Il y en a pour tous les goûts dans cette compilation de Groove nl qui année après année fait tout pour mousser les beautés d'une musique qui n'a de frontières que les limites de notre imagination. Un bel album, bien balancé et bien structuré qui est au-delà des standards en matière d'album regroupant des artistes variés.

Sylvain Lupari (28/02/11) ***½**

Disponible chez Groove nl

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