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  • Writer's pictureSylvain Lupari

VANGELIS: Rosetta (2016) (FR)

Un excellent album retour qui n'est peut-être pas son meilleur, mais c'en est un très bon

1 Origins (Arrival) 4:21

2 Starstuff 5:15

3 Infinitude 4:30

4 Exo Genesis 3:33

5 Celestial Whispers 2:31

6 Albedo 0.06 4:45

7 Sunlight 4:22

8 Rosetta 5:02

9 Philae's Descent 3:05

10 Mission Accomplie (Rosetta's Waltz) 2:12

11 Perihelion 6:35

12 Elegy 3:07

13 Return to the Void 4:20

Decca – 570063

(CD/DDL 53:35)

(Cosmic, Sci-fi, Orchestral, Cinema)

Quelle belle surprise que cet album retour de Vangelis. ROSETTA est un album conçu sur les bases d'une conversation entre l'astronaute André Kuipers et le musicien-magicien Grec qui se trouvait dans la Station spatiale internationale à Londres en 2012. Le cosmonaute venait tout juste de partager ses émotions en égard du vide intersidéral. Ce sujet captivait l'imaginaire de Vangelis qui s'est enfermé en studio afin de composer sa première symphonie cosmique depuis l'opéra cosmique Mythodea en 2001.

Une sourde explosion dégage une fumée remplie de fredonnements, Origins (Arrival) parvient alors à nos oreilles avec ces nappes de synthé annonciatrices d'un évènement cinéma-musical à grand déploiement. Des effets papillonnants ceinturent ce drame musical, comme seulement la signature de Vangelis peut faire. Une ouverture à grands déploiements, quasiment cathédralesque, roule sur les grosses caisses symphoniques pour se faire prendre par une nuée de graffitis sonores, comme une tempête de flocons musicaux. Cette ouverture titanesque trouve un répit lorsque Starstuff naît de sa fureur pour offrir une structure sautillant discrètement sous des brises de Lune et des effets sonores complémentaires à cette violence musicale qui trouve refuge et repos ici. Sereine, la musique donne l'effet de s'émietter en plusieurs petits fragments sonores que les vents cosmiques tentent de remettre en place, échappant quelques fragments qui deviennent poussières et par la suite ces étoiles musicales qui ornent les firmaments de celui à qui on doit Blade Runner. D'ailleurs, on y retrouve ces parfums dans la dérive de Starstuff dont le clavier dessine un dramatique paysage philarmonique. Ce sont des restants de cette finale que la splendide ballade Infinitude s'accroche à nos lobes d'oreilles. Piano rêveur et romantique, nappes de synthé philarmoniques et de voix célestines forment une splendide ballade lunaire qui fond pour donner vie à un rock acoustique/électronique. Lignes de piano nerveuses qui se chevauchent et entrecroisent leurs destinées sur des percussions dissipées et d'éparses impulsions orchestrales, la descente de Exo Genesis est amortie par ce lit d'orchestrations qui n'arrivent pas à contenir cet aspect sauvage que Vangelis exploitait dans les années 70. Oh que le piano est exceptionnel ici! Il y en avait une sur chaque album à l'époque! Je parle d'une belle berceuse lunaire. D'un slow entendu les yeux plein de larmes jusqu'à noyer l'iris, et celui de Celestial Whispers est tout simplement magique. Des arpèges tournent en spirale, caressant au passage ces oreilles en quête de tendresse et de sécurité humaine. Mirifique!

Un titre statique aux odeurs apocalyptiques, Albedo 0.06 nous replace les idées dans le Cosmos avec un mouvement ambiant où pétille un essaim d'arpèges séquencés virevoltant dans des nappes orchestrales un brin dramatiques et bien assommées par les percussions babyloniennes. Ces arpèges devenus gargouillant se perdent dans les douceurs de Sunlight qui respecte l'idéologie derrière son titre avec une musique resplendissante de vie. Les orchestrations sont tissées dans l'émotivité avec un crescendo orchestral à donner des frissons.Dans cet intense univers cosmique et philarmonique, la pièce-titre détonne avec sa vision musicale qui siérait très bien avec les feuilletons d'après-midi, les soaps de la télévision américaine. Une belle mélodie jouée avec une guitare ou une harpe soutirée du synthé sur de discrètes impulsions orchestrales tissant ces vagues sur lesquelles la musique peut s'appuyer. Dissonant et charmant! Les violons frénétiques de Philae's Descent sont réminiscences des albums tels que China et Antartica. Les staccatos sont vifs et violents, répondant aux attaques des percussions symphoniques. C'est du Vangelis pur qui attaque nos oreilles, sur ces deux titres et le magnifique Mission Accomplie (Rosetta's Waltz) et ces splendides orchestrations que nous font penser aux trames sonores de Alexander et même Chariots of Fire. Tout ça nous amène au très surprenant Perihelion et son mouvement du séquenceur très Berlin School vintage, genre Tangerine Dream des années Stratosfear. Du Berlin School symphonique! Il y a juste Vangelis pour penser à ça! La seconde partie est plus violente avec des effets percussifs et une fascinant guitare rageuse comme celle d'Edgar. Un peu plus et je me dis que le musicien Grec rend hommage à Edgar Froese qui possède maintenant son adresse cosmique. Ces plus que 6 minutes sont passées en coup-de-vent! Elegy est une belle berceuse cosmique centrée sur des instruments à cordes. Nous valsons avec les ombres des étoiles sur ce titre. Return to the Void est bien le seul endroit sur ROSETTA où l'on sent la sensation du vide. Et encore là, le vide n'est pas total puisque la résonnance des accords du clavier fait du rodéo sur les oscillations des basses pulsations. C'est lorsqu’elles cessent d'onduler avec les arpèges que le son du vide résonne dans nos oreilles. Mais avant tout cela, Vangelis nous a mis une superbe symphonie électronique et cosmique dans les oreilles émerveillées.

Cette chronique était prévue depuis longtemps, mais avec l'avalanche continuelle de nouveaux arrivages à chroniquer, j'ai fini par oublier. Une omission que je répare avec l'arrivée de Juno to Jupiter que je vais chroniquer bientôt. Mais en attendant, le grand Vangelis effectuait tout un retour sur ROSETTA en fignolant comme auparavant sa vision cosmique avec une superbe collection de titres qui nous ramène à des œuvres aussi charnières que China, Heaven & Hells et même Chariots of Fire. C'est peut-être pas le meilleur, mais ça en est un très bon!

Sylvain Lupari (07/10/21) ****¼*

Disponible chez Groove nl

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