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Writer's pictureSylvain Lupari

WOLFGANG NACHAHMER: Hexenkessel (2017) (FR)

Updated: May 8, 2020

Hexenkessel est un autre invité spécial de SynGate ... Tout ce que je sais, c'est qu'il s'agit d'un très bon Berlin School qui lie quelques bons vieux noms des années 70”

1 Der Garten der Träume 17:51 2 Vorwärme 4:39 3 Hexenkessel 15:39 4 Auf das neue Land 9:41 5 Schoß der Götter 8:03 SynGate CD-r WA01 

(CD-r/DDL 55:53) (Vintage Berlin School)

En Avril 2014, SynGate s'amusait à tester les connaissances des fans purs et durs du genre Berlin School en lançant un album, Aus dem Nichts, conçu par un artiste reconnu mondialement et qui signait l'album sous l'acronyme M.O.B.S. (Man Of Berlin School). Quelque 30 mois plus tard, le label Allemand retente l'expérience avec cet album de Wolfgang Nachahmer; un pseudonyme cette fois-ci pour un artiste toujours bien établi à l'international depuis des décennies. La revue de presse nous donne 2 indices: cet artiste voulait faire un album en solo qui mettrait en relief ses affinités avec le genre Berlin School. Donc, il fait partie d'un groupe bien établi qui fait autre chose que de la MÉ du style Berliner. La palette est large et on peut écarter Detlef Keller puisqu'il était l'homme derrière M.O.B.S.! Après quelques écoutes, la musique de HEXENKESSEL trempe effectivement dans le genre Berlin School, mais un Berlin School qui marine dans une approche plus psychédélique avec une belle utilisation des synthés et du Mellotron. Mais peu importe l'identité, je trouve l'idée des penseurs chez SynGate aussi séduisante que très intéressante.

Un lit de réverbérations, bien dosées par de fines modulations, et des larmes de synthé qui coulent avec la fluidité de beaux solos éthérés; Der Garten der Träume place tout de suite mes oreilles dans ces années où les solos de synthé faisaient les charmes d'une MÉ plus planante que rythmique. Les solos de synthés affluent avec la noblesse de l'art en se collant à des mélodies flûtées. Ces solos dansent et se tordent avec une dualité dans les tons alors que tout doucement tambourine une structure de séquences dans le genre Picture Music de Klaus Schulze. Malgré la présence de ces séquences et des quelques moments d'intensité, Der Garten der Träume reste bien ancré dans sa position de dérivation astrale. Des bancs de brume allument une intensité qui trouve un partenaire dans les trépidations de ces séquences. Alors que les solos ondulent sous les cliquetis métalliques des effets percussifs, la musique cherche un nouveau partenaire avec des effets cosmiques qui amènent Der Garten der Träume vers une finale plus en mode ambiosphérique. Vorwärme propose une courte phase en mode musique ambiante avec tous ces effets cosmiques des années 70 et des murmures et soupirs de synthé et Mellotron qui gagnent plus en vélocité à mesure que la musique atteint ses dernières secondes de dérivation cosmique.

Un beau chant de Mellotron éveille les séquences du style Tangerine Dream qui allumeront la passion de la pièce-titre. Bien installé dans son décor d'effets électroniques, la structure de Hexenkessel monte et descend avec la même ingéniosité des rythmes analogues des années vintages. À ce niveau, le titre est un véritable hommage au Tangerine Dream des années Phaedra avec du bon Mellotron et des parfums de guitare qui traînent dans le décor. Tantôt violente, parfois nébuleuse et souvent imprévisible la musique épouse les diverses gradations des hymnes électroniques de l'époque. Le jeu du séquenceur ici est splendide et forge une structure en continuel mouvement, même si les nuances abondent dans son déroulement rythmique. Après un bon 8 minutes de grand rythme électronique, Hexenkessel se réfugie dans une zone plus brumeuse avec les sombres harmonies d'un très bon Mellotron et d'étranges effets percussifs (on dirait un vinyle qui supporte très mal les passages ambiant). Auf das neue Land nous amène vers un autre niveau de musique psychédélique avec des percussions manuelles qui tambourinent autour d'un feu de camp. Des amis entourent le percussionniste, visiblement inspiré par une matière douteuse, et jouent de la guitare acoustique et des flûtes. D'autres amis, tout aussi bien gelés, fredonnent des nappes de voix éteintes alors qu'un ingénieux parmi la gang joue des synthés sans électricité. Le tout donne une musique acoustique bien vivante qui étend ses charmes sous le chant des étoiles et des poussières d'étoiles. On dirait du Pink Floyd, période Atom Heart Mother. Après une courte introduction d'ambiances décimées par une faune d'effets sonores bigarrés, Schoß der Götter éclate avec un mouvement de clopinement du séquenceur qui perd les guides rythmiques dans un filon d'oscillations vives et tenaces. Les variations d'ondes sinusoïdales dessinent une course soutenue qui ne sent pas le besoin de respirer, l'oxygène étant assumé par les solos acrobatiques d'un synthé en mode gaz psychédélique. C'est du bon rythme vintage avec une belle corrélation entre les différentes couches de synthé aux tonalités toujours aussi disparates. La tempête des oscillations s'affaisse dans une finale aux doux parfums de repos transcendantal unique à l'idéologie ésotérique des années LSD. Un vrai retour dans le temps mes amis! Eh que j'ai hâte à samedi le 21 Octobre 2017.

Sylvain Lupari (19/10/2017) *****

Disponible au SynGate's Bandcamp

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