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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ASHRA: New Age of Earth (1976) (FR)

Updated: Jul 29, 2019

“Dans ce merveilleux univers de la MÉ, New Age of Earth est une œuvre incontournable qui mélange des rythmes saccadés et de merveilleuses mélodies éthérées”

1 Sunrain 7:26 2 Ocean of Tenderness 12:36 3 Deep Distance 5:46 4 Nightdust 21:52 Virgin Vaults CDV 2080

(47:55) (Vintage Berlin School)

Qui connaît Manuel Gottsching? Pourtant, son nom est aussi important que celui d'Edgar Froese et Tangerine Dream ainsi que celui de Klaus Schulze. D'ailleurs Schulze a déjà été son batteur sur l'album Ashra Temple réalisé en 1971. Fondateur des Cosmic Jokers, Ashra Temple et Ashra, Manuel Gottsching a produit des œuvres de MÉ d'une intensité émotive que peu ont atteint depuis. Paru en 1976, NEW AGE OF EARTH est le 1ier album d'Ashra et c'est aussi le plus électronique des albums de Manuel Gottsching.

Nerveux sur un rythme noué dans des saccades qui roulent en boucle, Sunrain déploie toute la magie des rythmes artificiels de NEW AGE OF EARTH. Ici, point de percussions. Juste des couches de synthé finement découpées qui collées ensemble forment un rythme en style staccato dont le débit très hachuré sert de lit rythmique à une douce mélodie qui hante et qui chante dans une bruine d'un brouillard céleste. Les notes de sa Gibson perlent d'intensité sur une sonorité limpide et dans de fines modulations qui nettoient toutes tentatives morphiques. On reste bien éveillé et on s'accroche indéniablement aux strates de synthé qui transportent mélodies éthérées et rythmes saccadés. Par moments, un nuage de brume vient réconforter ce duel de rythme et harmonie en le transposant à un autre niveau d'émotivité. Sans percussions et équipé d'un synthé analogue, Manuel Gottsching maintient un rythme soutenu par le génie de ses modulations. Un titre puissant qui trouve un émule en Deep Distance qui est moins pesant mais où les boucles forment un serpentin cristallin d'une limpidité surréaliste. Ocean of Tenderness est mon Stairway to Heaven de la musique électronique. Une ode à la tendresse avec de beaux effets analogues sur une mer de sensibilité, de larmes et de peine. Superbe, la guitare pleure et fait pleurer comme une âme perdue qui souffre de l'abandon, de l'amertume d'un passé jadis rempli de promesses. Oh qu'il s'en est perdu des larmes dans cet océan de tendresse. Un océan qui flotte sur un synthé moulant, qui épouse les moindres modulations bercées par une basse solitaire dans un ciel garni des striures de la guitare de Manuel Gottsching qui vaut n'importe quel synthé. Tout simplement magique, c'est un titre essentiel à mettre dans son iPod. Après un Deep Distance qui est plus cosmique que Sunrain, Nightdust nous tire vers les entrailles de la Berlin School ambiante et psychédélique très près de racines de Klaus Schulze. Manuel Gottsching multiplie les fréquences analogues d'un mouvement cosmique et planant. Sifflant, le synthé crie des striures aux formes spectrales à la fois intrigantes et envoûtantes. Dans cette noirceur frigide, le fondateur d'Ashra fusionne les strates vampiriques à des tissus de drame d'un Mellotron envahissant qui flottent et convergent vers des structures de rythmes finement hachurées, modulées par une fusion de synthé/guitare dont les douces larmes roulent en boucles perdues. Ce rythme tiraille les ténèbres vers la mi-portion de Nightdust et est délicieusement nappé dans les ombres flottantes d'un mouvement éthéré qui semble contenir une rage légèrement inférieure au rythme de Deep Distance. Une rage qui déborde avec une nuée d'éléments cosmique avant de renouer avec les tendresses d'un genre d'Éden psychédélique où des oiseaux pépient dans les chants d'un synthé aux lignes d'une orgue condamnée aux harmonies célestes. Le nouvel âge de la terre quoi!

NEW AGE OF EARTH est un classique de la MÉ analogue où tout se construisait à partir d'idées arrachées aux horizons infidèles des drogues dures. Suivant les préceptes des rythmes sautillants et des ambiances aux parfums d'éther d'Inventions for Electric Guitar, Manuel Gottsching offre ici son pont à la liberté et exprime ainsi tout son génie. Il réussit plus que tout à créer un univers très intimiste dans lequel on se sent vraiment seul à écouter sa musique. Ocean of Tenderness est sans doute la piste la plus sensible et la plus émotive que j'ai entendue dans ma vie. Elle a également été une porte ouverte sur tout cet univers où la musique d'Ashra et de Manuel Gottsching allait devenir un lien entre la techno et l'EM psychédélique. NEW AGE OF EARTH est un must, alors que cet Ocean of Tenderness est une nécessité pour tous ceux qui l'ont loupé.

Sylvain Lupari (11/02/07) *****

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