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  • Writer's pictureSylvain Lupari

AWENSON: Floating (2021) (FR)

Floating est un album de musique ambient mélodieux lancé par Awenson

1 Tropical Sleep 12:21

2 Tribal Trip 11:10

3 Sacred Rite 10:26

4 Landscape from Outerspace 18:46

5 Perle 3:55

6 Flowers of Heaven 11:05

7 Love Dream 7:00

(CD/DDL 74:45) (V.F.)

(Ambient Floating Music)

Awenson nous a habitué à des albums qui reflétaient l'esprit de la musique électronique (MÉ) des années 70. De longs morceaux évoluant dans un contexte progressif et psychédélique. À cet égard, FLOATING est assez différent. C'est un album ambiant avec de belles vibrations méditatives qui nous connecte avec ce désir de rêver les oreilles connectées à un univers où la musique est une porte d'entrée vers la quiétude. On y trouve beaucoup d'influences de Michael Stearns, notamment au niveau des harmonies et de cette vision séraphique plus illuminée ici et qui entoure la musique de FLOATING d'une aura lyrique.

C'est avec une onde de synthé torsadée qui dégrade ses couleurs tonales que Tropical Sleep sort des haut-parleurs. Le son est beau et cerne cette ombre sonore qui ondoie comme un voile de brume anesthésiante, dessinant même des formes élancées qui s'entrelacent jusqu'à ce que nos oreilles perçoivent une délicate danse d'arpèges moirés. Suivant un schéma ascendant, comme un Berlin School, ces perles sonores voyagent à travers les mélodieuses orchestrations de violons brumeux, rencontrant en de cycles réguliers les grondements des tonnerres tropicaux. Un bel élément qui ajoute un peu plus d'intensité à ce titre qui se colle sur la nature, comme en témoigne les innombrables chuchotements d'oiseaux, et à la réalité de ce tout nouvel album du musicien Français puisque nous flottons avec des algues cosmiques. Tribal Trip dépose une structure plutôt animée avec une séquence d'éléments percussifs en verre faisant alterner ces frappes de cristal dans de fortes brises. Des brises sifflantes d'où sortent des airs flûtés qui se perdent sous la force et l'impact de ces brises cosmiques, à en juger par les différentes tonalités astrales, faisant très vieux Klaus Schulze en passant, qui s'en échappent. On y médite, mais on y dort certainement pas! Tout le contraire de Sacred Rite qui est un titre splendide. Ce superbe morceau démarre avec une séquence qui bondit en écho, à peu près dans le genre d'Adelbert Von Deyen dans Per Aspera Ad Astra sauf qu'ici, la séquence à une tonalité basse. Mais l'ambiance, la procession et le décor s'en rapproche beaucoup. Toujours est-il qu'une très belle mélodie soyeuse et paresseuse charme dans l'écho vibrionnant de la basse séquence. Le titre joue un peu sur ses modulations et ses intonations, qui se produisent après le tintements d'une clochette astrale, tout en jouant des violons chimères dans le ciel cosmique. Superbement nonchalant, ce titre m'envoûte autant que le regard torride de ma douce.

L'ouverture de Landscape from Outerspace est enveloppé de faux violons qui créent un lit d'ambiances orchestrales. On peut certes entendre des hautbois, mais l'élément dominant est ce voile de réverbérations qui tient ce paysage sonore à bout de ressources. Ces réverbérations arrivent par raids méthodiques que des riffs de guitare placent dans des éclaircis momentanés. C'est l'équivalent ni plus ni moins de cette musique flottante et ténébreuse de Steve Roach, guitare acoustique en moins. On s'y perd aisément en dérivant dans un état méditatif en sursis. Perle est un court titre plutôt mélodieux avec de belles nappes anesthésiantes où tintent et voltigent des perles d'eau qui finissent par établir un lien percussif. Je trouve ça bien! L'apport orchestral est toujours aussi imposant, même pour un titre de courte durée. Flowers of Heaven est un beau titre qui cherche à exploiter les plus hautes notes afin de bien distribuer sa poignée de frissons. Le synthé laisse partir ces harmonies de trompettes célestes qui se fondent dans les effets de réverbérations d'une musique en suspension. Les tintements des clochettes sont discrets et ornent ce jeu de la basse qui procure ces muettes implosions nécessaires pour nous faire voyager sur les ailes des nappes de violons qui ont toujours cet effet soporifique. Love Dream débute avec des roulements de vagues se fracassant sur des récifs. Une onde sonore se lève juste avant la première minute, éjectant des arpèges dont la tonalité limpide s'ajuste à nos émotions sur un lent mouvement saisi par une nappe de bourdonnements. Un peu en retrait sur les résonnances du mouvement ambiant, ces arpèges tintent comme un léger coup de marteau sur une enclume en cristal et façonnent une comptine astrale qui semble très loin de nos oreilles envahies par l'approche d'ambiant sombre de Love Dream.

J'ai trouvé Awenson très à l'aise dans ses structures méditatives. Un trait que je ne connaissais pas tout à fait de Joël Bernard, même si certains de ses albums cachent un ou deux titres et/ou phases méditatives. Et si vous êtes à la recherche de musique méditative sans nécessairement tomber dans le style ambiant sans émotions, FLOATING est une belle proposition lancée par ce dernier. Un être sensible, l'ami Joël a su canaliser ses émotions afin de sculpter des mélodies aussi discrètes que lui qui se fondent dans ce carrefour de paysages ambiants qui ne sont pas si loin des maîtres de l'époque.

Sylvain Lupari (14/11/21) ***½**

Disponible chez Groove nl

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