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  • Writer's pictureSylvain Lupari

BETWEEN INTERVAL: The Edge of a Fairytale (2009) (FR)

Peu de rythmes mais beaucoup d'ambiances, The Edge of a Fairytale est un très bel album d'une énigmatique beauté scandinave

1 Delta Capricorni 6:37 2 The Great Void 7:01 3 Minotaur's Lair 4:28 4 Pillars of Creation 3:58 5 Three Years Ago 7:24 6 Atlantis Lost 5:00 7 Eden in Shadows 6:55 8 Purgatory 1:48 9 Sea of Darkness 4:02 10 Leviathan 11:15 11 Portals in Time 4:16 Spotted Peccary ‎| SPM-1604

(CD/DDL 62:36) (V.F.)

(Ambient)

Spotted Peccary est une véritable pépinière qui recèle d'étonnantes œuvres conceptuelles de MÉ souvent ambiantes et parfois séquencées. Si certains y vont une forme de MÉ plus près des sentiers du New Age, je pencherais plutôt pour situer les œuvres de ce label dans la catégorie des contes musicaux où la douceur des histoires souvent fantaisistes embrasse des volets plus sombres et mystérieux, comme dans THE EDGE OF A FAIRYTALE. Ce très bel album qui dépeint à merveille l'univers enchanteur et romanesque du label américain est le de Between Interval; projet musical de Stefan Strand, un artiste suédois qui a séduit le monde de la MÉ ambiante avec Secret Observatory en 2005. Son dernier album est un voyage méditatif inspiré par des vieilles légendes médiévales et de leurs lieux. C'est une excursion au-delà de l'imaginaire où 11 titres défilent avec une mystérieuse approche tissée dans des synthés enveloppants, des effets sonores intrigants et des rythmes égarés dans le temps.

Delta Capricorni ouvre ce mythique voyage dans les âges avec une sombre ombre dont l'intensité croissante chevauche des vagues éthérées qui roulent et libèrent ses suaves voix angéliques qui tissent le mystérieux univers poétique de THE EDGE OF A FAIRYTALE. Une ligne limpide se faufile entre ses ondes de noirceur et de lumière. Ses notes cristallines scintillent et se dandinent comme de fines séquences pour initier l'embryon d'un insaisissable rythme perdu dans ces ambiances flottantes. Un rythme répondant à l'écho de ténébreuses boucles qui roulent tout en étant trappées dans une opaque fusion de souffles de synthés divisés entre ses lignes irisées et vocalisées. Ces lignes ornent le royaume enchanteur de cet album. Elles sont autant célestes que noires, comme dans les corridors ambiants de The Great Void, qui fait tout honneur à son titre. Minotaur's Lair échappe les premiers véritables rythmes de THE EDGE OF A FAIRYTALE avec des pulsations forgées dans une belle ligne de basse aux fines ruades spasmodiques. C'est un rythme délicat et furtif qui palpite sous de soyeuses couches d'un synthé oniriques alors que Pillars of Creation offre de lourds et menaçants martèlements qui résonnent avec la régularité d'une horloge terrestre. Ces énormes tic-tacs se prolongent jusqu'à Three Years Ago et ses vents irisés qui se perdent dans des chœurs grégoriens soufflant sur de fines séquences qui tournoient par saccades dans des brumes pralinées. La quête d'un univers de fantaisie supranaturelle se poursuit avec Atlantis Lost et ses voix fantomatiques qui murmurent sous des couches de synthé dessinant des cerceaux dont l'écho moule de fascinants nuages ombrageux.

Les cognements d'une horloge intemporelle refont surface dans Eden in Shadows. Cette fois-ci se sont de lourdes pulsations qui martèlent un tempo fantomatique, comme une marche funèbre dans de sombres grottes, avant de s'éteindre dans le confort poétique des couches de synthés mutantes. Des couches où des voix angéliques bordent une ambiance de soie et de sérénité cérébrale. Purgatory remet les pendules de l'histoire à l'œuvre, alors que Sea of Darkness répond à l'appellation de son titre avec des vagues de métal qui s'entrechoquent en d'innombrables clapotis métalliques, moulant un étrange tempo statique qui ondule en saccade sous un ciel noirci de nappes mélodiques. C'est un titre qui me rappelle les rythmes ambiants de Steve Roach. Leviathan nous ramène aux ambiances flottantes et mystérieuses qui bercent les approches poétiques de THE EDGE OF A FAIRYTALE. C'est un long titre purement ambiant qui flotte dans une ambiance légèrement méphistophélique avec des souffles de synthé hybrides. Des souffles musicaux, irisés et fantomatiques qui longent de ténébreux couloirs, créant de sombres mélodies poussées par les courbes des parois souterraines dont les lignes réverbérantes, les chants noirs et les harmonies métissées dans le mystère flottent au-dessus de bruissements métallisées. D'autres superbes et denses couches de synthé enveloppent l'intro de Portals in Time qui échappe de fines séquences dont les pas tissent un rythme lent, furtif et statique submergé par cette fascinante fusion de lignes de synthé vocales et musicales qui bercent les riches ambiances lyriques de cet album.

Peu de rythmes mais beaucoup d'ambiances, THE EDGE OF A FAIRYTALE est un très bel album où les beautés d'un monde que l'imagination brode à coups de récits se transposent à travers une musique aussi envoûtante que les histoires dont elle a hérité. C'est beau et surtout très profond, un peu comme les univers de Michael Stearns et Robert Rich mais avec une approche poétique d'une énigmatique beauté scandinave.

Sylvain Lupari (28/05/12) *****

Disponible au Spotted Peccary Bandcamp

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