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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Byron Metcalf & Mark Seelig Persistent Visions (2019) (FR)

Updated: Sep 20, 2022

Je ne pense pas que vous dormirez ni danserez, mais vous serez émerveillés par ces techniques de percussions et ces doux chants de la flûte

1 Vision 1 10:31 2 Vision 2 14:41 3 Vision 3 14:30 4 Vision 4 10:02 5 Vision 5 10:14 6 Vision 6 11:03

(Tribal Ambient)

Jamais je n'aurais pensé qu'un jour je deviendrais un fan de cette musique. De ces rythmes de transe spirituelles qui apaisent tout en excitant les sens lorsque l'intensité ronge de plus en plus la latente évolution de ces ambiances. Et pourtant, bien des albums plus tard de Steve Roach et du label Américain Projekt Records mes sens étourdis par les anti-douleurs m'ont fait apprécier cette musique dont la beauté réside principalement dans ces percussions tribales de Byron Metcalf. Je n'honni pas ici les délicatesses des lèvres de Mark Seelig sur sa flûte, loin de moi cette idée. La flûte est très belle. Mais trop c'est comme pas assez! Alors que les percussions, leurs différents langages et leurs variations dans l'élan des rythmes sont des éléments d'enchantement. Et elles dominent ici avec un bel éventail et une excitation qui croisse de plus en plus jusqu'au point d'explosion dans Vision 3. Par la suite, c'est l'extase jusqu'à l'extinction des tambours. Comme c'est la coutume chez Projekt, PERSISTENT VISIONS est offert en version CD manufacturé avec une présentation digipack 4 côtés agrémentés par une belle photo d'ouverture et les textes et graphique liés à l'album. Une version téléchargeable est aussi offerte et vient avec la version intégrale de l'album en un titre entier de 71 minutes avec des points CUE afin d'indexer les 6 parties.

L'ouverture de Vision 1 est égale à ces ouvertures de rythmes tribaux ambiants. Son décor est celui du grand air avec des insectes qui communiquent par ondes stridulatoires sous un ciel délimité par des brises sombres et des faibles lueurs des drones ambiants qui bornent les lointains horizons. Les mains magiques de Byron Metcalf dansent lascivement sur ses tambours sur cadre, amenant la flûte Bansuri de Mark Seelig à osciller comme une flamme sur les différentes tonalités des percussions tribales du Shaman Metcalf. Si les percussions jouent avec leurs tons, la flûte aiguise ses chants païens avec des intonations aussi basses que très aériennes. Des nappes de synthé injectent un peu plus de brumes éthérées alors que les percussions ajustent le tempo pour un peu plus de vigueur lorsque Vision 2 embarque sur les frontières de Vision 1. La flûte n'est pas en reste. Mark Seelig contrôle l'air de ses poumons en soufflant dans le bec de son instrument ces mêmes chants qui suivent toutefois la nouvelle cadence. Ce n'est que plus loin que nous remarquons ces brumes ambiantes des synthés de Paul Casper & Frore devenir plus denses et mouvantes. On dirait des violons séraphiques valsant avec les étincelles des percussions. Nous approchons les territoires de Vision 3 et le rythme bat d'une nouvelle ferveur. Le ciel s'emplit de ces nappes embuées des visions de Steve Roach. Imperturbable, le flûtiste Américain fait danser ses chants comme cette flamme torturée par les vents. L'avalanche des percussions, des tambours parlant, a beau déferler et la transe spirituelle a beau s'exciter que cette flamme sonique reste toujours flegmatique. Ses harmonies transcendent même l'agitation des tambours. On ne peut plus dormir, tant les tambours résonnent. Et ces résonances forgent une transe continuelle avec un soupçon harmonique dans les réverbérations élastiques des tambours. Soupçons soutenus par ces pads de brume qui sont devenus un atout essentiel alors que Mark Seelig prolonge dorénavant les silences de ses interludes. Vision 4 repart le compteur à zéro avec un rythme souple inondé par les caresses tonales de Seelig et les nappes de brouillard des deux autres synthésistes invités à approfondir le champs sonore de PERSISTENT VISIONS. Les mains de Metcalf semblent essoufflées puisque la flûte expire ses chants soporifiques qui ne dansent plus, mais qui animent les ambiances de Vision 5 où les drones tonals bourdonnent dans un genre de blues astral, tant le rythme est devenu lascif. Et c'est Mark Seelig qui prend les destinées de cet album pour le conduire dans une finale où nos oreilles réentendent ces grillons qui avaient fui la ferveur des multiples percussions de Byron Metcalf.

Sylvain Lupari (26/04/19) ***½**

Disponible au Projekt Bandcamp

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