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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Cosmic Ground Live (2017) (FR)

“Ce Cosmic Ground Live est dans la plus pure tradition de Berlin School. Les aficionados vont adorer!”

1 Dark Enck 20:16 2 Cairo Grind 19:14 3 Unground I 19:20 4 Unground II 18:57 5 Anomaly 16:54

(Bonus track for DL only) Sunhair Music | SH 0025

(CD 77:48/DDL 94:41) (Vintage Berlin School)

Se fait-il encore du bon vieux Berlin School? Et comment! Enregistré dans le cadre de 2 festivals de MÉ et/ou de musique progressive psychédélique, soit les prestigieux E-Live Festival à Oirschot et Psychedelic Network Festival à Würzburg, COSMIC GROUND LIVE est la quintessence de cet art que très peu d'artistes sont capables de faire revivre sans tomber dans le plagiat d'une époque qui, pour plusieurs, reste le zénith de la MÉ. Composé autour de 4 longs titres évolutifs qui emplissent les sillons d'un double-album vinyle de 180 gr, cette dernière messe électronique de Cosmic Ground est aussi disponible en format CD et téléchargeable où un titre en extra, Anomaly doit absolument compléter votre discographie de ce projet solo de Dirk Jan Müller, claviériste du groupe de musique psychédélique Electric Orange. Nous sommes dans le style Berlin School pur des années vintage où les concerts se donnent sous le signe de l'improvisation, donc introductions nébuleuses soufflées par un Mellotron créatif sont au menu des 4 titres immersifs de COSMIC GROUND LIVE. Certes il y a eu quelques répétitions, mais l'inspiration reste toujours la principale source de Dirk Jan Müller qui est assisté ici par le fondateur du label de musique psychédélique Sunhair Records, Horst Porkert.

C'est avec un lit de brouillard mugissant et des frottements de cymbales titanesque que s'ouvre les ornements glauques et nébuleux dont Dark Enck a besoin pour survivre à sa fusion métaphysique. Des pépiements électroniques pétillent dans le néant et des souffles de drones ambiants y ronflent alors que de délicates lignes flûtées ajoutent une touche lyrique à une introduction bardée de mysticisme. Fidèle à sa compréhension de l'univers de la MÉ vintage, Dirk Jan Müller adore arroser ses ouvertures et ses finales de ces denses nappes de Mellotron qui ajoutent toujours un parfum de cimetière (vous savez, ces cadavres qui se lèvent de leurs tombes?) à sa musique. Sauf qu’ici, les cadavres sont des ossatures rythmiques qui prennent forme dans un séquenceur aussi précis que spasmodique et qui chargent les ambiances avec des envolées et des galops à rompre les os de ceux qui restent hébétés et sans bouger. Les premiers grondements du séquenceur émiettent les dernières traînées de brume de cette introduction peu après la barre des 150 secondes. Les basses palpitations sont nerveuses et craches une structure lourde et tapageuse où rôdent quelques effets lumineux. Et c'est parti! Comme dans une course de boules oscillatrices, le rythme fonce aveuglément et suit les courbes fluctuantes d'une structure qui profitera de ses longs tours afin de trafiquer les tonalités des séquences et désorienter la course en jetant sur le pavé des nappes de boue qui ralentissent la vélocité des boules rythmiques. Des cliquetis de percussions ornent la démence des ions sauteurs avec des tapotages aussi vitaminés que la course d'un séquenceur qui déjoue les virages brusques avec des manœuvres tellement gracieuses que l'on dirait que tout tourne au ralenti l’espace de quelques secondes. Ce schéma rythmique en constant mouvement évite les pièges de l'assoupissement des tympans en jouant sur la couleur des tons, qui sont de noir vrombissant à cristallin tintant, ainsi qu'en variant la frénésie des lignes de rythme des séquenceurs. Si Dark Enck crache du rythme de feu, Cairo Grind interpelle le génie avec une structure nettement plus spasmodique dans un duel de séquenceurs qui me donne encore des frissons dans le dos. C'est comme entendre toutes les évolutions des structures de rythme des années vintage dans un segment de 20 minutes. Génial!

Après ce duel de séquenceurs, la longue introduction tout en mystère de Unground I arrive comme du baume entre nos oreilles. Les lignes du Mellotron et du synthé injectent un semblant de chorale Méphistophélique avec des arrangements qui sont justes, tant dans le ton que dans la note. Une longue introduction truffée de brises caverneuses d'où émerge une structure de rythme vive et limpide à l'orée des 10 minutes. Dès lors, les ambiances patibulaires se cristallisent pour former les ambiances adjacentes du train rythmique amorcé par un séquenceur qui ajuste sa structure de rythme saccadée entre celles de Dark Enck et Cairo Grind. Pour un bref 5 minutes, cette structure secoue notre phase méditative qui reprend avec une finale soporifique et dont les parfums et essences flotteront jusqu'à la finale du très serein et éthéré Unground II. Un titre en prime est offert à ceux qui ont acheté la version téléchargeable de COSMIC GROUND LIVE. Pas requin pour 2 sous, Dirk Jan Müller nous la propose pour un; payer ce que vous voulez! Anomaly, qui pointe dans les 19 minutes, est dans la tradition de la musique de Cosmic Ground; soit beaucoup de rythme et autant de variations avec des effets et des ornements de percussions (cliquetis) dans un long exercice pour séquenceurs et l'art de construire du rythme électronique dont les subtiles variances et les décors sont au diapason d'une musique qui démontrent que ces frontières n'ont, et semblent n'avoir à jamais, de limites. COSMIC GROUND LIVE le démontre avec un superbe album qui est dans la continuité des œuvres précédentes de ce projet de Dirk Jan Müller qui est comme une fontaine de jouvence dans la MÉ contemporaine.

Sylvain Lupari (03/07/2017) ****½*

Disponible au Cosmic Ground Bandcamp

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