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  • Writer's pictureSylvain Lupari

DANIEL B.: Daniel B. Live 2020 (FR)

Cet album de Daniel B. est destiné aux fans d'expérience sonore hors du commun où les oreilles patientes sont récompensées

1 Daniel B. - Main Set 48:33

2 Daniel B. - Xtra 3:57

(CD/DDL 52:30)

(Ambient Experimental Music)

Lorsque l'on parle d'un album difficile à assimiler, celui de Daniel B. fait certainement parti du lot! C'est dans le cadre du db2fluctuation Electronic Ambient Music Event, tenu le 22 Février 2020, que Daniel Bressanutti, la moitié de Nothing But Noise, présentait sa mosaïque de musique électronique expérimentale composée de plusieurs petits bouts de musique qu'il a conçu au cours des 20 dernières années. Disons d'emblée que DANIEL B. LIVE 2020 est un album qui s'écoute en privé, à moins d'avoir à ses côtés quelqu'un qui aime le genre, tant ses textures soniques cousues dans une courtepointe psychédélique feront frémir les oreilles traînant par hasard dans votre environnement. Chronique d'un album fait pour pas tout le monde….

Fait d'audace et d'imagination, le Main Set débute avec des sons cosmiques, comme un langage extra-terrestre, happés par des vents intersidéraux qui amènent à mes oreilles une diversités de bruits blancs et de fritures électro-acoustiques. Peu à peu, ces éléments de hautes et de basses fréquences s'évaporent dans un ronronnement spatiale dont le large voile de réverbérations ondule dans un courant velléitaire, comme ces baleines cosmiques et leurs chants muets. Une immense basse pulsation émet ses faisceaux de radiations tonales dans un sprint pour tortues d'à peine 70 secondes, avant que les violons de Eleanor Rigby envahissent mes sens avec un débit lento. On flotte et on danse du slow cosmique dans notre tête lorsque des accords pianotée sur un clavier place le premier intermède mélodieux sur Main Set. Les violons et le clavier prennent l'apéro dans une texture d'ambiances où le débit devient plus saccadé et les arpèges se dissolvent dans un moulin à hacher les harmonies un peu après les 12 minutes. La digestion passe mal avec ce débit hyper-saccadé qui vire en une salade de filaments électroniques avec une basse qui rugit en sourdine, comme dans les meilleurs moments de The Contino Sessions de Death In Vegas. Nous sommes presque dans l'anti-musique ici, sauf qu'il y a un accord qui se fait entendre en sautillant vivement à travers ces énormes graffitis mouvants qui semblent souffrir comme le métal tétanisant de la musique. Mes oreilles sont dans une galaxie sonore remplie de mystères électro-acoustiques, de réverbérations mangeuses de tympans et de bruits blancs, avant qu'un rythme statique étende sa frénésie stationnaire qui se déroule constamment comme une masse de secousses saccadées pour un gros 6 minutes. L'épuisement tonale survient en mi-parcours de Main Set où Daniel B. me traîne sur un différent parcours.

Tout est permis pour les 6 prochaines minutes. Couinements de porcs soniques élevés à manger des bipbip électroniques sous les airs d'oiseaux moqueurs dans une tempêtes d'ondes sonores qui dévie vers une zone industrielle, là où Daniel B. fait son stock d'anti-musique dans une usine de métaux musicaux. Une basse pulsation entreprend une marche débonnaire, une fois les 29 minutes passées. C'est ici que l'on martyrise les sons. Et comme ça, pouf! Le deuxième moment mélodieux surgit après la 31ième minute. Des arpèges y sautillent avec une luminosité contagieuse, créant même un canon musical et un carrefour de mélodies qui égaye les oreilles et qui nous font dire; ça tu déjà été plate avant? Et les arpèges libérés continuent de sautiller afin de se débarrasser des crampes de l'inertie, ainsi que les multiples plaies de lit, et dont les échos se fondent dans une phase sinistre autour des 36 minutes. Une phase qui initiera le meilleur mouvement de ce Main Set dans une danse à contretemps qui résistera aux multiples morsures d'une bibitte titanesque aux dents poétiques bien affûtées dans une finale où je me dis que Daniel B. avait d'autres choses à exprimer en sons et distorsions. Comme en font foi les 4 minutes de Xtra qui peut être n'importe quel segment de 8 minutes, et peut-être un peu plus, du Main Set expédié à haute-vitesse.

Que dire de plus sur DANIEL B. LIVE 2020!? Rien! Je crois que tout a été dit et que d'autres mots peuvent remplacés les miens, mais le contexte sera le même. Cet album de Daniel B. est destiné aux fans d'expérience sonore hors du commun où les oreilles patientes sont récompensées à quelques endroits, nous faisant découvrir les méandres d'un univers que peu d'artistes osent exploiter.

Sylvain Lupari (31/07/20) ***½**

Disponible au db2fluctuation Bandcamp

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