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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Deborah Martin Deep Roots Hidden Water (2010) (FR)

Deep Roots Hidden Water est un beau voyage musical ténébreux, intrigant, mystérieux et étonnamment mélodieux

1 Haunted by Water 3:45

2 A Dark and Silent Place 2:44

3 Deep Roots, Hidden Water 3:45

4 One Sun 4:23

5 Crossing Plateau 5:53

6 Blue Lake 7:02

7 The Strength of Stones 4:53

8 Voices on the Rim 9:28

9 The Brilliance of Stars 4:16

10 Across Sky 3:19

(CD/DDL 49:27) (Tribal ambient)

J'ai été séduit par la vision très musicale de Deborah Martin sur le très bel album d'Erik Wøllo, Between Worlds paru en 2009. Assez pour que j'investigues un peu plus son univers musical, que l'on décrit sur Internet comme étant du New Age. C'est donc avec des oreilles un peu craintives que j'ai abordé DEEP ROOTS HIDDEN WATER, album épuisé et remasterisé en édition spéciale par Spotted Peccary en 2010. L’album contient 10 titres qui nous amènent dans des territoires spirituels interdits, sur des structures semis ambiantes et fortement teintées d’une mysticisme approche orchestrale à la fois lyrique et tribale.

Bien installée derrière son synthé, Deborah Martin s'amuse à moduler une palette d'échantillonnage aux allures de mini orchestre symphonique, un orchestre de chambre. Et c'est de cette façon que s'ouvre l'album. Haunted by Water et A Dark and Silent Place sont sculpté sur des samplers de doux violons, de hautbois et de violoncelles afin de créer de douces mélodies atonales construites sur le rêve intuitif. Il n'y a pas de rythmes dans cette musique, comme partout sur les 50 minutes de DEEP ROOTS HIDDEN WATER, mais seulement une fusion orchestrale-électronique qui coule comme une poésie intemporelle. La structure de la pièce titre est identique, mis à part la basse de Tony Levin qui murmure un rythme indécis sur une amalgame de poignantes cordes de violons et de nobles hautbois. De fines percussions tablas ouvre le mystique One Sun. Un titre lent et envoûtant qui évolue sur une douce structure onirique où des voix angéliques caressent les chauds vents astraux sous des synthés aux effluves de trompettes célestes. Plus on avance dans cet album et plus nous pénétrons un monde musical plus complexe. Crossing Plateau est un titre ambiant animé par de basses pulsations, qui donnent un doux élan tempéré, et par un synthé aux murmures incantatoires dont les voiles orchestraux sont assiégés par des éléments aussi hétéroclites que fascinants. Blue Lake nous amène aux portes spirituelles des peuples de Premières Nations avec des douces flûtes tribales qui fusionnent leurs chants sur un synthé aux lents élans sombres qui forment des boucles anonymes dans une brume éthérée. Des accords d'une guitare solitaire roulent en boucle et jettent un peu de lumière à ce titre sombre mais très révélateur de la spiritualité autochtone. On pourrait décrire The Strength of Stones comme un étrange western fantomatique avec sa guitare acoustique et son synthé aux souffles rauques poussant ses sonorités comme un violon désaccordé. Évoluant dans une ambiance à la fois biscornue et mystérieuse, The Strength of Stones est la ballade d'un chevalier noir sorti des entrailles d'un sombre monde encore inconnu. Voices of the Rim nous en met plein les oreilles avec cette fusion des flûtes Indiennes et traditionnelles qui soufflent des douces mélodies sur une lente structure voilée d'une brume ancestrale. The Brilliance of Stars est très poétique avec son synthé aux lents mouvements de sérénité qui croisent une discrète flûte aux souffles léger. Across Sky est le seul titre où ont peut entendre une forme de mouvement derrière un dense rideau de strates orchestrales qui forgent une douce symphonie pour les rêveurs solitaires. Un titre dense et intense, Across Sky finit là où Haunted by Water avait débuté.

Une sombre orchestre dans les dunes et les bois fantasmagoriques d'une civilisation éteinte! Voilà la meilleure façon de décrire cet étrange, mais gracieux, album ambiant qu'est DEEP ROOTS HIDDEN WATER. Je ne crois pas que ce deuxième album de Deborah Martin trempe dans l'insipide facilité qu'est le New Age tel que nous le connaissions à l’aube des années 80. Trop sombre et trop ambiant! Mais ça reste un étonnant voyage musical à la fois sombre, intrigant, mystérieux et étonnamment mélodieux. Comme ces mélodies qui surgissent de l'inconnu pour venir narguer nos oreilles.

Sylvain Lupari (28/10/10) ***¾**

Disponible chez Spotted Peccary Music

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