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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Deborah Martin Under The Moon (20th Anniversary) 2015 (FR)

Apaisant, poétique et sombre; il est très facile de tomber sous le charme de Under The Moon

1 Twilight 3:12 2 Aurora 4:25 3 Nymphea (Water Lilies) 2:58 4 Rainbow Man 3:57 5 Night's Shadow 2:55 6 Under the Moon 3:00 7 Gray Sky 5:38 8 Maker of Dreams 3:32 9 Midnight 2:58 10 Before Dawn 5:31 Spotted Peccary | SMP-0504

(CD/DDL 38:07) (V.F.) (Ambient tribal and folk)

Ça m'arrive parfois de sortir de ma zone de confort en écoutant autre chose que de la MÉ pure. Mais du New Age? C'est pas vraiment ma tasse de thé! Sauf que les productions du label américain Spotted Peccary sont tellement soignées, le son est tellement bien détaillé qu'il fallait que je tente une oreille. Surtout que les critiques ont acclamées ce UNDER THE MOON, composé et enregistré par Deborah Martin en 1995. Afin de célébrer un 20ième anniversaire le label américain donne un nouveau souffle, une nouvelle peau, avec une édition entièrement remasterisée. Ai-je aimé? Oui! J'ai trouvé qu'il y avait un juste milieu entre les approches de New Age, les mélodies spectrales et les structures ambiantes qui sont carrément séduisantes, sinon envahissantes. En fait j'ai découvert un bel album, étonnement musical où l'acoustique des guitares et flûtes ainsi que leurs charmes se fondent admirablement bien aux ambiances méditatives sculptées dans la sobriété des synthés et du piano de Deborah Martin.

Twilight nous dirige lentement vers les zones obscures de l'album avec une muraille de vents creux qui progressent comme des vagues de murmures menaçants à travers les chants des flûtes. Nous sommes dans le domaine de l'ambiant sombre où les synthés tissent une mosaïque d'orchestrations aussi sombres que poignantes qui flottent comme ces nuages rouges teintant la nuit d'une approche aussi romanesque que sibylline. Ces intenses arrangements feront duel avec la fragilité des flûtes méditatives et des ambiances amérindiennes qui survolent les charmes de cet album. C'est avec Aurora que nous pénétrons dans le genre New Age ambiant et tribal. Le titre entraîne ces harmonies flûtées dans les caresses d'une basse très enveloppante de Tony Levin. La guitare ici est plus présente et sculpte une tendre ballade ambiante qu'une flûte recouvre de ses obscurs charmes. Mais enlevez donc ces ailes de mouettes qui plombent vos sourcils! Et laissez-vous absorber par toute la tendresse de cette œuvre unique de Deborah Martin. La musique et les arrangements sont d'une délicatesse à faire chambouler nos émotions. Le piano de Nymphea (Water Lilies) est tellement tendre qu'il nous avale de sa mélancolie. Tout est présent! Les nuages de brumes et les chœurs effacés qui font symbiose en des éléments éthérés. Beau? Non! Séduisant et méditatif comme ces larmes de guitare qui coulent dans les poignantes orchestrations de Rainbow Man. C'est comme écouter White Bird de It's A Beautiful Day joué avec une approche musicale encore plus séraphique. Plus on avance et plus on est séduit. On en oublie le genre de musique que l'on écoute tellement c'est beau. Night's Shadow est aussi énigmatique que Twilight alors que la ballade qui orne la pièce-titre va vous clouer à vos émotions. Intense et pénétrant!

Gray Sky nous amène dans les secrets des incantations des Peuples des Premières Nations. La voix d'Edgar Perry est teintée de mysticisme. Tout comme les ambiances qui sont aromatisées de percussions shamaniques, ornées de vents qui ululent comme une portée de louveteaux et de murmures des spectres. Les lignes de synthé flottent comme les témoins abstraits de cette incantation, laissant les charmes de la flûte envoûtante noyés nos pensées avec la douce voix pénétrante de Deborah Martin. De loin le titre qui a le plus d'impact dans UNDER THE MOON à la première écoute. Maker of Dreams reste dans le même créneau de musique tribale amérindienne. Le rythme est plus soutenu, quoique assez sédatif, avec des tam-tams qui sculptent une danse dont la forme épouse la lascivité des flûtes et des orchestrations. I y a une touche du Moyen Orient ici. Midnight reluque un peu les ambiances de Twilight, mais avec une approche nettement moins sombre et plus éthérée. Les orchestrations sont encore toute les richesses de ce très beau moment d'ambiances. Ça fait très musique de film où le héros regarde le désert se dérober sous ses yeux. Before Dawn termine cette fascinante odyssée sonique au cœur des ambiances amérindiennes avec un délicat synthé qui sculpte une fusion de vagues astrales et d'ondes sinistres qui ondoie comme des caresses sur l'approche de nomade solitaire de la guitare très classique de David Stile. C'est de l'ambiant très méditatif qui balance à merveille les approches un peu New Age d'un album qui envoûte à mesure que nous libérons nos oreilles des faciles préjugés contre le terme New Age.

Faut faire attention avec le terme New Age. Il sert tellement à toutes les sauces, à toutes ces étiquettes qu'on arrive pas à coller à un style qui échappe aux radars de l'étiquetage des genres. Apaisant, poétique et sombre UNDER THE MOON est autant un album purement New Age que Led Zeppelin III est du pur folk. Certes, il y a des mélodies. Mais les ambiances et les orchestrations injectent un fluide onirique qui colle tellement aux émotions, que l'on peut suivre la trajectoire de la musique à travers notre imagination. J'ai bien aimé. Il y a de bons moments. Et il faut admettre que le style de Deborah Martin est assez unique qu'il peut être dérangeant. Mais dans le bon sens.

Sylvain Lupari (01/05/15) ***½**

Disponible chez Spotted Peccary Music

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