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  • Writer's pictureSylvain Lupari

DeeperNET: Impossible Landscape (2014) (FR)

Un peu moins dynamique que One, ça reste un bon album d'EDM qui se rapproche des frontières de la New Berlin School

1 Aether 7:19 2 Fractal Dimension 8:03 3 Fluid in Blue 5:15 4 Planum 3:44 5 Movements 7:35 6 Illuminated by Ultraviolet 6:32 7 Thought Drop 4:14 8 Falling Through 6:03 9 Astral Body 8:35 10 Aphelion 3:20 11 Quantum Teleportation 10:00 Spotted Peccary| SPM-2202

(CD/DDL/ Spotify 71:05) (Techno, EDM, ambient phases)

La première note qui tombe résonne et sautille d'une oreille à une autre, dévoilant dans son tumulte hachuré une délicieuse approche mélodieuse qui rappelle le style de Jerome Froese. Ambiant et tournoyant légèrement dans des vagues de synthé lunaires, le rythme se nourrit de percussions claquantes. La mélodie, toujours fragile, lance son charme séraphique alors que tout doucement Aether plonge dans un tourbillon statique où tout devient en suspension. Rythme et mélodie tombent dans un marasme sonique. Un genre de break-beat rongé de toutes parts par des lignes stroboscopiques saccadées où les éléments bégayent dans une phase de danse morphique qui peu à peu se stabilise et retourne à son rythme claquant et enlevant ainsi qu'à sa mélodie doucement magnétisante. Après un premier album qui avait séduit la scène de la MÉ du genre Trance et Goa (One SPM 2201) l'année dernière, DeeperNET revient à la charge avec un album nettement moins rebelle. Avec une collection de 11 titres qui se promène entre des rythmes qui avoisinent le soft techno et même un genre de synth-pop à la Jerome Froese dans des ambiances un plus éthérées, IMPOSSIBLE LANDSCAPE se veut un album de compromis qui peut rallier à travers ses 71 minutes les amateurs de dance-music à ceux qui aiment ça quand les choses sont un peu plus romanesques, quand les rythmes sont un peu plus légers.

Il y a toujours des rythmes de feu qui sont par moments entrecoupés d'ambiances méditatives comme dans Fractal Dimension qui, après une intro nourrie de cerceaux qui planent dans des ambiances éthérées, offre un techno aussi ambiant qu'organique avec des séquences entrecroisées et des touches gargouillantes qui accotent les sobres pulsations et percussions technoïdes. La mélodie est sphéroïdale et tournoie de concert avec les séquences grasses alors que le titre fini par plonger dans un passage planant très cosmique. J'appelle ça du techno vertical. Du techno (intelligent?) pas vraiment violent où l'on sautille sur place comme des zombies qui sentent la chair à travers chaque pulsation sonique. Après deux titres solides Andrew Miles offre une vision musicale plus éthérée, plus poétique avec la délicate voix de Zefora qui flotte sur une belle ballade bercée par de sombres couches de synthé, un brin hurlantes, et des accords d'une guitare acoustique forgée dans les interstices du Virus T1. Le rythme est lent, aussi lent que les percussions qui l'assomment, et s'enfuit dans de belles zones aussi mystiques qu'angéliques. C'est du beau synth-pop intelligent comme le trop suave Illuminated by Ultraviolet; l'un des bons titres fortement imprégnés des influences de Jerome Froese. D'ailleurs, le parallèle avec fiston Froese est tout à fait indiqué afin de mieux expliquer ce dernier album de DeeperNET.

Sur IMPOSSIBLE LANDSCAPE Andrew Miles concocte un beau cocktail de rythmes aux diapasons de tout instinct et de mélodies porteuses de ver-d'oreille qui enchante dans un univers de percussions et d'accords percussionnés très attrayant; l'ossature de Illuminated by Ultraviolet et aussi de Movements qui cure nos oreilles avec un techno (j'entends toujours du Jerome Froese) avec des accords gras qui crache un venin sonique résonnant. Le rythme se divise entre ses martèlements sourds, ses pulsations technoïdes, ses percussions qui sonnent comme des machines enregistreuses et ses séquences entrecroisées qui sillonnent des lignes de mélodies flottant comme des spectres ermites de leurs errances. Planum, tout comme Thought Drop et le très mélancolique Aphelion, nous propose une version plus ambiante de DeeperNET alors que Falling Through nous plonge dans un fascinant univers de méditation tribale avec des tonnerres de percussions du genre japonaises qui supportent la délicate voix de Zefora et des couches de synthé qui valsent dans des horizons très éthérés. Astral Body se démarque avec une approche qui fusionne le synth-pop et le psybient. Le rythme est solide, avec de bonnes percussions, et la mélodie trouve refuge dans un genre de talk-box qui se détache en un mouvement sphéroïdal stroboscopique. Les ambiances sont forgées dans une approche électronique tant cybernétique qu'organique. C'est du déjà-entendu (Shpongle?) mais ça reste drôlement efficace. L'album se conclut avec une approche très IDM où des percussions martèlent un galopant rythme hypnotique et des lignes de séquences tournoient de façon saccadée. Aromatisé d'effets soniques organiques et de séquences stroboscopiques, Quantum Teleportation est un titre très DJ pour plancher de danse embaumé d'effets et de nappes électroniques cosmiques. On a les oreilles aussi pleines de tons que les pieds gorgés de sang.

DeeperNET est assurément une bonne trouvaille du label Spotted Peccary et de sa division plus vivifiante O3E. Andrew Miles est l'architecte d'un album plus serein que One. Un album qui se rapproche un peu plus de cette nouvelle orientation que l'on observe présentement avec un genre d'IDM plus près des racines de la New Berlin School que du trance ou du Goa. Quoique j'ai dégusté les rythmes de feu de One, j'ai bien aimé cette relative sérénité, cette approche un peu plus poétique qui flotte dans des ambiances très près des frontières psychédéliques, sinon psychotroniques, de IMPOSSIBLE LANDSCAPE.

Sylvain Lupari (30/05/14) ***½**

Disponible chez Spotted Peccary Music

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