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Writer's pictureSylvain Lupari

DIVIDED BY TWO: Dissolution (2019)

Updated: Aug 17, 2019

“Dissolution est principalement destinée aux amateurs de sons plutôt que de musique elle-même, avec une vision artistique pour la musique ambiante sombre et abstraite”

1 Dissolution 18:04 2 Growth 17:47 3 Breaths and Voices 17:26 4 The End 21:54 SynGate | LunaDT02

(CD-R/DDL 75:12) (Dark Cosmic Ambient EM)

Lorsqu'on parle de musique difficile à apprivoiser, à approcher même, il faut penser à la musique de Divided by Two qui est le genre de MÉ structurée pour créer des films d'épouvante dans notre imagination. Offert en format téléchargeable 24 Bits, DISSOLUTION risque de vous pousser aux limites de votre tolérance, tant la masse sonore engendre des chocs titanesques et des filaments tordus de douleurs tonales dans un magma sonore en dissolution. Ne cherchez pas les harmonies, ni les rythmes. Lorsqu'on trouve un truc du genre, il faut travailler fort du ciboulot afin de vraiment élaborer sur ce qui ressemble à une forme de rythmes ou d'harmonie cimentés en un bloc! La pièce-titre nous accueille avec des pépiements dotés de tonalités organiques. Le mouvement monte et descend, comme une bonne ossature de rythme ambiant. Les gazouillis multiplient une présence qui est vite avalée par des nappes de synthé aux tonalités menaçantes. Dissolution présente avec justesse le panorama sonore de ce 6ième album du duo composé de Gabriele Quirici, aka Perceptual Defence, et Danny Budts, mieux connu sous le nom d'artiste Syndromeda. Des gigantesques meuglements des synthé fixent une guerre entre Godzilla et Ultraman (allo les petits) qui se déroule dans le cosmos et son état d'apesanteur. La direction sonore est plutôt aléatoire avec des mouvements qui égarent nos oreilles dans un tintamarre dont l'intensité varie selon les masses de sons. La 2ième partie est plus ténébreuse avec d'innombrables effets et lignes de synthés qui peignent un décor toujours aussi féroce, les lames de synthé crissent et déchirent le panorama à maints endroits, et où les quelques éléments de rythme possibles fuient des zones en dissolution. Une musique pour visionner sa fin du monde! Growth aborde nos oreilles avec des notes qu'on étire et qui se claque les extrémités. Difficile à décrire, l'effet est étrange. C'est un peu comme étirer un élastique de son qui se briserait comme dans un lent effet de tchick et tchonck. On n'a même pas le temps d'y coller notre interprétation qu'un gros bourdonnement de navette spatiale (sic) mâchonne nos tympans en y jetant des brins, mais des petits brins, de voix en mutation. Une masse de vents, de bourdonnements, s'installe. Ils s'enlacent dans un corridor naturel dont les bords escarpés les font hurler de cris stridents, alors que les éléments du milieu sortent dans une lenteur opaque. Certes qu'on entend des ligne de voix s'enrouleur autour de cette masse! Comme on entend des bruissements ou des bêlements, un peu comme un chasseur avec sa grosse voix qui cherche à leurrer son gibier à 5 pattes et 2 têtes. Nous sommes dans le monde de DISSOLUTION, donc tout se peut! Et l'imagination aidant, on est bien capable de coller n'importe quel image à ce fléau de vents monumentaux qui s'échappe d'un long corridor sans fin. Après avoir atteint une forme de zénith, Growth diminue peu à peu sa tempête de mistrals pour se jeter dans une bouche d'orchestrations nourrie par de violents et intenses staccato. Décrit comme cela, ça l'air de rien! Mais il y a beaucoup d'intensité et de travail de sculptage de vents, drones, brises et ululements d'Éole, ainsi que de son armée, dans les ambiances de DISSOLUTION. Et de quoi est fait Breaths and Voices? En fait, c'est assez clair! Mais ces immenses collages et superpositions de vents de tout acabits, et de voix un peu plus séraphiques, sont constamment grattouiller par des bruissements de couteaux en train de tartiner le flanc rugueux des galettes de vents avec des particules granuleuses aux arômes d'écrous trempés dans l'iode. The End exploite d'immenses strates de voix chthoniennes qui souffrent et soufflent dans un univers en combustion. Les seuls autres éléments percussifs de cet album trôlent dans ces ambiances, afin de soutirer un semblant de vie quelque part. C'est un peu long, quasiment monotone lorsque les éléments de percussions deviennent plus espacés, un peu comme si les vents et les voix passaient par une longue corne sans niveau d'émotivité. Malgré cela, une forme de tintamarre secoue les ambiances autour des 16 minutes sans que pour autant The End exploite cette occasion afin de nous mettre un peu de positivisme entre les oreilles. Ténébreux et tapageur, DISSOLUTION s'adresse principalement aux amateurs de tonalités plus que de musique. De l'art abstrait sculpté par deux magiciens synthésistes qui soutirent les incroyables possibilité sonore de leurs équipements. À ce niveau, j'imagine mal avoir une meilleure explication sonore sur la dissolution qu'avec cet album. Les sons ont des formes et des couleurs qui exploitent avec une nette précision la fin, la dissolution d'une planète dont Divided by Two sont les artisans cachés dans ses entrailles. Je ne pose aucune note, car ce n'est pas vraiment mon genre musical. Mais j'ai trouvé l'aventure intéressante à petites doses. Sylvain Lupari (23/05/19)

Disponible chez SynGate

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