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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ECHO SEASON: Solarmetric (2020) (FR)

L'action ici se déroule dans une jungle de verre où chaque souffle et bruit organiques deviennent d'audacieux effet percussif

1 Proprioception 9:32

2 Between 7:02

3 Elevated 6:20

4 Gravity Assist 8:26

5 Millennium Network 7:10

6 Pilot 7:14

7 Isochrone 9:22

8 Siderostat 9:26

9 Angular Momentum 7:12

10 1 AU 7:04

(CD/DDL 78:49)

(Psybient, Electronica, Glitch)

Une onde grandit au pied des clapotis d'eau d'où jaillit des accords gélatineux et des bulles d'eau difformes qui pourtant irradient d'un bel aura sonore. Il y a beaucoup de luminosité dans l'ouverture de Proprioception où le rythme des pulsations basses et des percussions en mode slow-tempo résonnent en formant une écho percussive. Des fusains sonores ont cette forme de flûte sculptée dans du bois rond sans aucun trou pour les doigts. Juste pour la bouche pour des brises creuses. Tout reste en suspension dans ces 50 premières secondes où la musique reçoit une charge électrique qui la secoue par une vague de spasmes. Le débit rythmique est ceinturé de cerceaux polychromes harmoniques et les deux entités sont fracturé par des absences dont les longueurs sont justifiées par les visions de Peter Brefini, aka Echo Season. Hormis les effets cités plus haut, ce plus long titre de SOLARMETRIC utilise une faune sonore très près du délire musical. Des pads de synthé remplis de poussières cosmiques et une faune percussive, où chaque effets déposés possède son écho et son identité tonale, sont parmi les premiers éléments de psybient à nous monter aux oreilles. Il y a ces éléments percussifs qui semblent être des stridulations rythmiques et ces doigts agiles, qui tapent du dactylo percussif. Cette base de psybient est concentrée sur des éléments percussifs qui se joignent à un maillage de pulsations et percussions en stop-n-go et des séquences papillonnant de leurs ailes percussives. Dans ce titre truqué par une audacieuse vision des multiples fractures du son, même l'eau à son parfum organique percussif qui se traduit en une masse grenouillant de bois argenté, tandis que la ligne de basse étend son pouvoir vampirique dans cette structure de grand guignol atteint de spasmes et qui avance par saccades. Les harmonies semblent secondaires, à tout le moins ici, et sont tissées entre des vases chevrotants, des effets de murmuration et des accords qui se perdent dans les chants bouclés de nature cosmique. J'ai écouté ce titre une bonne demi-douzaine de fois, avec 3 différentes paires d'écouteurs, afin de décrire la vastitude de sa flore tonale et il me semble que j'en ai couvert même pas le tiers.

Mais le verdict est très intéressant…

Je l'avais lu quelque part; Peter Brefini est un artiste exigeant qui fui tout compromis en créant sa banque de sons et d'effets sonores percussifs pour donner une dimension tout à fait unique à sa musique. SOLARMETRIC est un second album pour celui qui est mondialement reconnu pour ces travaux pour le 7ième art. Dix titres pour un total de près de 80 minutes de musique aux principaux parfums de psybient. La musique ici évolue dans un contexte organique-percussif sur des structures de rythmes poussées par des élans élastiques qui épousent les principales formes connues de l’électronica. Majoritairement structurés autour de down-tempos lunaires dont Echo Season joue avec le débit dans des formules de stop n go, les rythmes se tiennent dans un maillage de basses pulsations élastiques et de sobres percussions. Les séquences jouent un rôle dominant dans une texture organique et de verre concassé, alors que parfois elles sont comme ces mouches à bruits vivotant sur place. Bien qu'efficaces, ces structures de rythmes ne sont pas l'aspect dominant de cet album, et encore moins les mélodies. L'action dans SOLARMETRIC se déroule dans une jungle en verre avec des bruits et cliquetis mécaniques qui découpent ces effets sonores de vitres émiettées qui nous charme tout au long de ce deuxième album de Echo Season sur Synphaera. J'ai expliqué le principe des mélodies sur Proprioception, disons qu'elles sont segmentées en plusieurs suites qui se perdent dans les ambiances. Certaines resteront incomplètes alors que d'autres trouveront leurs compléments sous une autre forme. Dernier point et non le moindre, l'écoute de cet album sur un iPhone avec les écouteurs Dre Beats est à prohibé. Les écouteurs Sony wh-1000xm3 ont rendu l'exercice plus comestible alors que j'ai atteint le nirvana de ce sanctuaire de sons avec mes Sennheiser HDR185 sur mon streamer Cambridge…Que de pur bonheur mes amis. Cette faune percussive sculptée dans une immense forêt de verre change de tons, surtout lorsque nous traversons la seconde moitié de l'album avec nos oreilles usées.

Comme dans Between où les relations troubles entre plusieurs séquents harmoniques dispersés dans ce beau down-tempo lunaire se retrouvent sous d'autres formes en étant regroupés dans les splash aquatique des échos. Le rythme est mou et rongé délicieusement par une faune organique vorace. Les visions mélodiques se retrouvent dans des lignes de piano pensives ou encore dans ces accords ronds comme des cerceaux aimant s'accoupler pour la forme musicale. Chaque bruit innove de son côté percussif alors que la ligne de basse est sans appel! Les milliers de pattes percussives qui sont à l'origine des glitches voraces de l'élan stroboscopique de Elevated. Le bruit des crécelles est mécanique et astique une écoute avec une froideur égale à celle d'un bruit inventé par un cyborg ou des bouteilles tintant dans un même refrain capitaliste Il y a de belles lignes de voix sensuelles sur ce titre qui mélange rythme statique à ambiances percussives pour revenir à ses élans stroboscopiques. Gravity Assist gravite entre ses différentes structures, et vitesses, de son rythme tout en nous faisant péter dans les oreilles deux grosses billes de claqueurs qui pincent mon tympan gauche. La faune sonore est vorace dans ce titre conçu dans le moule de Proprioception. Millennium Network est confectionné dans les détails. Il propose un beau down-tempo avec une basse caoutchouteuse et des riffs d'éléments percussifs. La ligne de basse est séduisante et se révèle être un solide acolyte pour cette structure sans élans mais nourrie par divers crépitements qui cachent l'avancée harmonique des larmes de synthé. Une masse sonore gélatineuse se joint à ce chant spectrale déformé alors que la mélodie tinte de ses verres polis. Un piano fait songer ses notes dans cette décharge de bruits ambiants qui ont leur nécessité, comme ce chant spectral envahissant qui supplante tous les efforts harmonieux mise en place dans ce titre idéal pour un film de science-fiction.

Pilot fait entendre son ossature harmonique qui respire le même air que Head Over Heels de Tears for Fear. Les ambiances se forment autour des lignes de synthé abandonnées et dont leurs oracles prismatiques sont liés à un down-tempo secoué momentanément par les spasmes de la ligne de basse élastique. Isochrone nous plonge dans une base psychédélique cryogénique avec une étonnante fusion entre ses basses pulsations et l'agitation convulsive de ses élytres mécaniques. La structure de rythme reste toujours vague mais toujours légèrement entrainante alors que les accords hésitants de sa mélodie jouent au chat et la souris avec notre instinct primaire. Siderostat est un down-tempo lunaire dans une enveloppe de rythme légèrement cahotante qui est enveloppée d'un dense voile de voix astrales. Ses dernières deux minutes proposent un rythme plus vivant et une faune musicale plus fournie. Ce développement à sans doute inspiré Angular Momentum et ses boum-boum résonnant dans une mosaïque de verre en train de se dissoudre. C'est un beau up-tempo, quasiment un Techno, avec une approche mélodieuse mieux définie dans une faune percussive dans une phase d'agitation qui est à la hauteur de ce titre le plus vivant de SOLARMETRIC. À mon avis, ce titre aurait dû terminer l'album et servir de tremplin pour le prochain, mais Peter Brefini en a décidé autrement et propose plutôt 1 AU. C'est un titre qui ressemble aux 8 autres de l'album, sauf pour sa seconde partie qui propose un excellent psybient poussé par une Électronica plus affamée ici qu'ailleurs dans cet album dont la faune percussive, les multiples membranes causant les effets d'écho et ses mélodies inachevées resteront ancrés dans nos souvenirs comme étant une infatigable bête à sons.

Disponible en CD Digipack et en téléchargement 24 Bits, SOLARMETRIC est un des plus beaux albums de psybient que j’ai entendus. Il y a une froideur méthodique dans cet album de Echo Season qui se marie bien aux effets caoutchouteux de ses lignes de basse qui irradient son équivalence pour atténuer cette froideur chronique qui empêche toutes mélodies de fleurir. Dommage car le décor rythmique est féérique ici.

Sylvain Lupari (09/01/21) ****¼*

Disponible chez Synphaera Records Bandcamp

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