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  • Writer's pictureSylvain Lupari

F.D. PROJECT:The Other Side of FD Project...Quadea (2012) (FR)

The Other Side of F.D. Project... Quadea est de la graine des très bons de Berlin School analogue

1 Quadea Part One 12:52

2 Quadea Part Two 11:50

3 Quadea Part Three 9:11

4 Quadea Part Four 8:28

5 Quadea Part Five 8:59

6 Quadea Part Six 16:38

(CDR/DDL 67:58)

(Berlin School)

Le soyeux univers musical de F.D. Project repose sur ses influences pour Mike Oldfield et Tangerine Dream. Comme le superbe musicien de Reading, Frank Dorittke harmonise ses rythmes et ambiances avec une magnifique approche minimaliste. Ce faisant, ses œuvres infiltrent nos oreilles avec une délicate approche onirique. Et QUADEA est la preuve par 10 que même si le synthésiste/guitariste allemand emprunte les mêmes sentiers mélodiques depuis près de 10 ans, il y a toujours ce petit quelque chose qui séduit. Divisé en 6 parties, l'histoire rythmique de THE OTHER SIDE OF FD PROJECT…QUADEA évolue à chacun de ses actes.

Passant de lent et léger comme une valse à lourd et intensif, cette structure rythmique conserve toutefois sa volonté de camper sur une principale ligne minimaliste qui nous balance des mélodies sises sur des spirales carillonnées. Des berceuses de nuits qui tournoient et se faufilent à travers rythmes et ambiances, comme d'innocentes ritournelles, sur des structures rythmiques aux lentes évolutions. Des lourdes réverbérations naissent de fines séquences limpides qui avancent à pas de loups. Hésitantes, elles tardent à dessiner le rythme chétif de Quadea Part One qui bat sous de suaves strates d'un synthé mellotronné. Soufflées par les vents d'éther, les séquences activent la cadence avec un harmonique tracé incertain que des percussions empoignent de frappes symétriques, soutenant le minimaliste mouvement linéaire Quadea Part One qui respire les doux souffles d'un Mellotron brumeux et les beaux solos planants d'un synthé aux saveurs analogues des années vintages. Vous aimez le rythme hypnotique et harmonique de Quadea Part One? Alors vous dévorerez les 5 autres parties. Émergeant des rauques souffles d'un Didge, Quadea Part Two suit les préceptes de Part One avec un mouvement de séquenceur harmonique qui tournoie en demi-cercle et coule sous d'intenses strates d'un synthé qui subdivise chœurs et solos. La deuxième partie réveille l'âme avec une belle approche de violoncelle qui recouvre un genre d'oraison clanique. Un délicat torrent de séquences limpides et fluides naissent des grésillements introductifs de Part Three qui présente une structure rythmique plus vivante. Un des charmes de QUADEA réside dans ses séquences minimalistes qui épousent les mêmes tangentes mélodiques, et ce peu importe les modifications dans les structures de rythme.

Sur Part Three, l'envoûtement est saisissant. Surtout avec la guitare mordante de Frank D. Project qui lance des riffs lourds et des solos incisifs sur un rythme devenu plus pesant. Avec l'efficacité de la machine à batteries, on a l'impression d'entrer dans des territoires de rock progressif. Après une intro imprégnée d'un voile mystérieux, où des pulsations menacent sous des lamentations spectrales, Quadea Part Four tournoie sur un superbe mouvement séquentiel. Des séquences qui virevoltent dans de parfaits cercles hoquetant que de solides frappes de batterie encadrent d'un lourd mouvement rotatoire anoblit par des solos de synthé tortueux. Un synthé qui libère aussi des nappes harmonieuses aux airs d'un Tangerine Dream des années 70. Part Five s'ouvre à nos oreilles avec des accords de guitare errant parmi des souffles caustiques. Cette intro très musicale est bercée par des souffles irisés qui s'étouffent dans un canevas de percussions et pulsations dont les frappes incertaines tambourinent vers un rythme sec et saccadé avec des touches circulaires qui tournoient sous de suaves et larmoyants solos d'un synthé aussi poétique que mélancolique. Des brises de synthé ululantes gémissent dans des souffles bleus, étalant l'introduction morphique de Quadea Part Six qui est la pièce de résistance de THE OTHER SIDE OF FD PROJECT…QUADEA. De mélodieuses nappes de synthé scintillent et se dandinent au travers ces brises iodées, traçant un hypnotique mouvement séquencé qui sautille sous de superbes ondes d'un chaleureux Mellotron. Le rythme fragile de Part Six se caramélise peu à peu, s'agrippant à un autre chapelet de séquences qui roulent comme un train discret sous les denses couches d'un synthé aussi ténébreux qu'harmonique. Et c'est dans des nuages de Mellotron et des brises argentés que le rythme battu sur une enclume de Quadea Part Six s'enfonce dans nos oreilles avec toutes les réminiscences nostalgiques des années vintage de Tangerine Dream.

THE OTHER SIDE OF FD PROJECT…QUADEA est de la graine des beaux albums d'une Berlin School analogue. Frank Dorittke est passé maître dans l'art du magnétisme minimaliste harmonique avec ses séquences limpides, forgées dans les lointains corridors de Tubular Bells, qui tissent des vers d'oreilles dans des croisades électroniques aux arômes de Tangerine Dream des années Baumann. Et QUADEA est effectivement la réponse à Nocturna. C'est une suite logique au dernier opus de F.D. Project qui saura certainement nous enjôler de nouveau avec ses incessantes structures harmoniques qui ont juste ce petit quelque chose de différent, d’albums en albums, pour nous bercer entre deux univers. Ça part depuis Electronic Dreams en 2003, et ça se poursuit depuis.

Sylvain Lupari (09/07/12) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

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