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  • Writer's pictureSylvain Lupari

FANGER & SCHÖNWÄLDER: Stromschlag (2007) (FR)

Un voyage musical finement dépeint par une complicité créative qui ressuscite admirablement la vieille essence de la MÉ vintage

1 Wild Joe's 10:02

2 Mojave 7:15

3 Yellow Stones 15:32

4 See you later in Bozeman 23:39

5 Gallatin Field 8:47

6 Twintron 5:21

(DDL 70:46)

(Berlin School)

Originalement disponible en format digipack et en édition limitée sur le label de Manikin,

STROMSCHLAG est une collection musicale de 2 commis-voyageurs, Thomas Fanger et Mario Schönwälder, d'une MÉ aux douces saveurs analogues des années vintage qui est réédité par le label de Vic Reck, Ricochet Dream. C'est une collection d'une centaine de photos restituées en musiques lors de la tournée Californienne de ce génial duo Allemand. C'est un voyage dans les terres de Steve Roach que Tangerine Dream avaient déjà débroussaillé en 1977. STROMSCHLAG pour un choc électrique? Pas vraiment! Mais plutôt une superbe collection musicale issue de l'imagination fertile de Fanger & Schonwalder qui ne cesse d'étonner dans sa confection d'un art minimalisme où la redondance est honnie.

C'est tout en douceur que débute Wild Joe's. De doux arpèges scintillant flottent dans une nébulosité aux tonalités hétéroclites où des effets sonores d'une forêt boréale se trappent dans un sombre Mellotron qui se fait complice d'une taciturnité musicale effervescente. Le titre s'anime dans un genre de groove qui sonne comme une douce romance mexicaine avec de fines percussions, une guitare acoustique et des notes aux éclats échoïques harmonieux. L'influence de Fanger est saisissante sur ce titre sobrement enjoué et rythmé qui rappelle du Food For Fantasy ou certaines œuvres aux essences Californiennes de Mergener/Weisser sur le label IC. C'est un titre envoûtant qui baigne dans une ambiance de Jazz et Groove et qui se termine dans les douces exaltations d'un Mellotron flûté. Et c'est un Mellotron encore plus sombre qui ouvre Mojave, exposant l'air des savanes du désert américain. On y sent une forme d'agonie alors que des accords flottant appellent au mirage dans un superbe paysage sonore d'une brillante réflexion. La douce pâleur de Mojave s'étend jusqu'à Yellow Stones avec une splendide présence du Mellotron qui rappelle la découverte de l'Ouest américain par Franke, Froese et Baumann. Une belle séquence fractionne le mouvement vers la 5ième minute qui s'anime sous des spectres synthétisés. Les esprits du désert s'éveillent avec les lamentations des premiers arrivants. La reconstitution musicale de l'Ouest américain par Fanger & Schonwalder est saisissante et dépeint avec une étonnante créativité les longs voyages en autobus. Hormis ce côté pittoresque musical, le duo n'oublie pas ses racines et nous gratifie d'un superbe Berlin School avec de bonnes percussions et ce Mellotron déviant en seconde partie de Yellow Stones. C'est un des bons titres de MÉ en 2008. De la belle MÉ qui s'éveille et meurt dans les ambiances nocturnes d'une terre érodée.

À partir d'une même structure introductive nourrie d'une fertile faune sonore zoologique, See You Later In Bozeman part de sillons infertiles pour finalement créer une Berlin School lent et hypnotique auquel se joint une kyrielle d'effets sonores et de voix fantomales qui se mêlent aux souffles synthétisés aborigènes. Ce long titre circulaire exploite les souffles spectraux et les mouvances fantomatiques d'un Mellotron enveloppant qui pèse sur un tempo sobre et soutenu. Le jeu des Mellotron est tout simplement magique avec sa brume et ses souffles obscurs. C'est très bon et c'est assez indicateur de la complicité et la magie qui entoure ce duo qui s'abreuve des années analogues du Dream et de Klaus Schulze. Et je sais que je me répète, mais le duo semble avoir une imagination sans bornes. Prenons Gallatin Field! Le duo aurait pu baisser la garde et offrir un titre bien séquencé qui colle à l'oreille. Mais non… Le duo habille ce rythme qui ondule en cascade avec des séquences qui s'entremêlent parmi des mélodies synthétisées qui se cristallisent dans une effervescence sonore riche et diversifiée, haussant toujours l'attention auditive d'un cran. Un bon titre aux effluves du Moyen Orient avec une touche Sudiste, alors que Twintron flotte dans la quiétude désertique avec de belles sonorités de grosse orgue. Une touche dramatique qui clôt un voyage finement dépeint par une créativité complice de cet étonnant duo. À quand le prochain?

Sylvain Lupari (10/03/09) *****

Disponible au Manikin Bandcamp

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