"NIKO est une musique douce, harmonieuse et très agréable à entendre. Un album au parfum New Age que j'écouterai certainement lorsque mes sens chercheront un quai pour l'apaisement"
1 The Journey Starts 8:11
2 The Arrival and Discoveries 3:20
3 The First Day (Morning and Night) 5:52
4 Dancing in the Woods 2:27
5 Mary Alone 5:54
6 Encounters 6:12
7 Friend and Enemy 2:47
8 The Cave 5:43
9 The Last Day 4:54
10 Goodbye and Back Home 12:54
Groove | GR-272 (CD 58:17)
(New Age, Oldfield style)
Lorsqu'il m'a fait parvenir cet album, Frank avait écrit; c'est un tout nouveau son, un nouveau style pour moi. Et il avait entièrement raison! NIKO est juste un nom qui ne veut rien dire, comme il peut tout dire. Ça peut signifier un moment de tristesse accablante comme un voyage astral. Pour Frank Dorritke, c'est près de 60 minutes de rêves plein d'espoir et de bonheur. Comme son contraire, soit près d'une heure de crainte et de tristesse. Et ce côté bipolaire est extrêmement bien sentie dans le premier album concept du musicien Allemand. C'est une bande sonore pour l'esprit avec notre imagination comme projecteur cinématographique. En fait, FD Project surf réellement sur une musique de film! Les arrangements sont destinés à cette fin, avec des ambiances tantôt folkloriques et parfois médiévales qui rappellent la musique de Games of Thrones, comme celle de The Lord of the Ring. Mais même si Frank voulait offrir un album unique, il reste que l'empreinte de Mike Oldfield, le moteur d'influences et de créativité du bouillant guitariste, respire sur les 10 titres de NIKO.
The Journey Starts avec un étrange réveille-matin très musical. Une guitare acoustique et des effets de castagnettes ornent une introduction en mode ballade. Les percussions qui tombent donnent un élan plus rock à un titre introductif construit sur des échanges entre une six-cordes acoustique et un piano. Fait à noter, ne chercher pas les riffs et solos de la guitare électrique, puisque cet instrument est totalement absent dans cet album qui a une vision plus bucolique et acoustique, qu'électronique. Le style est léger avec un rythme entraînant. Le synthé est présent derrière ce duel acoustique avec des pépiements et quelques bons solos. Les arrangements sont assez pénétrants avec des effets de voix Elfiques qui se fondent dans les harmonies du synthé et de ses solos. The Arrival and Discoveries est un titre intense avec de grosses percussions, genre stimulantes pour rameurs dans les bateaux-dragons, et une pluie de staccatos par des violons cachés dans les interstices du synthé. La vision est assez cinématographique avec de bons arrangements. Entre du Oldfield et un Gandalf des années 90! Chaque titre s'enchaîne en une longue mosaïque de 57 minutes et c’est sans savoir que nous venons de quitter The Arrival and Discoveries que The First Day (Morning and Night) s'accroche à nos oreilles avec un rythme lent qui est nourrie de riffs de la six-cordes acoustique et de percussions lanceurs de jets de vapeurs. Les orchestrations ont un teint arabique. Bref un titre mignon qui savoure une portion électronique avec un effet circulaire légèrement stroboscopique et une ligne de basse, peut-être du séquenceur, qui gargouille et croasse. La chorale Elfique ajoute au décor séraphique. Dancing in the Woods enracine cette vision d'un album de Mike Oldfield avec une étonnante approche folklorique qui peut s'apparenter à une fête dans le contrée des Hobbits. Violon, guitare acoustique et caisson grave stimule une danse populaire par un doux soir d'été dans la contrée de Bilbon Sacquet.
Doux et sentimental, Mary Alone est une autre ballade qui traîne le baluchon de son rythme léger entre des phases plus ambiantes. Son intro se développe lentement avec un synthé qui siffle de belles harmonies flottantes. Les carillons qui tintent dans le décor sont aussi harmoniques que le synthé. Les percussions structurent un genre d'up-tempo hyper mélodieux avec un violoncelle à la traîne. La musique embrasse une phase ambiante où une guitare sculpte une mélodie caressée par des ombres de violons. Et hop! Le rythme redevient charmeur et tout gentil après cette courte phase onirique. Violon pleurnicheur sur des vagues et remous de synthé soufflés par une bête étrange, Encounters cache une approche très électronique derrière les accords entraînants de la six-cordes acoustique. Le séquenceur sculpte un rythme stationnaire qui bouge avec l'accord des percussions, d'une bonne ligne de basse et des riffs devenus plus entraînants. La musique devient une ballade dynamique avec de bons arrangements électroniques. Friend and Enemy suit avec cette vision folklorique à la Oldfield. Violon d'antan et chorale virginale unisse légèreté et harmonie avant que le sentier de la guerre s'ouvre avec de grosse percussions qui tonnent sous des ombres sinistres du synthé et une salve de staccatos. Ça fait dans le médiéval, genre Games of Thrones. Les 3 premières minutes de The Cave sont puisées dans les territoires ambiants. Tout d'abord, une série de tintements et un piano pensif. Des ombres du synthé tissent un décor sombre avec des brises silencieuses. Les notes de piano incitent les ambiances à devenir plus intenses jusqu'à ce que des percussions sortent le titre de sa torpeur au bout de 3 minutes. S'ensuit une brève ballade entraînante. The Last Day offre une vision tribale arabique avec des tam-tams qui activent un rythme stationnaire. Le synthé offre ici une agréable mélodie tisseuse de ver-d'oreille avec une tonalité acuité. Et comme la très grande majorité des titres dans NIKO, la structure change de direction pour devenir plus intense, plus animée tout en conservant l'approche très harmonieuse du synthé. La musique reflète vraiment l'esprit du titre. Goodbye and Back Home termine cette odyssée dans nos imaginations avec des pépiements d'oiseaux et une voix Elfique dans un décor tropical. Une guitare acoustique couche ses notes qui se lovent à cette voix si séraphique et à ce synthé venu de nulle part et de son chant onirique. Des nappes de violons viennent obscurcirent le décor avec des envolées paresseuses. Cette introduction est dans le moule Mike Oldfield et The Songs of Distant Earth. On est dans du New Age tout ce qu'il y a de mélodieux avec une rythmique souple et entraînante, comme du bon pop sans chansons dessus. La 2ième partie est plus audacieuse avec une approche électronique nuancée par une teinte de Jazz.
Que penser de ce NIKO de FD Project? Bien, je vais être honnête; c'est un album très harmonieux qui a cette âme de New Age à la Oldfield et ses albums de la période Warner. Il n'y a pas de place pour la MÉ de style Berlin School. Pas de séquenceur, ou très peu! Sa guitare électrique étant tout à fait absente, pas de gros solos tonitruants, ni de lourds riffs qui vous découpent les sens. C'est musical, harmonieux et ça s'écoute très bien. Bref, du New Age que je vais écouter certainement lorsque mes sens chercheront un quai d'apaisement.
Sylvain Lupari 09/06/19 ***½**
Disponible chez Groove
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