“Rien de moins, rien de plus, Clavem est un autre bon titre de MÉ minimaliste du déjà vaste répertoire de Gert Blokzijl”
1 Clavem 64:11 Gert Blokzijl Music
(DDL 64:11) (Minimalist Berlin School)
Je ne compte plus les albums de Gert Blokzijl depuis que j'ai chroniqué Interaction en 2015. Plus ou moins 35!? C'est gros et ça explique en partie pourquoi j'ai été incapable de soutenir la cadence de cet autre phénomène sonique qui multiplie ses opus comme une chatte agrandit sans cesse le cercle des petits félins adoptables. Mais si je le fais pour Alba Ecstasy, pourquoi pas pour Gert Blokzijl? J'en suis venu à cette conclusion lorsque mon ami Piero (Alluste) Monachello m'a empressé d'écouter ce CLAVEM, un je ne sais combientième album du synthésiste Hollandais qui semble bien seul dans son décor.
Ce long titre éponyme emprunte les rivières de la MÉ minimaliste avec un troupeau de pulsations qui explorent le silence. Comment le meubler? Tout d'abord Gert étend une large nappe de voix célestes et de brises caverneuses. L'ensemble forge un concerto pour murmures sibyllins. Une fine pulsation, assez mélodieuse, perce ce voile méditatif tout juste avant les 8 minutes. Lors que d'autres nappes nasillardes s'ajoutent, elle évolue toujours de son approche minimaliste tout en affichant une subtile vélocité. Une autre ligne de séquences aux tonalités croustillantes s'invite autour des 10 minutes. Des parfums de Tangerine Dream embaument ces nappes avec un zest des années Exit. Nous restons un peu dans ces mêmes années lorsque la structure ambiante de Clavem clopine avec l'arrivée de percussions vers la 15ième minute. On pense à l'instant à ces rythmes de Funk cosmique à la Robert Schroëder ici avec des séquences bien huilées qui résonnent dans un séduisant canevas d'effets percussifs. Le charme est qu'il y en a juste pas assez! C'est ainsi qu'en boitillant autour de séquences papillonnant comme des libellules curieuses que la première partie de Clavem se dirige vers son premier passage d'éléments ambiosphériques vers la 25ième minute. Un court passage où le vent ne peut être plus chaleureux qui revigore une structure avec deux lignes de séquences différentes courtisent un principal axe de rythme. On pense tout de suite à Mirage. À cette ère des séquences hivernales de Klaus Schulze! Avec leurs boucles ambiantes et leurs attraits papillonnants, ces séquences tournoient avec des teintes différentes afin de tenter de constituer un nœud solide qui finalement dansotte autour de percussions et de basses percussions. Nous sommes dans un bel univers où le rêve éveillé côtoie la fascination pour un genre de down-tempo qui croule sous le poids de séquences roulant comme dans une version accélérée de Crystal Lake, une des grandes influences de Gert Blokzijl. La course des percussions s'étiole alors celle des séquences s'essouffle et jette même une substance morphique sombre et anesthésiante peu après les 42 minutes. Cette phase de relaxation modifie la teinte de ses brises pour une période qui dépasse les 10 minutes, alors que Clavem dispose de sa 3ième phase de rythme avec un renouveau plus vivant pour les 10 dernières minutes de CLAVEM.
Voilà! Vous avez tout, tout et tout de cet autre album de Gert Blokzijl qui offre un autre beau titre, sans plus, de sa très vaste collection de compositions. Il paraîtrait qu'il faut que j'écoute Human. Il y en a d'autres avant, mais ça viendra!
Sylvain Lupari (07/04/18) ***¾** SynthSequences.com
Disponible au Gert Blokzijl's Bandcamp
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