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  • Writer's pictureSylvain Lupari

GREEN ISAC ORCHESTRA: b a r (2020) (FR)

Sur des textures rythmiques en perpétuel renouvellement, b a r offre 37 minutes de pur bonheur aux mélomanes que nous sommes

1 Volcanic 7:47

2 Le Grand Sportif 7:05

3 With Hat 3:25

4 Don Progini 7:03

5 Aarwaaken 6:10

6 Without Hat 5:50

(LP/DDL 37:14)

(World fusion, progressive E-Rock)

Ai-je été surpris par ce nouvel album de Green Isac Orchestra? Absolument! Avec une panoplie d'instruments audacieux tel que le Theravox, les guitares baryton et gizmotron ainsi que les percussions mallets et gran cassa, le quintet norvégien établit des structures riches ayant toujours ce petit détail qui enrichie la noblesse des synthés, du mellotron et du piano. Cinq ans après le très bon album éponyme Green Isac Orchestra, Morten Lund, Andreas Eriksen, Frode Larsen, Tov Ramstad et Jo Wang présentent un album encore plus percutant en flirtant allègrement vers du bon rock progressif avec une tonalité et une structure marchant dans les traces de King Crimson.

Et il ne faut pas se fier à la timide et atmosphérique ouverture de Volcanic pour se faire une idée de ce dernier album sobrement intitulé b a r. Des larmes de violoncelle étire leur karma sur une ligne de pulsations circadiennes et autres effets sonores électronique. Des tintements se mettent à voltiger en même temps qu'une guitare innocente ses cordes dans un allé seulement vers la rêverie. Au point des deux minutes, on sent une forme d'intensité s'immiscer. Les ambiances graduent tout en suivant la courbe de bons éléments percussifs et un violon pleureur pour exploser dans un rythme sec et saccadé. Le vase a cassé, Volcanic se met à cracher du rythme par deux portions intermittentes, laissant des miettes de sérénité à un violoncelle et un piano qui empruntent un panorama ambiant structuré sur le débit inexistant d'une ligne d'arpèges chatoyants. Le Grand Sportif emprunte un débit lent. Le violoncelle étend sa vision prismatique alors que des percussions s'amusent discrètement dans le décor. Vient aussi une onde de synthé qui agite le décor, décoinçant les ambiances pour emprunter ce chemin de philosophie grisaillée de Darshan Ambient. Comme une nuée de vents azurés, les ambiances flottent en mode rêverie dans un autre duel pacifique entre les instruments à cordes et le piano. La guitare acoustique ajoute à cette saveur électro-acoustique de Le Grand Sportif qui devient peu à peu une danse lascive tribale orientale. Un très bon titre pour ceux qui aiment rêver les oreilles remplies d'harmonies. With Hat propose un lent débit plus dramatique avec une intensité instrumentale à vous passer une couple de frissons dans le dos. Les fusions entre la guitare et la basse sur ce titre vous ira droit au cœur. Court et excellent!

Dominé par les vents des instruments à cordes, Don Progini offre une musique cinématographique sise sur des percussions tribales. La guitare exorcise ses influences d'un Robert Fripp méditant sur du bleues alors que le titre prend le chemin d'une intensité contrôlée et dominée par le piano. Peu importe, le séquenceur établit sa base rythmique minimaliste qui servira à soutenir la marche ascensionnelle des instruments à cordes, guidant Don Progini vers une finale passionnelle explosive. Les percussions jouent un rôle dominant sur cet album. Et Andreas Eriksen et Frode Larsen unissent leur talent dans Aarwaaken en offrant des textures percussives d'une étonnante créativité. Si le violon de Tov Ramstad tente de contrôler le débordement de ces percussions, c'est plutôt le piano de Jo Wang qui y parvient. Sa ritournelle mélodieuse est revue par le violon et le gizmotron de Morten Lund. Redéfini en un pactole d'émotions et d'intensité, Aarwaaken se dirige vers une finale aussi tintamarresque que Don Progini. Si ça vous aide à mieux cerner le cœur de b a r, disons que c'est du King Crimson fusionné de toutes ses étapes. Without Hat ne fait qu'accentuer toute la diversité rythmique qui irradie de ce 12ième et dernier album produit par Spotted Peccary Music en 2020. Et plus j'entends le pouvoir des percussions et plus je me dis que Stewart Copeland devait être dans ce studio lors du mixage de b a r. Toujours est-il que Without Hat propose un down-tempo fractionné entre ambiances et rythmes avec des parfums de Tony Banks aux claviers et synthés dans une structure atypique où chaque membre de Green Isac Orchestra étend une partie de sa dextérité.

Autre superbe production de Spotted Peccary, b a r a fait l’objet d'un pressage sur vinyle à cause de sa qualité audio qui relance ce mythique débat LP versus CD et maintenant le numérique. Peu importe, ça en dit long sur la qualité de cet album, car sur des textures rythmiques en constant renouvellement et aux fractures anomales, b a r propose un 37 minutes de pur bonheur pour les mélomanes que nous sommes.

Sylvain Lupari (23/12/20) ****½*

Disponible chez Spotted Peccary Music

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