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  • Writer's pictureSylvain Lupari

HOWARD GIVENS/MADHAVI DEVI: Source of Compassion (2016) (FR)

“Source of Compassion fait partie des bons albums de musique ambiante et méditative à sortir des États-Unis

1 Intention 11:17 2 Emergence 8:43 3 Omkara 16:51 4 Source of Compassion 10:27 5 Pathless Passage 11:22 6 Connected Space 7:52 Spotted Peccary|SPM-9091

(CD 66:32) (Ambient)

Voici un très bel album de musique ambiante à sortir de l'imagination d'Howard Givens et Madhavi Devi (Cheryl Gallagher). Avec ses lignes de synthé aux couleurs aussi vives que celles de l'iris et aussi stridentes que les lamentations de nombreuses chansons d'étoiles, SOURCE OF COMPASSION libère de nombreuses incantations synthétisées qui dominent des rythmes ambiants dont les boucles minimalistes sont source d'enchantement. Passifs et hypnotiques, ces schémas de rythmes évoluent avec une approche qui reste à dompter par la turbulence, et le mot est bas, des vents et des multicouches des synthés qui forment à la fois des attrayants et fascinants, si pas sibyllins, paysages sonores. Imprégnée de ces textures d'ambiances, la musique n'en reste pas moins ébranlée par des rythmes doux qui font ressortir ces ambiances de leur lit astral, sans pour autant que cela les submerge. Séduites, mes oreilles n'ont d’autre choix que de classer SOURCE OF COMPASSION dans la catégorie Structures from Silence, M'Ocean et autres joyaux de musique méditative pour sortir du continent américain. Un très bel album qui prouve que la musique ambiante peut aller de pair avec musicalité et émotion.

L'ouverture de Intention est brodée d'intensité avec des lignes de synthé qui flottent avec une stridence croissante sous les morsures passives de carillons oubliés sur une banquise d'ondes sonores en suspension. Ces lignes gémissent comme des larmes de vent et se transforment en un vaste miroir sonique d'où naissent les délicates notes d'une harpe céleste. Une séquence, si fragile, stimule un rythme ambiant dont l'ascension des boucles minimalistes est partiellement étouffée par ce concert de vents bleus qui ressemble à un gigantesque nuage de lamentations irisées. Des tintements émergent vers les 4 minutes et la séquence devient alors plus perceptible. Mais les battements d'Intention restent prisonniers de la colère d'un Éole fasciné par la gamme de sons qui s'élargit dans un ronflement lourd oxygéné par les reflets de la glace. Et Intention n'inhale plus de son rythme ambiant, mais de ces meuglements qui ont envahi son ouverture. Emergence est ce genre de musique qui passe sous le radar, tant les vestiges d'Intention en bercent la tranquillité. Ici, les multiples lignes de synthé s'agglutinent en une masse sonique somnolente un peu plus chaude que celle plus encombrée de la piste d'ouverture. Il y a un bel équilibre entre l'approche amorphe des couches de synthé et les autres qui sont plus lyriques. C'est idéal pour apprivoiser l'insomnie! Mais plus nous progressons dans SOURCE OF COMPASSION et plus l'intensité peut perturber votre course au sommeil. Omkara est la pierre angulaire de cet album!

Son intro suit les courbes soporifiques d'Emergence, à ceci près qu'un rythme délicat brodé dans des boucles s'en échappe pour modeler un rythme aussi ambiant que celui qui respirait à peine dans Intention. Les boucles de séquences et de synthés, plutôt mélodieuses, sont rapidement saisies par des percussions dont les battements stoïques et réguliers captivent notre attention tout en souhaitant un réveil rythmique. Un réveil étouffé par un beau moment de contemplativité avant que le rythme ne change de peau, comme celui du trot d'un cheval sauvage que la nature a apprivoisé. Et petit à petit Omkara plie échine pour offrir un rythme plus pulsatoire où chaque battement amplifie la vivacité de cette masse de lignes de synthé qui prêchent par paresse. C'est un très bon titre et on y note une certaine approche tribale amérindienne qui est nettement plus perceptible sur le rythme ambiant de la pièce-titre. Une ligne de basse dessine en sous-relief un mouvement de sensualisme qui ferait valser l'esprit des déserts tandis que les gémissements de synthés, et/ou de la guitare lap-steel, sont à l'apogée de la sentimentalité avec une voix poignante et son approche très intrusive. Ici, l'intensité bat son plein et les frissons gagnent les méandres de notre âme. Je dirais que c'est en fait le nirvana de SOURCE OF COMPASSION. Cela dit sans préjudices à Pathless Passage qui, après une intro inondée d'un mélange de respirations creuses et de brises chantées, offre une structure de rythme plus régulière avec une approche inspirée de la deuxième partie d'Omkara. Les oscillations tournent en cercles onduleux et offrent une longue série de boucles minimalistes qui gagnent en vitesse, nous restons toujours dans le champ des rythmes ambiants, et qui se joignent à une autre ligne de basse délicieuse et lascive. Le mouvement est agréablement envoûtant et rampe avec une certaine sensualité sous le poids des chants astraux et des carillons qui brillent comme des lucioles batifolant devant les lumières d'un feu de camp. Connected Space termine ce premier album du duo Howard Givens/Madhavi Devi avec la même passivité contemplative d'Emergence. Nous nous laissons aller. Nous nous endormons peu à peu avec la promesse de réécouter cette œuvre qui m'a littéralement séduite par son approche qui mélange à merveille les chansons sibyllines et cosmiques de Steve Roach et de Michael Stearns. Un très bel album de musique ambiante!

Sylvain Lupari (06/10/16) *****

Disponible au Spotted Peccary Bandcamp

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