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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Ian Boddy: Box of Secrets (1999) (FR)

“C'est un autre solide album, un chef-d'œuvre du genre, où l'on trouve de tout pour tous les genres, comme une véritable boîte à secrets”

1 Frozen Web 10:24 2 Box of Secrets 7:22 3 Shadows in the Sand 9:13 4 There's Something in your Attic 2:28 5 Walking the Slow Path 13:20 6 Nobody's Home 7:05 7 Hive Culture 9:05 DiN 01

(DDL 58:56) (England School EDM E-Rock)

Précurseur dans tout, Ian Boddy offre depuis quelques années un album de son catalogue DiN tout à fait gratuitement sur la site Bandcamp de DiN. Une excellente initiative qui vise non seulement à faire connaître la musique de son catalogue mais aussi à faire connaître les divinités de la MÉ. BOX OF SECRETS est le tout premier album à voir le jour sous l'étiquette DiN, en début de janvier 1999. À l'époque je ne connaissais pas Ian Boddy. C'est donc avec empressement que j'ai accepté l'invitation et que j'ai dégusté un album qui a sans doute donner des ailes à beaucoup d'autres musiciens. Entre des ambiances aussi planantes que séduisantes, je pense notamment au jouissif Shadows in the Sand, un England School lourd et pesant à la Arc et une musique de danse qui passe par des ébauches de rythmes fracturés, BOX OF SECRETS est un superbe cadeau qu'Ian Boddy offre, tant aux néophytes qu'aux amateurs de Berlin School sombre et aux amateurs d'une musique de danse avant-gardiste. Une musique qui ne s'éloigne pas trop des paramètres de l'accessibilité mais qui conserve néanmoins ce petit côté insoumis unique à Ian Boddy.

C'est avec des lignes de métal qui vont et viennent et cisaillent le vide avec des effets d'écho qui résultent en de lourds filets stroboscopiques que Frozen Web pétille d'une oreille à l'autre, sautille d'un mur à l'autre. Une note résonnante marque le pas avec une approche incertaine. Une autre arrive et danse avec l'écho de la première, alors que les oreilles s'obscurcissent avec une incroyable tempête sonique où virevoltent d'imposantes lignes hachurées et dont les effets de saccades tissent un sombre paysage apocalyptique. Le rythme devient plus fluide mais conserve son approche furtive. Les cymbales pétillent et les percussions dansent dans les résonnants effets de saccades. Après une intro forte en effets soniques, Frozen Web crache le venin de son rythme avec des percussions qui roulent comme des frappes de dactylo et une bonne ligne de basse qui fait du stop'n'go empêtré dans les mailles d'un hip-hop très électronique alors que le synthé étend ses arabesques fort mélodieuses. Frozen Web donne le ton à un album où les rythmes cogitent pour diverses approches dans de denses mosaïques électronique ambiantes. La pièce-titre amorce son approche avec un long bourdonnement de vaisseau spatiale. On entend les étoiles pétiller et les vents d'Orion s'offusquer d'une telle présence bruyante alors que Box of Secrets dérive tranquillement avec ses vibrations de machine intergalactique. Les éléments cosmiques se rallient pour orner ces sombres ambiances d'un petit concert astral. Et subtilement, les bourdonnements transmutent en une fascinante structure de rythme ambiant avec des pulsations qui palpitent et résonnent dans les sillons de superbes lignes de synthé et de leurs échos nasillards qui épousent les acoustiques des pulsations basses. Ingénieux, Ian Boddy moule un rythme à partir des ombres des bourdons. Il y accroche aussi une superbe mélodie lunaire qui orne un bon down-tempo qui, si garde son allure, accentue sa puissance avec une imposante couche d'ambiances et avec des bribes de mélodies oubliées dans les charmes de sa génitrice.

Shadows in the Sand suit avec de brefs souffles et complaintes qui sont chassés par des percussions dont les vifs battements labourent un genre de funk ethnique. Tout simplement splendide, parce que l'on ne s'y attend pas et que c'est très entraînant, Shadows in the Sand allie les ambiances sibyllines à des rythmes vifs et des mélodies très séduisantes du Moyen Orient. L'introduction très ambiosphérique de There's Something in your Attic semble sortir des ambiances de la pièce-titre. Elle nous guide à Walking the Slow Path où les nébuleuses ambiances et les chants flûtés nous ramène à l'ère Arc et dont l'album Octane venait de paraître en 1998. En fait c'est du pur Arc avec un rythme ambiant et noir où on bouge plus de la tête que nous tapons du pied et où les harmonies brillent timidement de leurs sombres visions. C'est très bon. J'ai adoré. Après le sombre et très ambiant Nobody's Home, j'aime ces lignes téléphoniques qui sonnent dans les souffles creux du néant, Hive Culture conclut BOX OF SECRETS avec un vif rythme et circulaire où séquences et percussions pétillent dans de vifs ornements cosmiques. Le titre étreint une approche de danse acide avec d'énergiques volutes qui s'égarent parfois dans des structures de rythme d'Arc. Les percussions pleuvent et martèlent un rythme défusionnaire qui s'étourdit sous une avalanche de superbes solos torsadés et dont les charmes s'entremêlent à une chorale chthonienne, rappelant qu'Ian Boddy est autant à l'aise dans des rythmes contemporaines que ceux de la England School à la Arc, mais surtout dans des ambiances qui sont au diapason de son intensive quête pour une MÉ aussi diversifiée que les paramètres de l'imagination. C'est tout simplement excellent.

Sylvain Lupari (06/12/14) *****

Disponible au DinDDL Bandcamp

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