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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Ian Boddy & Erik Wollo: Meridian (2018) (FR)

Updated: Sep 20, 2022

De la poésie sur des rythmes séquencés, DiN nous souhaite une belle année avec un autre gros album du duo Boddy/Wøllo”

1 Uncharted 3:46 2 Verdant 5:50 3 Colony 4:20 4 Isolation 4:04 5 Golden Times 4:41 6 Diaspora 5:26 7 Bone Station 3:45 8 Meridian 6:14 9 Rescue 8:28 10 Requiem 5:34 11 Obscured 6:09 DIN054

(CD/DDL 58:18)

(Ambient, sequencer-based EM)

C'est avec une étrange faune sonique que nous commençons l'exploration de Uncharted. Des clapotis d'eau se transforment en brindilles chantant sur un feu ardent tandis qu'une chute déforme ses murmures pour des caresses d'Éole et que des lamentations des cornes de brume ululent dans un paysage désertique. Je croirais même que les alertes de paquebots soufflent à plein poumons alors que des nappes de synthé étendent un chant de prisme irradiant tout près des étoiles. Les bruits de bateaux, ceux des ports et des océans se concertent avec une violence latente dans leurs langages abstraits qui se fond dans l'ouverture éthérée de Verdant. Un pactole de sons, des toiles d'ambiances de paysages enfouis sous les glaces ou dans les jonctions de deux univers et des rythmes frémissants avec une approche contemporaine, le label DiN nous souhaite une belle année 2018 avec un autre très bel album du duo Boddy/Wøllo; MERIDIAN. Ces nomades d'environnements sonores inexplorés relancent nos oreilles avec une 2ième collaboration en studio qui marche dans les charmes de Frontiers, un album que le duo interprétait en concert au Circus Festival V et qui est disponible sous le titre EC12 sur la plateforme de téléchargement de DiN Bandcamp. Déjà, la lente procession séraphique des nappes de synthé qui valsent avec une chaleur terrestre séduit nos oreilles dans cette introduction de Verdant. Ambiant et méditatif, ce préambule atteint un point de non-retour lorsqu'il croise un mouvement croissant et insistant des percussions qui éveille une ombre de basse vampirique. Des riffs de guitare pointent ici et là (j'entends des effets percussifs que semblent venir d'une autre dimension ici). Leurs boucles multiplient des ombres et des murmures. Et certaines d'entre elles tissent même une délicate mélodie morphique qui irait trop bien dans le répertoire de Mike Oldfield. Colony suit avec une douce brise soufflée par un oracle, invitant Erik Wøllo à allonger ses riffs qui voudraient bien se taper un rock. Mais c'est plutôt un bon up-tempo, avec de bonnes percussions franches et soutenues, que les riffs attaquent. Et comme avec les synthés, les guitares du barde norvégien sculptent des multilignes dont les harmonies chantent sur une série de riffs et sur leurs nuances. Un synthé étend des nappes de voix et un clavier perd des accords fragiles qui tintent derrière des riffs qui aiment varier la vitesse du beat.

Les rythmes et les harmonies des deux derniers titres tombent dans l'oubli, ou encore dans ces vagues que nos oreilles identifient avec peine et qui semblent caresser des rivages pillés par des roches et des rochers escarpés. Des lignes de synthé survolent le paysage désertique de Isolation dont les brises creuses muent pour des chants électromagnétiques, donnant ainsi une profondeur encore plus infertile à ce paysage d'atmosphères qui est sculpté avec justesse par le duo Boddy/Wøllo. Golden Times nous amène alors vers un genre d'hymne de western intergalactique avec une superbe broderie de guitare acoustique dont les multiples brins harmoniques tissent une étonnante mélodie. Je ne connais personne qui déteste l'inattendue dans la créativité. Et à ce niveau, MERIDIAN ne cesse de surprendre par sa dimension très Wøllo. Lorsque les rythmes électroniques d'Ian Boddy traversent nos oreilles, comme dans Diaspora, la guitare de Wøllo suit avec cette délicate approche spectrale qui lutte superbement bien avec les effets de synthé où la possible présence des Ondes Martenot qui semblent surgir comme des spectres encore plus irradiants. Bone Station nous ramène à ces paysages d'ambiances tisserand de décor métaphorique des froideurs scandinaves. En ce qui me concerne, le meilleur de cet album arrive ici. Alors que la pièce-titre s'extirpe des froideurs de Bone Station pour suivre un couloir illuminé d'incandescence où l'attendent une nuée de bons effets percussifs tapageurs, un splendide down-tempo prend forme. Orné de très beaux effets de percussions et de savoureuses nappes de clavier très harmoniques, cette douce danse lascive appartient au répertoire d'Ian Boddy. Meridian est un titre hyper accrocheur dans sa belle apparence d'Électronica trop bien pensée et qui glisse lentement sur les nappes très Vangelis de Rescue. Encore ici, les riffs sont affamés. Ils veulent du gros rock! Ils en auront lorsqu'un mouvement de basses séquences coud un gros 8 circulaire et que des percussions le secouent d'un bon débit de rock électronique. Les synthés et les guitares s'échangent des politesses avec de bons effets et de belles nappes azurées, guidant Rescue dans une formule rythmique où le Berlin School, l'England School et un zest d'Électronica amènent nos oreilles vers l'extase. On retombe sur les terres des monuments d'ambiances du duo avec Requiem et sa vision musicale superbement bien définie qui nous enveloppe et nous donne des frissons dans l'âme. C'est un très bon titre d'ambiances sombres et enveloppantes qui précède Obscured et nous ramène à notre point de départ. Là où MERIDIAN, bien dosé entre les diverses personnalités rythmiques de la MÉ. Aussi bien équilibrée entre ces ambiances sombres et froides mais toujours assez enveloppantes de la Dark Ambient ainsi qu'entre ces approches harmonieuses dont les points de rencontre flirtent avec l'au-delà, devrait nous séduire du début à la fin. Sylvain Lupari (01/02/18) ****½*

SynthSequences.com Disponible au DiN Bandcamp

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