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  • Writer's pictureSylvain Lupari

IVAN BLACK: Compass (2016) (FR)

Compass est l'album idéal pour ceux qui sont friands du style Berlin School poussé par des séquenceurs

1 Going South 15:08 2 Going North 15:04 3 Going East 14:56 4 Going West 15:00 5 Compass 15:00 Ivan Black | Music Zeit

(DDL75:08) (Sequencer-Based Berlin School)

Réunir les 4 coins du globe, comme le centre d'une boussole, afin d'en faire une unique nation et de construire un monde meilleur sur des rapports plus humains où l'avidité et l'égoïsme des riches deviendraient la corne d'abondance de tous. C'est le concept qui se cache derrière COMPASS; un autre bel album qu'Ivan Black offre aux amateurs de MÉ séquencée, lourde et vivante qui, comme la bonne Berlin School, voit la course de ses rythmes séquencés être immergée dans des passages ambiosphériques aux couleurs aussi contrastantes que l'évolution des phases de rythmes.

Et que serait la MÉ sans une intro sculptée dans des ambiances nébuleuses? Fidèle à ce modèle de la Berlin School, Ivan Black respecte cette approche afin de développer Going South qui est le premier de 5 chapitres, d'une durée moyenne de 15 minute chaque, qui offriront tous des phases de rythme qui évoluent entre des passages d'ambiances, des mouvements stationnaires qui papillonnent comme des ondes ondulatoires et des structures plus soutenues qui sont au cœur d'un bon rock cosmique électronique. Des séquences ronflent derrière les brises creuses de son intro, éveillant une autre ligne de séquences dont les lourds mais agiles pas enchaînent des structures de rythmes vifs. Sis sur un jeu de séquences très Berliner, les séquences résonnent dans des phases minimalistes qui réorientent le rythme résonnant de Going South sous un ciel sonique bardé d'effets électroniques aussi séduisants qu'intrigants et qui enferment aussi des bons parfums de Tangerine Dream. Going South donne le ton à un album qui plaira assurément aux amateurs de séquences lourdes et noires. Ces séquences qui alignées en soubresauts dysfonctionnels forgent des rythmes de Berlin School plus minimalistes qu'évolutifs. Going North est construit un peu sur le même modèle. L'introduction est cousue de mystères et de nébulosités qui allient le cosmos à un monde industriel, idem pour Going West en passant, où un rythme émerge pour être aussitôt émietté dans un cocon d'ambiances. Des ions sautent avec un halo de tonalités résonnantes et organiques, pavant l'ouverture à un mouvement de séquences plus soutenu avec des ions qui sautillent dans un ballet oscillatoire spasmodique. D'autres ions folâtrent dans un chassé-croisé affaibli par la lourdeur du mouvement de rythme principal et de ses saccades qui font gigoter nos neurones dans de très belles ambiances injectées par les multiples effets de synthé ainsi que des nappes auréolées de voix éteintes. Ces nappes sont très enveloppantes et introduisent une froideur poétique aux ambiances de Going North. Ici le rythme étend des phases de va et vient qui structurent une approche incertaine alors que des mouvements de séquences font tout le tapage en arrière-plan, se chamaillant avec une muraille d'ambiances autant éthérées que très relevées au niveau cosmiques et industrielles.

Des effets de gong et leurs résonances ouvrent Going East qui propose l'approche rythmique la plus dénudée de COMPASS avec un mouvement pulsatoire linéaire qui fait sautiller un ion lourd de résonnance. Une ombre plus fragile caquète en arrière-plan donnant plus de profondeur à une structure qui trouve sa richesse dans des effets électroniques. Les arrangements sont plus lyriques ici avec de belles nappes dont les violons fantômes jettent un petit voile de mélancolie dans tout ce micmac de torsades soniques, de chants des ondes Martenot, d'effets cosmiques et de gong dont les résonances sonnent comme des drones aux lamentation gutturales. Le mouvement de Going West est plus fluide, plus vif et aussi nettement plus chaleureux. Les ions ont la bougeotte et scintillent de leurs tonalités contrastantes et défilent comme un train dans un océan cosmique. La superposition des séquences donnent l'impression que le rythme chevrote comme une danse shamanique alors que les ambiances, toujours très riches, sont faites de vents du désert, de chants spectraux et d'éléments qui enrichissent un univers qui borde l'irréalisme des contes sur les déserts de l'Ouest. C'est possiblement le plus beau mouvement sur cet album. La pièce-titre termine cet album tout en rythmes d'Ivan Black avec une structure cahoteuse et circulaire, genre I Robot de Alan Parsons, moins la fluidité, mais avec une enveloppe organique qui fait que les séquences caquètent dans une ambiance plus que très nébuleuse. Ici le synthé fait rayonner ses effets plus qu'ailleurs. Et comme tout est en mouvement dans cet univers, la seconde portion amène une approche plus électronique contemporaine avec un rythme vif qui aligne ses coups et soubresauts sous un ciel sonique peinturé de couleurs pastel, même si parfois ces couleurs peinturlurent une brise métallisée et irradient des souffles de voix imbibées de fredonnements las.

Du rythme plein les oreilles, COMPASS est l'album parfait pour ceux qui sont avides du style Berliner séquencé. Sur des synthés qui tissent plus des ambiances que des harmonies, Ivan Black laisse toute la place à des mouvements de séquences rythmiques qui exploitent au maximum des permutations qui coulent en douceur tant dans les ruades et les bonds que dans les tonalités qui sont en fin de compte au diapason des ambiances. C'est du bon rock cosmique électronique!

Sylvain Lupari (12/09/16) ***½**

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