âLa seule faiblesse de cet album up-beat est d'ĂȘtre hyper commercialâ
1 Enter Dreamland 1:39
2 Discovering Utopia 5:25
3 Another Reality 2:36
4 Free from the Pain 6:02
5 Memories of Youth 3:02
6 Chased by the Ghost of Yesterday 3:30
7 Echoes of the Moment 1:09
8 Fleeting Lights 5:07
9 Late for the Meeting in the Maze 6:23
10 Hope 4:15
11 Distant Shores 2:21
12 Saved by MacGyver 6:23
13 Meeting the Ice Princess 1:44
14 Arrival of the Tomato Plant Monsters 4:27
15 A Call of Loneliness 1:17
16 Super Troopers 6:14
17 Clear Skies 5:44
18 Regrets 1:48
19 Dreamwalkers 4:16
20 Dream of Hope 2:04
(CD/DDL 75:37) (V.F.)
(Synth-Pop, Electro-Pop)
La rĂ©fraction des accords qui tombent est stridente. Une ligne de rĂ©verbĂ©rations en dĂ©coule pour se tordre dans un mouvement sinueux et se transformer en une ombre bourdonnante dĂšs que des effets sonores Ă©lectronique se mettent Ă pleuvoir sur des nappes de synthĂ© apocalyptique. Des titres comme Enter Dreamland agissent comme des introductions, des phases transitoires ou des berceuses lunaires afin de bien sĂ©parer les chapitres de URBAN DREAMS. On le sent dĂšs que 4 arpĂšges mĂ©lodieux ouvrent le robuste Discovering Utopia et son rythme lourd construit sur le modĂšle de musique narrative. Refrains et couplets musicaux se suivent sur une structure de rythme lourde et sphĂ©roĂŻdale avec des Ă©lĂ©ments stroboscopiques dans les refrains. Un titre vivant et trĂšs musical avec un clavier tisseur de ver-d'oreilles. Des titres semblables, il y en a au moins une douzaine sur cet URBAN DREAMS. Ce 3iĂšme album solo de Sebastian Kebu Teir est construit autour de thĂšmes de rock et de synth-pop des annĂ©es MTV, sans oublier les fameuses power ballades avec des percussions lourdes et des solos de synthĂ© qui se prend pour une guitare. Le style musical tourne essentiellement autour de Jan Hammer et Giorgio Moroder, avec des clins d'Ćil aux phases commerciales de Jean-Michel Jarre et Tangerine Dream. Bref, une MĂ facilement accessible. Kebu est une figure trĂšs connue dans l'univers de la musique Ă©lectronique (MĂ). Ce musicien natif de la Finlande s'est fait connaĂźtre grĂące Ă ses vidĂ©os sur YouTube oĂč il interprĂ©tait des titres des artistes citĂ©s plus haut. Ses vidĂ©os et ses concerts ont Ă©tĂ© visionnĂ© plus de 70 millions de fois Ă travers la planĂšte. Sa musique est hautement contagieuse et est performĂ©e avec des synthĂ©tiseurs analogues. Ces performances sur YouTube, ses concerts et son album Perplexagon lui ont permis d'obtenir le prix du meilleur artiste aux German Schallwelle Music Awards en 2018.
Another Reality est titre atmosphérique avec d'intenses nappes envahissantes. AprÚs une intro roulée dans la mélancolie de ses arpÚges, Free from the Pain propose une bonne ballade avec un synthé aux gémissements poignants. Les percussions électroniques sont toujours aussi puissantes sur cette structure qui développe un up-tempo comme deuxiÚme phase pour revenir en mode ballade par la suite. Memories of Youth est un mouvement symphonique à la Synergy dans Audion. C'est suivi par la structure lourde et lente de Chased by the Ghost of Yesterday qui porte assez bien son titre. Echoes of the Moment est une belle berceuse toute pétillante. Elle précÚde Fleeting Lights qui, aprÚs une mielleuse introduction brillant de beaux arpÚges, se sauve dans la peau d'un bon synth-pop avec effets de guitare. Le genre de truc qu'on entendait au berceau de MTV, percussions en boßtes incluses. Late for the Meeting in the Maze propose une introduction en mode happening musical avant que des accords bien gras ne redirigent le tout dans un rock électronique mélangé à du pop-rock. Introduction, refrains et couplets! C'est simple et efficace comme tout. Mais aussi trÚs entrainant. Hope est une petite merveille mélodieuse avec des arpÚges tombant sÚchement comme des flocons de neige sur des nuages en staccato. Les arpÚges illuminent leurs teintes pour devenir plus mélodieux. Les percussions et les harmonies du clavier s'occupent du reste pour en faire un des trÚs bons titres sur URBAN DREAMS. Le bruit des vagues vient de loin dans Distant Shores, un titre ambiant fredonné par un synthé à travers un voile nasillard.
On ne peut pas dire que Kebu fasse du copiĂ©-collĂ© en continuant de crĂ©er ses structures ordonnĂ©es. Saved by MacGyver est un autre titre vivant sur des accords sautillant nerveusement. Des accords sĂ©quencĂ©s qui tournent pour se faire happer par de solides percussions et de bons pads de synthĂ© brumeux. La mĂ©lodie est cĂ©leste comme cosmique avec juste ce qu'il faut de tendresse nostalgique. On ne peut pas ne pas aimer! Meeting the Ice Princess est un autre trĂšs beau titre avec une belle ballade-berceuse faite pour une nuit sous les Ă©toiles. Arrival of the Tomato Plant Monsters suit avec une structure Ă l'effigie de son titre. Ăa sonne comme un croisement entre les Ă©poques Jive et les annĂ©es Seattle de Tangerine Dream. Tendre et mĂ©lancolique, A Call of Loneliness est aussi beau que Meeting the Ice Princess. Je vous disais qu'il n'y avait pas de copiĂ©-collĂ© sur cet album. Et pourtant avec le nombre de titres on serait portĂ© Ă penser le contraire. MĂȘme un titre comme Super Troopers nous surprend avec sa vĂ©locitĂ© Ă©motive sur une structure toujours trĂšs narrative-musicale et dont la dĂ©marche militaire nous prend par surprise. Un truc pour ados, comme bien d'autres structures sur cet album qui dĂ©lie les jambes tout en nourrissant les oreilles avides pour une MĂ plus accessible. Le dĂ©bit saccadĂ© de Clear Skies accueille pourtant le son lent staccato harmonieux d'une musique qui aurait bien paru sur la trame sonore de Top Gun 2022. Guitare, percussions lourdes et lentes sont les Ă©lĂ©ments qui rendent ce titre attrayant. La musique de Regrets est conforme avec son titre avec une structure accablante oĂč virevoltent des flocons d'arpĂšges sur un hymne sphĂ©roĂŻdal. Ăa nous amĂšne Ă l'ouverture de Dreamwalkers qui se dĂ©veloppe avec le synthĂ©-guitare pour atterrir dans une des bonnes power-ballades de l'album. Ăa fait Scorpions, sans Klaus Meine et un Rudolf Schenker tout timide Ă la guitare. Dream of Hope est trĂšs collĂ© sur la finale et en propose une dans un style ballade oĂč la confusion s'empare de nos oreilles avec ce synthĂ© dĂ©guisĂ© en guitare qui a toujours le dessus sur les arpĂšges.
J'ai demandĂ© une copie promotionnelle Ă Sebastian Teir, donc il fallait bien que je vous parle de cet URBAN DREAMS dont la seule faiblesse est d'ĂȘtre hyper commercial. Tout est dans le tape-oreille! Les structures sont ordonnĂ©es avec une certain niveau d'intensitĂ© qui gagne sa place sans devenir trop troublant. Il y a de bonnes ballades lourdes et poignantes, comme Ă l'Ă©poque de ma jeune trentaine. Ce n'est pas mauvais, ni prĂ©visible. C'est juste placide et trop calculĂ©. Tant que j'ai dĂ©cortiquĂ© l'album par tranche de 7 titres, aprĂšs l'avoir Ă©coutĂ© une bonne demi-douzaine de fois. Et non, je ne pense pas rĂ©Ă©couter ce dernier album de Kebu sauf si c'est pour faire danser du monde ou initier de nouvelles oreilles Ă cette MĂ au doux parfum d'antan.
Sylvain Lupari (15/12/21) ***œ**
Disponible au Kebu Bandcamp
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